Du gris au rouge

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Il avait un document devant lui en me faisant signe de m'avancer, il avait l'air plutôt fier de m'avoir enfin entre ses griffes.

Je me suis approché de cet homme barbu au veston gris et aux lunettes qui lui cachait les deux yeux et qui lui donnait une allure d'agent de bureau.

Il m'a par la suite fait signe de m'asseoir sur la chaise devant son bureau pour apparemment m'interroger sur mes actions des derniers mois, je n'ai pas vraiment compris la dernière partie mais uniquement à le regarder, j'avais compris assez rapidement qu'il n'était pas la pour rire.

C'est lorsqu'il a enfin ouvert la bouche que j'ai senti mon calvaire recommencer lentement. . .

- Bonjour Elliot Helairn. . . Je crois que tu sais ce que tu fais ici? M'avait-il dit en me fixant d'un air menaçant.

Je ne sais pas trop pourquoi, mais au moment où il m'a posé cette question, j'ai senti une sorte de flamme s'allumer dans mon cœur, puis partout ailleurs dans mon corp, je ne savais pas trop quoi répondre alors j'ai tenté à nouveau de me justifier honnêtement.

- Je l'ai fait pour son bien. . . Il souffrait et me suppliait. . .

-Cela n'excuse pas un meurtre mon petit! Vu son visage et ses expressions, je me sentais déjà comme le suivant d'une longue file d'attente, je n'étais pas le premier qu'il interrogeait c'était bien clair.

- Monsieur. . . Quesque vous feriez si votre meilleur ami était sur le sol d'une bâtisse en feu devant vous et qu'il vous suppliait d'abréger ses souffrances en se tenant le milieu du ventre avec sa main ensanglantée... Lui avais-je dit les larmes aux yeux.

- J'appellerais à l'aide! J'alerterais les secours! Je ne le tuerais pas, même pas en dernier recours..

Un air plein de dégoût est venu  prendre place sur mon visage.

- Vous êtes un lâche..

Il n'a que soupiré en retirant ses lunettes pour ensuite croiser ses mains entre elles.

- Quesque tu as dit?

- Que vous étiez rien qu'un lâche de penser cela. . .

- Hmh...Elliot... tu sais pourquoi tu es actuellement devant moi dans un bureau clôt au 33ème étage d'une prison psychiatrique isolée et pas dans un parc à t'amuser avec ceux de ton âge?

- Parce q..

- Parce que tu as été reconnu coupable de la mort de deux personnes, du braquage d'un dépanneur et de l'incendie causé par la suite! C'est pour ce genre de raisons que certains jeunes ne retrouvent jamais la liberté..

- Vous avez des preuves au moins que je suis l'auteur de tous ces méfaits?.. Avez-vous au moins l'idée de ce qui s'est passé cette soirée là?

- Oui, nous avons vu les reprises vidéos et nous avons aussi reçu les témoignages de certaines personnes présentes près du dépanneur en question et qui ont su en tirer quelques informations.

- Menteur..

- Pardon? Helairn?!

- Premièrement vos histoires de caméras ne tiennent pas la route, je les ais vu exploser puis brûler avant que la fumée ne couvre tout les coins du bâtiment. . . Deuxièmement il n'y avait que deux personnes présentes cette soirée là, et ces deux personnes sont les deux ombres qui ont tout fait péter avant de s'enfuir et de laisser le dépanneur en feu derrière eux.

- Mais Quesque tu racontes encore. Quand nous sommes entrés il n'y avait que toi qui était encore vivant parmis les braises. . .

- Vous devez me croire, vos deux coupables ce sont ces deux là..

- Tu veux que je te crois hein? Le meurtrier. . .

- Bien sûr, enfin, c'est votre choix si vous tenez à trouver vos mhh..eh eh.. vrais coupables!

L'homme a soupiré de nouveau avant de sortir une feuille et se mettre à écrire dedans en me lâchant à chaque dix secondes qui passaient un court regard pour finalement me dire quelques mots avant de sortir de son bureau.

- Bon, ce sera assez comme ça, je vais appeler quelqu'un pour venir te chercher, en attendant tu peux remplir ce document.

Il avait posé devant moi un document jaune et noir avec à l'intérieur une trentaine de questions à répondre du même style qu'un test de personnalité mais pour les maniaques. Il y avait aussi un petit crayon à encre présent à l'intérieur. Il sorti par la suite du bureau en le barrant de l'extérieur.

- Ok. . .si c'est comme ça que ça se passe.

J'ai refermé le document sans rien compléter et je l'ai reposé sur le bureau pour ensuite prendre délicatement le crayon et l'observer de tout les côtés avec un sourire en coin, je me suis mis à l'ouvrir et à le fermer pour finalement le garder ouvert en fixant la porte par laquelle l'homme était sorti.

L'homme est revenu dans la pièce environ trente minutes plus tard en débarrant la porte pour ensuite entrer en remettant ses clés dans sa poche de veston.

- Bon, il est en retard alors je vais t'y emmener moi-même.

Je l'ai attendu caché derrière la porte pour avancer encore d'un mètre dans la pièce avec le crayon en main.

- Elliot..?

- Oui? Pardon, j'ai laisser tomber le crayon.

Il s'est alors avancé de quelques pas vers ma position puis s'est arrêté devant moi. Oh, d'accord.

- Tu peux retourner t'assoir maintenant..

Je voyais bien qu'il n'était pas décidé à retourner de lui-même à son bureau alors j'ai décidé d'improviser du mieux que je pouvais.

- Oui ok...mais maintenant que vous êtes là, j'ai remarqué qu'il y avais des trous de souris derrière votre bureau tout à l'heure.

- Quoi??

Il s'est aussitôt mis à marcher vers son bureau sans remarquer l'ombre derrière lui qui s'apprêtait à lui sauter dessus. Il est arrivé devant son bureau en regardant aux alentours sans voir un seul de ces trous bien évidemment pour ensuite se retourner lentement vers moi.

- Mais de quoi tu p...

Au moment ou il avait ouvert la bouche, j'étais déjà devant lui crayon en main en train de l'éventrer après lui avoir aministrer une dizaine de coups dans l'abdomen, très vite, l'encre grise du crayon est devenue rouge et le visage rouge de l'homme est devenu gris.

Ce crétin est tombé au sol à mon douzième coup puis, peu après une alarme assourdissante s'est mise à sonner dans la pièce pour ensuite laisser place à une armée d'hommes qui sont arrivés aux pas de course pour se rassembler derrière moi afin de me tirer deux fléchettes dans chaque bras.

Je me suis effondré puis je suis tombé dans les pommes sous les yeux menaçant des médecins venus pour sauver cet homme qui s'est probablement fait tout cela à lui-même en me donnant ce joli crayon... Eh Eh.

Elliot à l'ombre...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant