Maguière,Territoires Partagés, Académie – Aile ouest
Uninstant plus tard
Janaëlmarchait rapidement dans les couloirs, n'hésitant à aucuneintersection, connaissant apparemment parfaitement son chemin dans ledédale de salles et de couloirs. Sa démarche trahissait toujours lafureur déchaînée en elle par les retrouvailles. Les quelquesgardes qu'elle croisait ne lui accordaient aucune attentionparticulière, la combinaison de sa présence ici un autre jour quecelui des visites et de son apparente décisivité devait jouer en safaveur, ainsi, tout ironique que ce soit, que le fait que Théaran lacroit un imposteur et donc sans connaissance des lieux.
- Ce bâtard, de quel droit a-t-il refusé ça !
Janaëlporta soudain ses mains à sa tête, soumise à une douleur atroce,elle s'engouffra par la première porte venue, quittant les couloirspeuplés de l'Académie sentant les regards commencer à se tournervers elle. Là elle prit un moment pour reprendre son souffle,s'appuyant d'une main contre le mur de pierres froides.
- Retourne là-bas et récupère cette arme ! Sert à quelque chose pour une fois !
La mainlibre de la femme se crispa sur sa tempe, de nouveau elle sentit unecolère qui n'était pas la sienne envahir ses pensées, renforçantcelle, déjà présente, qui lui appartenait bel et bien. Ellerefréna du mieux qu'elle put les sentiments multipliésl'envahissant, mais ce ne fut pas suffisant. Un cri de rage s'échappasoudain de sa gorge, et son poing s'abattit violemment sur le mur.
- JE NE SUIS PAS A TES ORDRES ! hurla-t-elle à son interlocuteur invisible.
- Je ne voudrais même pas de quelqu'un comme toi sous mon commandement. Maintenant va donc la chercher, ou je fais de tes pensées un enfer encore pire que ce que je fais déjà actuellement !
En appelantà toute sa volonté, Janaël reprit le contrôle minimum nécessairesur son propre esprit, arrachant à la personne à qui appartenait lavoix un peu de son pouvoir sur elle.
- Va au diable... laissa-t-elle échapper dans un soupir.
Elle ramenaà elle sa main, ne prêtant pas attention à la trace de sang que lemouvement laissa sur le mur. Après une dernière inspiration ellesembla enfin remarquer la douleur qui lui transperçait la main, avecun nouveau soupir désabusé elle prit de l'une des poches de satenue une longue bandelette de tissus dont la propreté moins quepassable était masquée par la pénombre. Elle en drapa sa main degestes de toutes évidences souvent répétés par le passé.
Tout çaest un véritable cauchemar. Mais je n'ai pas le choix, j'ai besoinde continuer... Je ne peux endurer tout ça pour finalementéchouer...
Regardantenfin où elle avait pénétré exactement elle haussa légèrementun sourcil.
- A l'époque c'était une chambre quelconque, mais de toutes évidence il a dû revoir l'agencement. J'avais bien besoin de ça.
Entendre le son de sa voix résonner lui faisait un bien fou, elleexécuta son rituel habituel pour être certaine d'être de nouveaupleinement au contrôle. Ou du moins, d'avoir l'impression d'êtrepleinement au contrôle.
- Je suis donc dans une pièce rectangulaire. Trois mètres sur cinq au jugé. Hauteur sous le plafond... deux bons mètres au moins.
Elle s'avança lentement continuant à énumérer à mi-voix lemoindre détail sur lequel ses yeux s'arrêtaient. Elle avait comprisil y a un moment que dans les moments où elle commençait à seperdre elle-même, se raccrocher à la bonne vieille réalité étaitsa seule bouée.
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D'Ombres et de Ténèbres
FantasiaLa guerre a pris fin il y a plus de 4 ans, mais l'univers est toujours déchiré par des conflits et une haine latente. Un seul homme a déclenché tout cela, et il est déjà mort, alors quelle sombre nouvelle pourrait bien apporter une héroïne de guerre...