Un pas. Deux pas. Trois pas sur la colline silencieuse.
Un battement. Deux battements. Trois battements d'un cœur enfin apaisé.
La tête vide et la poitrine remplie, j'avance. Un pied devant l'autre, encore et toujours. Les jambes de plomb, je marche pour l'éternité.
Mes songes ont disparu. Mes rêves se sont envolés. Mes problèmes, volatilisés.
Ce que je cherchais, je ne l'ai pas trouvé, alors devant l'immensité de la colline, je n'ai pas reculé.
À présent, je ne me souviens plus. Qui suis-je ? Où vais-je ? Ça n'a aucune importance.
Désormais, tout est rien. Tout n'est rien
Tout mon esprit n'est que plumes invisibles qui s'envolent, bercées par le vent qui joue dans mes mèches.
Le vent est joueur. Moi je ne suis pas d'humeur.
Une émotion m'habite. Locataire, je la laisse aller et venir à sa guise. Elle voyage, de la racine de mes cheveux à la racine des plantes qui frôlent mes chevilles
Elle ne reste jamais longtemps. Elle finit toujours par revenir. Elle est souvent imprévisible. Elle est parfois trop forte.
Et aujourd'hui, elle n'est pas dû au hasard.
Tirée de sa caverne. Arrachée à son sommeil. Provoquée.
Déclenchée par le soleil et la brise, par le ciel et la terre.
Par mes entrailles et la colline. Par les entrailles de la colline.
Ce sentiment qui m'étreint, je ne saurais pas expliquer d'où il vient. Il est comme moi, sans attache. Il vogue, il se déplace.
Porté par les courants de l'existence, je ne peux que constater sa présence.
Le cerveau vide de pensées, tous les sens accaparés.
Comme un automate bien réglé, ma bouche se met à fredonner.
Elle traduit mon corps en instrument, et le temps en partition. Des notes s'y déposent, les aléas de mon émotion formeraient presque une prose.
Noires agitées, rondes bien moulées. Temps d'arrêt, silence, et puis quelques blanches. En saccades, les croches mènent la danse.
Je vis la colline, mon ressenti et leur musique.À travers moi, nostalgie symphonique.
____________________________________________________________
Petit point critique :
Je vais structurer cette critique en trois points : Fond, Forme, Sentiment.
Tout ce que je vais dire sera plus ou moins subjectif, prière de garder dans l'esprit que je n'ai pas la science infuse.
Fond :
Dans ce poème, nous suivons une personne qui marche sur une colline, elle se sent vide mais elle est visité par une forte émotions imprévisible qui finis par "forcer" cette personne à chanter.
Le personnage du poème est donc une poupée à partir de laquelle les émotions de la "colline" s'expriment. Nous avons donc trois questions : Pourquoi le personnage est il vide ? Quelle est la nature du sentiment décris ? Qu'est ce que représente la colline.
Le personnage parle de ce vide comme quelque chose de bien, quelque chose qui l'appelle. Il n'a plus rien, plus de rêve ni de sentiment mais, ce qui est souligné par la rime et la séparation de la ponctuations, c'est qu'il est apaisé et que ses problème se sont volatilisé.
L'abandon est d'abord partiel, il est juste vide d'émotions et d'ambitions, puis il se vide de ses souvenirs avant, d'enfin, n'être rien, son esprit est constitué de plume, ce qui est déjà léger mais elles sont en plus invisibles.
Pour la nature du sentiment. On ne peut que spéculer, mais, comme il est qualifié de locataire, qu'il arrive après un abandon complet de tout et, quand plus, il est porté par la nature elle même alors nous n'avons plus que deux suspect : La liberté et la communion avec la nature.
Si la liberté s'explique d'elle même la communion est plus complexe. C'est le sentiment, qu'on a souvent seul en pleine nature, de n'être qu'un minuscule engrenage dans une horloge cosmique. Le sentiment d'être écrasé par les éléments mais d'y être à sa place, d'être minuscule mais indispensable.
Identifié qui de la liberté ou de la communion n'est pas réellement utile mais je pencherai pour la communion. La liberté ne force pas ce serai antinomique.
La communion aide aussi à identifier la colline qui serait alors la Nature avec un grand N.
Nous avons donc le simple conte d'une personne qui abandonne tout et qui rejoint donc le Grand Tout. Une jolie histoire très bien ficelé.
Forme:
Je ne suis pas des plus adepte pour juger de la forme des choses, cette partie là sera donc plutôt courte et superficielle. Je m'en excuse.
Il y a dans ce texte beaucoup de figure de style de rythme. Répétitions, gradations, rimes dans les rimes (je sais que cela à un nom). Cela colle bien au fond, au chant de la colline.
Petit problème de fond, des mots... moche. Je ne sais pas comment le dire autrement, des mots long aux sons qui ne collent pas avec le reste. Je pense surtout à Locataire, Saccade, Automate.
Ce n'est qu'un petit défaut, bien sûr rien de trop grave.
La structure des vers aussi n'est pas des plus conventionnelle. Ils s'allongent et se raccourcissent en vague. Ce qui suit le sens de la colline. Encore une fois, la forme est au service du fond ce qui est le plus important (pour moi bien sûr).
Je n'ai qu'une seule et unique vrai reproche : "Le vent est joueur, moi je ne suis pas d'humeur"
Le personnage est entièrement vide, il a tout abandonné. Le "je ne suis pas d'humeur" trahis un certains énervement, une certaine humeur alors qu'il est supposé en être dépourvu.
C'est très dommage surtout que le vers en lui même n'est pas des plus beau, la vocable en "eur" est loin d'être douce à l'oreille.
Sentiments :
Ce poème est agréable, il est calme surtout mais reste emplit de fortes émotions, surtout vers la fin.
Il est assez lisse, il lui manque les erreurs et hyperboles caractéristiques des cœurs ouverts. Cela dit, ce n'est pas un défaut, simplement une observation et, pour moi, c'est une qualité. J'ai toujours plus d'appétence pour la technique que pour les émotions auxquels je suis plutôt insensible.
Et c'est pour ça que cette partie sera constamment la plus courte.
Conclusion :
C'est un très bon poème, dans la forme qui est soignée comme dans le fond qui est réfléchi. La seule reproche est peut être la mention de la nostalgie qui est une qui contredits légèrement ce sentiment de "communion" que je pense que le poème nous veux faire ressentir. On part dans le regret de ce qui est abandonné et je trouve que ça défait un peu le poème, ou alors c'est moi qui n'est absolument rien compris, c'est très possible.
Mais le poème reste très réussi et colle bien à la musique je pense, je ne suis pas non plus aveugle : Silent Hill = Colline Silencieuse.
Sur ce je conclus mon analyse en espérant qu'elle ai été utile et suffisamment complète. Si vous n'êtes pas d'accords... PARFAIT ! Les commentaires sont là pour ça et j'ai hâte de discuter avec vous ce poème^^
Mélodonia existe pour le partage après tout ^^

VOUS LISEZ
Mélodonia
PoetryConcours de poésie, d'art et de nouvelle un peu spécial. Au lieu d'un thème, vous aurez une musique, et le concours dépend de votre compréhension, interprétation et adaptation de la musique. Ce concours n'a pas de prix autre que la mention de votre...