Mila_Hunt_7

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Plume dans le vent, ma plume dans le temps

Je vois une plume
Glisser le long du vent
S'envoler au-delà des gens
Dans la lumière qui s'allume

J'entends son chant
Passer au travers du temps
Me ramener très loin, aux temps d'avant
Sans plus se préoccupé du moment

Je l'entends frôler les rivières
Passer même aux endroits sans lumière
Jusqu'à retourner au temps de mon enfance
Pour chanter dans le silence

Et c'est cette rengaine qui guide mon existence
Sans laisser s'enfuir le temps de l'innocence
En préservant mon ignorance
Pour me donner encore une chance

Je vois ma plume faire le tour de la Terre

Me faire redécouvrir mon univers
En avançant toujours, sans revenir en arrière
Je la vois surmonter chaque barrière

Et la voici qui revient
Après avoir redorer ma journée
Et m'avoir bien fait rêver
Elle revient se poser à mes pieds
Elle s'envolera de nouveau demain

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Voilà notre dernière critique (si je vous ai oublié manifestez vous).

Toujours les 3 piliers : Fond, Forme, Sentiments.

Fonds :

Le personnage voit, apparemment une plume, qui s'envole, chante, traverse le temps, redore la journée et se pose donc au pieds du personnage.

La plume est clairement une métaphore du processus artistique ou de l'imagination, la plume rappelle la plume des écrivains d'antan. Cette théorie expliquerai aussi le fait que la plume remonte le temps et rappelle l'enfance du narrateur, lui fait redécouvrir son univers et le fait rêver. Enfin le fait qu'elle s'envole le lendemain, on peut imaginer donc qu'elle s'envole chaque jour, indique une certaine répétabilité.

Et ça m'amène a un problème que j'ai avec ce texte. La plume chante. C'est dommage car c'est juste une erreur d'image. Les passages du chant sont très bien écris mais ça n'a pas d'importance quand ce n'est pas dans le sujet.

Le chant est un autre art qui a assez peu à voir avec l'image de la plume. Le chant pourrai aussi être la voix de l'artiste comme peut l'indiquer "chanter dans le silence", mais beaucoup d'autre verbes aurait été plus approprié comme crier ou parler.

L'on peut penser que j'y vais un peu fort mais remplacer l'image du chant par l'image de la sculpture. C'est toujours un art mais ça n'a rien à voir avec la plume.

Une référence au dessin ou avec des verbes plus relié à la voix personnelle de l'auteur auraient été plus appropriés.

Sinon on a de très intelligente et subtil vers qui façonnent le cadre et le fond. Je pense surtout au "Dans la lumière qui s'allume" très rapide et clair façon de nous dire que la scène commence à l'aube (le soleil qui se lève) ou au matin (les lumière électrique des fenêtre qui s'allume alors que l'on se réveille). Mais aussi "passer même aux endroits sans lumière" une façon rapide de nous parler de l'écriture cathartique.

Malheureusement il y a des répétitions d'image qui aurait pus tenir dans un seul vers : "Sans laisser s'enfuir le temps de l'innocence / En préservant mon ignorance" ou des vers un peu maladroits comme "Pour me donner encore une chance" (qui tranche avec tout le reste du poème) " Sans plus se préoccupé du moment" (qui est aussi une répétition de tout le passage sur l'enfance qui est suffisamment joyeux et insouciant). Ce vers nous montre clairement la nostalgie mais c'est un peu trop... facile. Qui pâlit en comparaison de la subtilité du reste du poème.

Forme :

C'est un poème en vers sans construction particulière, la longueur des strophes, des vers et l'emplacement des rimes est assez variable.
J'aimerai souligner la dernière strophes avec une construction de rimes en ABBBA que j'apprécie particulièrement.

On a l'image de la plume et du vol qui est relativement bien utilisé (si on oublie la partie chant) j'aurais peut être apprécié plus de verbes spécifique que "passer" "avancer" "revenir" (qui se répète à la dernière strophes) Il y a des verbes spécifiques avec "glisser" et "frôler" mais je pense qu'on aurait pus avoir planer, virevolter, tournoyer, pirouetter. C'est une petite chose mais je pense que ça aiderait beaucoup à faire ressortir les vers moins impactant.

On peut dire la même chose avec le champs lexical du chant : Siffler, fredonner. On a une trace de cela avec "rengaine" mais je pense qu'on peut aller plus loin.

Mais on a de très belles image "au delà des gens" ou "me faire redécouvrir mon univers" qui sont juste jolie. Le mots univers aide à expliquer mon insistance sur les verbes spécifiques (pas complexe mais spécifique, adapté) si l'auteur avait dit "redécouvrir mon monde", "redécouvrir ma terre" on aurait pus penser au Monde littéral nous éloignant de l'hypothèse de la plume comme une métaphore de l'art. Le mot univers nous aide à comprendre que c'est le monde intérieur qui est évoqué.

Je fini sur le plus petit des mauvais point possible "Elle revient se poser à mes pieds", ça nous donne l'image de la plume comme une sorte de chat est adorable mais "elle revient se plonger dans l'encrier" ou une référence du genre aurait non seulement confirmé ma théorie (gonflant mon égo) mais aurait fait une magnifique sous-chute. Avec le "elle s'envolera à nouveau demain" comme chute principal qui est, encore une fois, une très belle image.

Sentiment :

C'est sans aucun doute le poème le plus joyeux que l'on a eu. La nostalgie est présente comme une bonne chose, redécouvrir son enfant intérieur. Sans ce vers qui coupe cette belle image ce poème aurait été presque parfait, ma critique étant juste des pinaillages. Le poème est donc très joyeux et très plaisant. Le genre de poème qui fait du bien à lire avec un bon thé. *

Pas de conclusion nécessaire je pense. C'était tout simplement une très plaisante lecture. Et je fini par la même occasions mes critiques pour la session 1 de Mélodonia. Merci énormément pour votre support et j'espère que vous serez au rendez vous pour la seconde session.

Si vous n'êtes pas d'accord avec cette critique, parfait ^^ On se voit en commentaire


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