Chapitre 6

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J'ouvris un œil, puis l'autre.

Autour de moi, de nombreuses personnes s'affairaient et me lançaient des regards soulagés. 

- Le patient s'est réveillé, entendis-je un médecin dire à l'extérieur de ma chambre en me gardant à l'œil. 

Je n'arrivais pas à penser correctement. J'avais sommeil. Alors mes yeux se refermèrent.

J'avais cette jolie vision, dans mon sommeil. Une jeune femme rousse, aux yeux bleus. Son sourire ornant son joli visage ponctué de taches de rousseurs.

Annie...

***

- Madame, calmez-vous. Votre fils n'est pas retombé dans le coma, il dort simplement. C'est un miracle qu'il se soit réveillé. Les chances de survie étaient plus faible chaque jour passant.

Maman...

- À son réveil, reprit le professionnel, il va falloir que je lui explique ce que son acte aura comme séquelles dans sa vie future. 

Je me rendormis, alors que ma mère caressait mon bras d'une main maternelle.

***

- Annie... fut la première chose que je prononçai à mon réveil.

Le regard encore embué, je cherchais des yeux rassurant. Ceux de ma mère m'accueillirent. Ils étaient larmoyants. 

- Maman... articulai-je.

- Mon chéri... murmura-t-elle.

Elle caressa mes cheveux, me prodiguant un sentiment de sécurité dont je ressentais le besoin.

- Bonsoir Milan, me salua le médecin de l'autre jour, pénétrant dans la chambre d'hôpital.

Il s'avança et prit place sur une chaise.

- Je vais devoir t'expliquer quelques petites choses.

- Est-il en état de les entendre ? interrogea ma mère, la voix inquiète.

- Milan, penses-tu être prêt ? questionna le médecin.

Je fermai les yeux, réfléchissant rapidement. Si je n'étais pas prêt maintenant, quand l'aurais-je été ?

- Oui... acceptai-je.

Alors ma mère m'aida à me redresser en position assise, tandis que j'ouvris mes oreilles, prêt à accepter la réalité.

***

J'avais fait une tentative de suicide. Mon coma aurait des séquelles sur ma vie future. 

- Je veux voir Annie, me surpris-je à dire cependant.

Ma mère me lança un regard peiné. 

Soudain, j'entendis des pas saccadés et la porte s'ouvrit de façon brutale.

- Milan ! s'exclama mon père, une larme à l'œil.

- Papa... 

Lorsque tout le monde fut assis autour de mon lit, je réitérai ma demande.

- Est-ce que je peux voir Annie, s'il vous plaît, suppliai-je presque, la voix tremblotante.

- Si mon fils le souhaite, et que le docteur donne son accord, je t'y emmène, fit mon père, un sourire triste étiré sur ses lèvres.

Ma mère serra la main de son mari. Cette fois-ci, c'était elle qui endossait le rôle de soutien.

- Pas plus d'une heure, concéda le médecin. Il faudra ensuite qu'il revienne, et soit hospitalisé pour une durée indéterminée.

Winter souls (Version originale)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant