Chapitre 42

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Une musique passa à la radio. Je forçai mes yeux à rester clos. Depuis quelques semaines nous avions changé d'endroit. Depuis, plus aucunes nouvelles de Ron. Le temps passait de plus en plus lentement, et était de plus en plus dur. Mes membres étaient fatigués, mes yeux ne tenaient plus ouverts, et le médaillon remplissait ma tête de pensées négatives. Le collier de Dumbledore ne marchait presque plus. Je serrai mes genoux contre ma poitrine et tremblai. Le médaillon me fatiguait, je le savais. J'étais pâle, les yeux noirs, et mes cernes s'épanouissaient de plus en plus. Seulement je refusais de les laisser le porter. Mon physique me faisait penser à ce que ressemblait Dumbledore après qu'il ait bu le poison. Des images inondèrent ma tête. Je laissai échapper un petit cri de douleur que je couvris grâce à mes couvertures. J'étais malade, et au fond, je savais que le médaillon me tuait petit à petit. Et pourtant, ça ne me dérangeait pas. Car en faisant ça, je donnais une chance à Harry et Hermione de gagner en force. Je les entendis danser à côté de moi, et un petit sourire apparut sur mes lèvres. C'était rare lorsque ça arrivait, car chaque fois que je souriais, une immense douleur venait frapper ma tête. Je serrai mes mains en poings et grognai de douleur. Mes doigts étaient violets. Eux aussi montraient que mon corps lâchait doucement. J'acceptai cette douleur. Je devais sauver le monde, n'est-ce pas? Dans tout les cas, je m'étais faite depuis longtemps à l'idée que j'allais mourir. Je l'ai su dès que Dumbledore nous a confié le contenu de la prophétie. J'avais juste trop peur de me l'avouer. La mort n'était qu'une nouvelle aventure dans ma vie remplie d'aventures. J'avais peur de mourir. J'étais même terrifiée, mais avais-je le choix? Non. Je devais le faire, quoi qu'il en coûte.
J'ouvris faiblement les yeux pour voir Harry et Hermione danser dans le salon. La musique s'arrêta et ils s'immobilisèrent avant qu'Hermione ne perde son sourire et parte dehors. Harry se retourna vers moi et sourit en me voyant avec les yeux ouverts. Ça aussi c'était rare. Il s'allongea à côté de moi sur le lit et m'enroula dans les couvertures pour essayer de réduire mes tremblements. Je fermai les yeux en lâchant une expression de douleur. Mon ventre se contracta et je plaquai une main dessus. Une larme échappa mon œil. Traitresse. Je sentis ma tête commencer à tourner lentement.

"Je t'en supplie Alhéa, laisse-moi le porter. Tu es entrain de mourir"

Je cachais le médaillon pour ne pas qu'ils me le prennent pendant que je dormais. Une technique qui marchait jusque là. J'avais envie de le garder sur moi, mais je savais qu'il avait raison. Je mourrais. Je secouai tout de même la tête et ouvris les yeux pour voir ses yeux embués de larmes. Il me serra contre lui, chose qu'il n'avait pas faite depuis longtemps et murmura:

"Je ne peux pas te perdre. Pas toi. Pas ma petite sœur"

Mon cœur se serra. Je levai fébrilement et lentement la main vers mon coup. Je détachai le médaillon avec regret et lui tendis. Il me sourit et le prit délicatement de mes mains avant de le passer autour de son coup. Il ferma les yeux pendant une seconde à cause du ressenti désagréable puis me sourit. Je commençai à tousser alors il sauta du lit et m'apporta de l'eau et du pain que je pris immédiatement. Il s'installa sur le lit et sortit le vif d'or. Je pris une goulée d'eau et demandai d'une voix rauque:

"Raconte-moi ton match de Quidditch"

"C'était quand j'étais en première année. J'étais le plus jeune attrapeur, depuis notre père. J'étais contre Serpentard dans mes souvenirs. J'avais peur, tout le monde avait de l'espoir. Mais ça me terrifiait. Pourtant, je suis monté sur mon balai et j'ai survolé le terrain à la recherche de ce petit objet doré. Je l'ai aperçus quelques fois, mais je n'ai jamais réussi à l'attraper. Quand soudain, l'attrapeur adverse et moi l'avons vu à l'autre bout du terrain. Nous avons parcouru ensemble la distance, et le vif d'or a foncé vers le sol. J'ai fait un piqué, et le Serpentard a eut trop peur pour faire de même. Alors j'étais seul à faire cette cascade dangereuse. J'ai remonté mon balai à la dernière seconde et poursuivis le vif d'or. Je suis monté sur mon balai, j'ai avancé jusqu'au bout, et j'ai donné une impulsion. Je suis tombé vers l'avant en criant et j'ai fait une roulade. Je me suis relevé, et j'ai recraché le vif d'or" raconta Harry comme quand nous étions petits.

"Tu as attrapé ton premier vif d'or avec ta bouche?" rigolai-je en souriant ''tu ne m'avais jamais raconté ça''

Harry allait répondre quand il se figea.

"Les vifs d'or ont des mémoires tactiles" dit-il.

Je fronçai les sourcils et me redressai tant bien que mal. Je fixai le vif d'or, puis Harry. Je fis des allers-retours pendant un bon moment. Puis je proposai:

"Poses tes lèvres dessus"

Harry hocha lentement la tête et fit ce que je lui avais dis. Il ne se passa rien pendant quelques secondes et je grognai. Quand soudain, une écriture fine que je reconnu comme étant celle de Dumbledore apparut:

'Je m'ouvre au terme'

Je souris et me redressai rapidement. Harry cria à Hermione de venir et elle débarqua en catastrophe dans la tente. Elle me jeta un regard inquiet puis se tourna vers Harry qui gigotait le vif d'or sous son nez.

"Hermione tu avais raison! Les vif d'or ont une mémoire tactile! Mais je n'ai pas attrapé le premier vif d'or avec la main, j'ai faillit l'avaler"

Hermione prit le vif d'or et lut la phrase écrite dessus.

"Qu'est-ce que ça veut dire d'après toi?" demanda Harry impatiemment.

"Je ne sais pas. J'ai trouvé quelque chose moi aussi" dit-elle en nous montrant un dessin dans son livre "D'abord j'ai pensé que c'était un œil, mais je ne crois pas que ce soit ça. Ce n'est pas une rune, je l'ai vu nul part dans le manuel. Quelqu'un l'a tracé à l'encre"

"Lovegood" intervins-je. "Le père de Luna avait un collier avec la même forme"

"Pourquoi on a dessiné ça dans un livre pour enfant?"

Hermione regarda au loin, perdue dans ses pensées.

"Hermione j'ai réfléchi, je veux aller à Godric's Hollow. C'est loi où Alhéa et moi sommes nés, là que nos parents sont morts"

"Et là qu'il attende à ce que tu ailles, car c'est un endroit qui compte pour toi"

"Mais il compte aussi pour lui" contra Harry "Tu-Sais-Qui a faillit mourir là-bas"

Je serrai les poings. Harry m'avait prévenu qui nous ne pouvions plus prononcer son nom car Voldemort avait jeté un sort pour retrouver qui conque le disait.

"J"avoue que ces derniers temps, j'ai pensé qu'il faudrait y aller. Parce qu'il est possible qu'il y est autre chose caché là-bas"

"Comme quoi? La paix?" ironisai-je.

"Non, comme l'épée. Si Dumbledore voulait que vous la trouviez sans que le ministère ne mette la main dessus, quel meilleur endroit pour la cacher sinon l'endroit nommé Godric Gryffondor?"

Il y eut un petit silence.

"Alors on repart en aventure?" demandai-je incertaine "Super"

Alhéa Potter  -Harry Potter/LegaciesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant