Petites histoires d'horreur

Le Rat d'or

15 Janvier 1830, Londres, quartier de Whitechapel à 20h30. La nuit avait déjà englouti la ville, et bon nombre de rues, très actives pendant la journée, était à présent vide. Ce n'était bien évidemment pas le cas de Whitechapel, quartier populaire redouter et délaisser par les officiers de scotland Yard. Lieu emblématique de Londres avant tout connu pour ses assassinats, meurtre sanglant, ses prostitués et ses pubs accueillaient à cette heure tardive un visiteur bien étrange, habiller d'un long manteau servant à cacher la richesse de ses habits, Sir John Barton du Yorkshire avançait prudemment dans les rues de Whitechapel, Sir John était un baronnet campagnard, ne venant à Londres que pour la saison des balles et des mariages.

Sir John était un homme d'âge assez avancé, le bougre allait sur ses 48 ans, il était bien entendu marier et avait 4 enfants. Ses cheveux gris coiffés le matin même était couvert par un béret noir, quant à ses rouflaquettes grises, il tentait tant bien que mal de les cacher sous une écharpe rouge.

Deux choses très importantes à savoir sur ce bon vieux Sir John : la première, c'est un homme très riche, ajoutant en secret a sa rente de noblesse le fruit de quelques activités clandestines telles que la distribution et la vente d'alcool au nez et à la barbe de la couronne. La deuxième, c'était un grand amateur d'objet exotique rare et enfin, la plus importante, c'était un homme guidé par sa passion étrange pour l'occulte, les objets maudits, les reliques satanistes et les confréries secrètes. Cette dernière passion il la tenait de son père, membre fondateur des Invocateurs de l'Occulte, une société secrète utilisant des artefacts anciens, pour la plupart maudit dans le but d'influencer le monde à leur avantage.

 La raison de la présence de ce dandy dans un pareil endroit à une heure si tardive pour la saison était la vente aux enchères qui s'y tenait le plus secrètement du monde. Seuls quelques collectionneurs reconnus dans le milieu de l'occulte avaient pu obtenir une invitation.

Sir John arriva au lieu de rendez-vous, une auberge miteuse qui ressemblait plus à un bordel qu'à une auberge au vu de nombre de péripatéticiennes qui rôdait dans et autour de l'établissement. Notre petit noble entra dans ce lieu plus que charmant avec beaucoup de courage, il se retrouva dans un bar où la populace buvait et s'amusait fort bruyamment

Une femme habillée avec classe s'approcha de lui, reculant pour se préparer à refuser ses services, Sir John fut surpris d'entendre son nom sortir des douces lèvres rouges de cette très belle femme.

"Sir John ? l'enchère aura lieu au sous sol, suivez moi"

Sans vérifier qu'il la suivait, elle tourna les talons, s'enfonçant dans la taverne. Il fallut à ce bon et noble John seulement une dizaine de secondes pour se mettre en marche à la suite de la charmante demoiselle.

Elle l'amena au fond de l'auberge où une porte en fer les attendait. La demoiselle posa la main sur sa ceinture où se trouvait un gros trousseau de clés, dont une clé en fer rouillé, c'est cette clé là qu'elle utilisa pour ouvrir l'intrigante porte.

derrière celle-ci, un entrepôt rempli de vieilles caisses en bois et de toiles d'araignée, pas vraiment le genre d'endroit où de riche dandy se rassemblerait pour dépenser leurs argents.

Le lieu était humide et une odeur de vieux papier moisi flottait dans l'air, Sir John plissa du nez, que cette odeur était désagréable ! L'homme songeait fortement à faire demi-tour, cette fameuse invitation ressemblait de plus en plus à une arnaque, pourtant... cela ne pouvait en être une, ceux qui lui avaient fourni l'invitation ne pouvaient pas se moquer de lui. Il continua d'avancer malgré tout, donnant une seconde chance à l'entrepôt désagréable.

Derrière la dernière étagère de caisses se trouvait une grande pièce remplie de chaises en bois de chêne avec grand dossier et coussin moelleux sur le siège, la plupart des chaises étaient déjà occupées par des dandys vêtus de splendide pantalons noir et de redingotes coloré faites dans de rare et beaux tissus, les hauts de formes sont fréquents chez ses messieurs venus en nombre, ils doivent être une trentaine, mais les hommes ne sont pas les seuls à être venu dépenser leur argent dans ce lieu étrange, les dames ne sont pas en reste, bien que moins nombreuse. Certains sièges sont en effet occupés par des femmes portant de grands chapeaux luxueux, leurs robes sont magnifiques malgré les couleurs ternes choisies pour tenter de passer inaperçu. Visiblement, personne, hommes ou femmes n'avaient réellement réussit à cacher sa richesse, trop habituer à la montrer.