Chapitre 1

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Vivre, ce n'était pas simple. Oui, cela avait toujours été pour moi un chemin escarpé et parsemé d'embûches en tous genres. Je m'en suis plaint. Beaucoup, par le passé, je m'en suis plaint. D'autres s'en sont plaints également. Certains pour de bien meilleures raisons que moi, de pires, celles qui dévastaient et saccageaient des existences, des familles, des pays. Mais pas tous. Nombreux étaient ceux qui s'en plaignaient pour rien alors que leur vie quotidienne restait pleine de couleur. Jalousie quand tu nous tenais de tes mains froides, pourquoi tous ne pouvaient aspirer à de telles vies ? Voilà la question que je me posais, encore aujourd'hui et que je me poserai sans doute encore dans des jours, des mois, des années.


Je cherchais le sommeil et me voilà à réfléchir au sens de la vie. Perdu, égaré, je ne trouvais plus comment rejoindre le monde des rêves, lui qui devait m'ouvrir ses portes pour que je puisse enfin m'y reposer en paix. La chance, guère de mon côté, semblait m'éviter, encore. Sentais-je mauvais ? Étais-je dans la nécessité de partir me doucher en pleine nuit pour que le royaume des rêves m'ouvre de nouveau ses portes ? Il était presque trois heures et trente minutes. Mon réveil me le marquait fièrement comme pour me tyranniser, me rappelant par là que je ne trouverais sans doute pas le sommeil avant longtemps. J'avais pourtant essayé de suivre les quelques habitudes qui m'aidait, mais rien n'y faisait, je ne parvenais pas à trouver de solution à ce problème.


Écrire en était peut-être une. J'essayais alors, avec une certaine naïveté, d'écrire ce qui pouvait me passer par la tête. Malheureusement, je n'avais pas la moindre idée. Aucune ne fusait à toute allure. J'étais seul avec moi-même, sans idée, sans sommeil, juste nous deux. Dans l'obscurité à attendre, le temps certes court avant que la première ne fasse son apparition, me sembla à ce moment presque interminable. J'eus ensuite l'idée d'écrire sur ma vie. Loin d'être extraordinaire, celle-ci valait le coup de s'y attarder et de la narrer pour vous, lecteurs attentifs. J'aurais bien voulu vous contez de belles histoires, riches d'animations et de violences comme je savais en faire, cependant je n'avais pas l'envie, pas la motivation de mettre des mots dedans. J'étais animé par une conséquente volonté de parler de moi, un besoin de me confier, une nécessité dont j'aurais aimé me passer.


L'attente fut longue, horrible attente. Moi qui avais cours à neuf heure du matin, je pesais déjà les pours et les contres à propos de l'utilité de me lever au bon moment pour y aller. J'hésitais, pensant à la fatigue qui irait m'habiter toute la journée si je décidais courageusement d'y aller, je fus vite décourager. Bientôt quatre heure, le temps avançait. Toujours allongé dans mon lit, je bougeais dans un sens, dans un autre, puis encore dans un autre, sans succès pour trouver le sommeil.


Puis, sans comprendre par quel miracle le sommeil m'a ouvert ses portes, j'ai encore fait ce rêve depuis son incroyable royaume. J'étais dans une salle obscure, allongé dans un lit trop large pour juste ma personne. Une faible lumière émanant d'une lampe près du lit, posée sur le sol, à ma gauche, éclairait faiblement la zone où je me trouvais dans cette salle. De mon lit, je pouvais distinguer une porte clause qui attendait sans doute que je l'ouvre, mais je ne pouvais quitter ce lit. Un chat dormait sur mon ventre, apaisé, contrairement à moi, qui ne l'étais pas. Ayant déjà fais ce rêve auparavant, je me suis souvenu de la taille de cette pièce, étrangement vaste. Elle qui semblait à première vue n'être qu'une vulgaire chambre à coucher, était bien davantage.


J'étais ainsi là, allongé, avec les souvenirs de ce rêve en tête. J'y réfléchissais en silence. D'habitude, quand je faisais ce rêve, il y avait, avec moi dans cette pièce, deux individus. Toujours la même situation au commencement, rien ne pouvait changer à cet instant précis, je les avais. Je leur parlais alors pour engager la discussion. Nous parlions longuement tous les trois, comme si nous étions de bons amis qui se retrouvaient après de nombreuses années sans se voir, puis, le chat se levait et descendait du lit. Il s'approchait de la porte que je pouvais désormais voir et demandait à sortir en la grattant de ses griffes. La fin du rêve approchait. Lorsque nous en étions là, lui et moi, je finissais par mourir, lui d'abord et moi ensuite.

Le soleil brille dans l'obscuritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant