Vll . NOT ME

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Hyppolite

Après une heure de lecture, je remarque qu'aucun de nous n'a bougé, nous sommes assis contre une colonne l'un à côté de l'autre, paisiblement. Je n'ai jamais lu autant que ces dernières vingt quatre heures, et croyez-le ou non je lis mieux au côté d'Ellior. Je ne pourrai pas vous dire comment ou pourquoi mais à côté de lui je me sens bien.

La même sensation que j'ai quand je viens de fermer la porte de ma chambre et que je suis enfin seul, que je peux faire ce que je veux, ce que j'aime. Ma chambre a toujours été mon refuge, je l'ai toujours adapté à mon image et rares sont mes amis qui ont pu y rentrer.

Alors j'étais ici, assis dans une bibliothèque à faire une activité impossible à envisager pour moi, épaule contre épaule avec un garçon que je ne connaissais que depuis une journée. Et pourtant mon coeur était bien décidé à le faire entrer dans ma vie.

   - Je pense que je vais rentrer chez moi, mais pas de panique je reviens forcément demain, dit-il, le sourire aux lèvres.

Je le voyais ranger son livre dans son sac, un sac en cuir, assez petit d'ailleurs. Il se leva, et je resta bête, comme quelques instants plutôt, je le regardai, encore assis par terre. Il avait un jean légèrement large, mais qui laissait deviner la forme athlétique de ses jambes, un col roulé sous un pull en col v, qui ne laissait pas apparaître un centimètre de peau nu, et enfin son long manteau marron qui venait agrandir sa silhouette déjà allongée.
 
J'avais déjà remarqué à quel point il était beau, mais à cet instant, debout devant moi, je ne pouvais qu'en reconnaître les faits.

   - Tu veux que je te raccompagne chez toi ? Où est-ce que tu habites ? répondais-je avec difficulté puisque j'étais en train de me lever pour que nous soyons au même niveau.

   - Non t'inquiète pas j'aime bien marcher avec de la musique en plus, ça va aller, dit-il, toujours le même sourire sincère accrocher au visage.

Je me demandais quoi faire, est ce que je devais insister ? Ou plutôt le laisser tranquille par peur qu'il me prenne pour un forceur ? Mais peut être qu'il ne déteste pas les forceurs ? Et imaginez qu'il veuille juste que j'insiste un peu ? Non je ne suis pas comme ça, s'il voulait que je le raccompagne il ne m'aurait pas dit le contraire.

Pourquoi réfléchissais-je autant juste pour ça ?

   - D'accord, alors à demain ! dis-je, un peu gêné d'avoir pris autant de temps à répondre.

   - En te voyant pour la première fois, je n'aurais jamais cru que tu étais si persévérant et surtout pour qui déteste lire à la base, dit-il avant de me faire un signe de la main et partir.

Je le regarde partir, et commence fortement à m'inquiéter puisque je me rends compte que je veux le suivre et surtout l'embrasser. Je ne sais pas pourquoi à chaque fois que l'on se rencontre il y a ce moment où nous nous regardons et j'ai terriblement envie de l'embrasser.

Je ne me suis jamais vraiment posé de question sur ma sexualité, à vrai dire je n'y pense pas réellement et je me suis même demandé si j'étais asexuelle, c'est a dire quelqu'un qui ne ressent pas ou peu d'attirance sexuelle. Mais je n'ai pas envie de mettre un nom sur ce que je suis, alors j'ai décidé de ne pas m'en préoccuper pour le moment. Je pense qu'on tombe amoureux d'une âme et non d'un sexe.
J'ai déjà eu des attirances sexuelles, mais jamais dans la vraie vie. Je pense que c'est aussi pour cette raison que je n'ai jamais été en couple. Je pense aussi qu'être en couple doit être une décision assez réfléchi, je devrais toujours être là pour cette personne, je devrais la protéger, et surtout l'aimer comme elle doit être aimée.

Je commence à ranger mes affaires, et mettre mon manteau. Ma mère ne m'a rien dit hier, mais j'ai vu qu'elle se retenait parce qu'elle sait quand je ne veux rien dire, quand elle doit me laisser de l'espace.

Tu ne devrais pas tant m'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant