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Ellior

Je suis là, dans ma chambre, le cœur lourd mais l'impression d'être vide, vide de sentiments, de tout ce que je veux au final. Je suis rentré juste après être allé à la bibliothèque, juste après avoir passé les derniers moments de cette journée interminablement ennuyeuse.

Une larme coule le long de ma joue, déjà rougie d'angoisse. Alors je suis assis en boule dans le coin de mon lit, le plus loin de ma porte. Je sens ma crise d'angoisse monter, je sens ma respiration s'accélérer, mes mains trembler. Comprenant que je ne pourrai pas m'arrêter, j'accepte. Je laisse mon malaise prendre part de moi.

Je ne devrais pas, je devrais avoir assez de courage pour arrêter ma crise, mais je ne veux pas. Je ne veux rien, je ne veux pas qu'on m'aide, je vais rester dans mon angoisse encore quelque temps. Je suis toujours fatigué quand c'est fini et je pense que c'est une bonne chose pour moi, je ne dors plus depuis des mois, mon cerveau ne s'arrête jamais. Certaines personnes pensent que je ne suis pas bavard, que je suis renfermé et timide, sauf qu'ils ne savent pas ce que mon cerveau subit, il pense, pense, pense, et le seul moyen de l'arrêter c'est de lire, d'écouter de la musique, en gros, de se changer les idées.

Mais à ce moment je ne peux pas, je ne peux plus m'arrêter je suis à la monter de ma crise. Mes poumons me donnent l'impression d'être vide. Les extrémités de mes mains sont complètement gelées. Je n'ai rien mangé, mais je ne vais pas le faire, par peur que rien ne reste dans mon estomac.

Ma mère me dirait sûrement de me reprendre, que je fais de la comédie, je crois que c'est aussi pour cela que je ne veux pas empêcher cette crise. J'aime ma mère du plus profond de mon cœur et je n'ose pas m'imaginer sans elle mais je sens qu'elle ne me comprend pas. J'ai l'impression que plus je grandis et moins je suis à l'aise avec elle, et ce constat me fait mal.

En réalité, je ne pense être à l'aise avec personne, je ne peut être moi-même qu'avec moi-même et c'est déjà bien.

Je sens rapidement ma crise s'adoucir, il faut que je pense à autre chose.

Soudain j'entend la sonnerie de mon téléphone, et quand je vois le message je souris, encore grâce à lui. Je me rends compte qu'il n'y a que lui qui arrive à m'arracher des sourires en ce moment. Je l'aime bien, il est gentil et il à l'air de m'apprécier aussi, il n'y a qu'une chose que je ne comprend pas encore, c'est les instants de blanc ou nous nous regardons, cela me procure une sensation bizarre dans le ventre, mais pas désagréable je dois avouer.

Je dois vraiment être en manque d'amour pour commencer à penser à lui tous les jours de cette façon.

Son message dit qu'il a fini le livre, il doit vraiment être déterminé. Je lui demande alors si il a aimé et sa réponse ne se fait pas plus attendre puisqu'il me dit qu'il a tellement aimé qu'il veut réitérer l'expérience avec un nouveau livre. Je lui réponds aussi rapidement que je regarderai demain,et quel genre de livre voudrait-il livre ensuite. Sa réponse prend cette fois-ci plus de temps que la dernière, il m'explique qu'il aimerait beaucoup essayer de lire celui que j'avais ce soir. Il me demande aussi ou est ce qu'il le trouverait pour l'acheter ou l'emprunter mais je le rassure tout de suite en lui disant que je lui prêterait sans problème le mien.

Ce soir-là, c'était la première fois qu'Hyppolite arrivait à calmer une de mes crises d'angoisse, et c'est aussi de là qu'est née notre toute première nuit blanche ensemble, à parler jusqu'à ce que le jour vienne illuminé ma chambre et que j'ai réalisé qu'une autre journée allait encore commencer. Mais avec lui, je savais que ma journée ne s'annonçait pas si mal, à part peut être l'attente de notre prochaine séance de lecture à la bibliothèque.

Tu ne devrais pas tant m'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant