Pdv Bokuto
Je soupire et attrape un balais. Quelle galère, être collé le dernier jour avant les vacances de Noël... Je me retrouve à nettoyer le gymnase, ça pourrait être pire, mais bon, c'est pas très fun. Et comme si c'était pas suffisant, j'ai été le plus lent à me mettre au travail, donc tout ceux qui étaient de corvée sont partis. Perdu dans mes pensées, je ne remarque pas le ballon devant moi et trébuche dessus. Je tombe sur le sol dans une position que je ne pensais même pas pouvoir réaliser. Finalement, je suis content qu'il n'y ait personne pour voir ça. Je me relève, me frotte l'arrière de la cuisse et me tourne vers la porte. Il fait froid, elle a dû s'ouvrir.
- Ah-
- Je savais que je te trouverais là.
- Akaashi !
Il entre et pose son sac à côté de l'entrée. Il ferme la porte, et les courants d'air cessent.
- T'es pas rentré chez toi ?
Il hausse les épaules.
- Ce serait un peu triste que tu passes le dernier jour de cours tout seul, je vais t'aider un peu.
Il va dans la réserve chercher un autre balais. Il commence à nettoyer. Il ramasse le ballon et me le lance. Je lui renvoie en passe haute. Il esquisse un sourire, recule, lâche le balais et se positionne en manchette. Nous échangeons ainsi une dizaine de passes avant qu'il ne décide d'arrêter.
- On devrait se dépêcher avant qu'il ne neige trop et que les bus soient annulés.
- Ah ! Oui, t'as raison !
Avec lui, ça va beaucoup plus vite. En moins d'une demi heure, tout est terminé. Il regarde par la fenêtre.
- ...
- Quoi ?
- Disons que si y a des transports en commun on est très chanceux.
- T'habites loin ?
- Plutôt, oui. Et toi ?
- À cinq minutes à pied quand il fait beau.
- Donc ?
- Donc à dix minutes avec la neige. Huit, si on se débrouille bien.
Il joue nerveusement avec ses doigts. Il n'aime pas avoir à demander, je l'ai compris au fil du temps. Je vais lui éviter de le faire et simplement lui proposer.
- Tu veux rester à la maison ce soir ? On verra demain si le temps est meilleur, mes parents te ramèneront. On a des pneus adaptés.
On pourrait le ramener ce soir si on le voulait vraiment, mais je ne le dirai pas.
- C'est vrai ? Ça dérange pas ?
- Non, du tout. Ils t'aiment bien, t'inquiète.
- Ils me connaissent ?
- Des matchs de volley, ouais.
Bien rattrapé.
Pdv Akaashi
Un rouge discret lui monte aux joues, et je devine qu'il ne dit pas toute la vérité. Enfin, je me doute de ce que c'est. Je veux dire, il est assez évident, comme personnage, et ce serait me mentir si je pensais n'être qu'un ami pour lui. C'est amusant, parce que j'ai à peu près cerné la nature de ses sentiments pour moi, mais je suis incapable de dire si c'est réciproque. Peut-être que j'ai peur, tout simplement.
Nous sortons. Je frissonne et me frotte les mains. Il me tend ses gants. Il a cette manie de toujours me prêter ses affaires. Il est gentil.
- T'as bien fermé le gymnase ?
- Ah !
Il fait demi tour. Je soupire en souriant. Il a toujours la tête ailleurs.
- Viens, faut rendre la clef aux professeurs. Il doit en rester quelques uns en salle des profs.
- Je sais pas où c'est.
Je grimace.
- Comment c'est possible ?
- J'sais pas, j'y suis jamais allé.
- Mais-
Il hausse les épaules.
- Bon, viens.
Quelques minutes plus tard, nous sommes sur le chemin de sa maison. Le professeur principal était un peu agacé d'avoir attendu si longtemps le trousseau de clefs, mais il ne s'est pas fâché plus que ça, donc Bokuto n'a pas perdu sa bonne humeur.
