Chapitre 3

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Saute... et laisse-toi pousser des ailes pendant ta
chute.

                                                                Ray Bradbury

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-Restons amis !

Cette phrase était vraiment pire que tout.

-Je suis sûre qu'une fée meurt à chaque fois qu'on prononce ces mots quelque part, dis-je.

Je m'étais enfermée dans les toilettes avec mon portable et me donnais toutes les peines du monde pour ne pas crier, même si - une demi-heure après ma conversation avec natsu - j'en avais toujours autant envie.

-Il a dit qu'il voulait que vous soyez amis, me corrigea juvia qui, comme toujours, avait noté chacun de mes mots.

- C'est exactement la même chose, remarquai-je.

- Non. Enfin... peut-être, soupira juvia. Je ne comprends pas. Et tu me garantis que tu l'as laissé s'exprimer, cette fois ? Tu sais, dans Dix choses que je déteste en toi, il...

- Je l'ai laissé parler - malheureusement, je dirais. Oh mince !

m'écriai-je en regardant l'heure, j'ai dit à Mr drayer que je serais de retour dans une minute.

Je jetai un œil au miroir au-dessus du lavabo vieillot.

-Oh non ! pestai-je alors en voyant deux taches rouges sur mes joues. Je dois faire une réaction allergique.

-C'est sûrement dû à la colère, diagnostiqua juvia quand je lui décrivis le problème. Et tes yeux sont comment ? Ils brillent dangereusement? Je regardai mon reflet dans le miroir.

-Oui, il y a de ça. J'ai même un peu le regard de Bellatrix Lestrange dans Harry Potter. Plutôt menaçant.

-Ça me paraît juste comme il faut. Écoute, tu vas sortir maintenant et les fusiller tous du regard, OK ?

J'approuvai en hochant la tête et le lui promis.
Après ce coup de fil, je me sentais un peu mieux, même si l'eau froide n'avait pu chasser ni ma rage ni mes rougeurs.

Si Mr drayer s'était étonné de ma longue absence, il n'en laissa rien paraître.

-Tout va bien ? demanda-t-il aimablement. ?

Il m'avait attendue devant l'ancien réfectoire.

- Ça va.

Je lorgnai par la porte ouverte, mais contre toute attente Rufus et lisanna n'étaient pas là. Pourtant, j'étais déjà très en retard pour le cours.

- J'ai simplement dû... euh... me remettre un peu de rouge.

Mr drayer sourit. Hormis les rides autour de ses yeux et au coin des lèvres, rien dans son sympathique visage rond ne laissait supposer qu'il avait déjà plus de soixante-dix ans. La lumière se reflétait sur son crâne chauve ; sa tête ressemblait à une boule de bowling bien polie.

Je ne pus m'empêcher de lui renvoyer son sourire. La seule vue de Mr drayer produisait toujours sur moi un effet apaisant.

- Oui, c'est à la mode en ce moment, l'informai-je en désignant mes rougeurs de colère.

Mr drayer m'offrit son bras.

- Allez, ma grande courageuse, dit-il. On nous attend pour le prochain élapsage.

Je le regardai, stupéfaite.

-Mais...rufus et la politique coloniale du XVIII' siècle ?

Mr drayer esquissa un sourire.

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