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LISTENBOURG
Mitteland, 29 Avril 1982.
~19h 33.
«Le brouillard envahissait les rues de la ville, comme une brume de cauchemar. Dans cette atmosphère lugubre, on aurait dit que tous les maux de la terre s'étaient donné rendez-vous.
Je m'avançais d'un pas lourd dans les rues désertes, mon manteau noir flottant derrière moi comme une cape. J'étais là pour retrouver un homme que je n'avais jamais vu, mais dont j'avais entendu parler. Un homme qui était capable de faire disparaître sans laisser de trace.
Je savais que je prenais un risque en m'engageant dans cette affaire, mais j'étais déterminée. J'avais besoin de cet argent, et je n'avais pas d'autre choix.
Je tournai au coin de la rue 619 et vis enfin l'enseigne au néon qui indiquait l'endroit où je devais me rendre. Le "Bar des Ombres", un lieu où les secrets et les mensonges pullulaient comme les cafards dans les égouts.
Je poussai la porte et pénétrai dans l'antre du diable. Mon destin m'attendait ici, j'en étais sûre. Et je savais que, quoi qu'il arrive, je ne ressortirais pas indemne de cette nuit de folie.»
___•___
Avant cela, elle s'était rassurée que personne ne l'avait suivi jusqu'ici, elle ignorait la raison mais depuis quelques jours, des hommes aux apparences grotesques, habillés en vestes rouges, la coursait.
Carène est une Chanōra, issue de cette ancienne civilisation africaine qui n'a jamais été mentionnée dans les livres d'Histoire, la majorité de ses descendants vivent aujourd'hui cachés, éparpillés dans les quatre coins du monde. Et pourtant, elle est une femme mulâtresse, enfant d'un père listenbourgeois et d'une mère Chanōra. Elle imaginait bien que c'était à cause de ses origines qu'elle était si persécutée mais aucune idée sur les intentions de ses chasseurs.
Une fois dans le bar, son entrée marqua comme une pause chez tous les occupants de cet endroit. Tous rivèrent leurs yeux sur la nouvelle venue, en l'espace de quelques minutes elle retint l'attention de la majeure partie des gens qui y étaient, les yeux en amande de Carène se baladèrent longuement, jusqu'à ce qu'ils tombassent sur la personne qu'elle cherchait, qu'elle avait enfin trouver.
Elle s'avança en pressant le pas, ses talons avaient comme baisser le volume de la musique qui était jouée dans le bar, nullement influencée par les différents regards qu'on lui jetait, Carène se dirigea vers le fond de la salle pour retrouver un homme vêtu d'un blouson en cuir noir, le visage recouvert de longs cheveux blanc soyeux, rivé vers le bas de sa table.
-- Jonathan ? A-hem, racla-t-elle sa gorge, Jonathan Demiurgia ? Interrogea-t-elle tout en se tenant debout et s'inclinant comme pour se rassurer qu'elle ne s'adresse pas à la mauvaise personne
