Pur Hasard...Fruit du Destin

Tout est une question de perception

Vendredi, 07 Mai 1982

Parc Shelmak, 11h 20

-- Selon le médecin légiste, sa gorge avait été tranchée jusqu'à la colonne vertébrale et la partie basse de l'abdomen présentait une profonde blessure de forme irrégulière. En outre, le même couteau aurait servi à y faire plusieurs incisions : l'abdomen était complètement ouvert. Plus tard, il fut établi que l'utérus, le rein gauche et le cœur de Carène avaient été retiré, disait Larry, occupé à faire sécher les larmes d'Annette.

-- Tu, tu as oublié de dire (il essuyait ses larmes à chaque mot prononcé, sa respiration était étouffée dans les sanglots) qu'on lui a enlevé les doigts (*snif* elle tira du nez) avec des tenailles, qu'on lui a mis de l'acide sur...le visage, qu'on a coupé sa langue, et pour finir, pour finir (n'arrêtant pas de bégayer, elle écarquilla les yeux mouillés pour regarder Owen-Grégory) On l'a sodomisé plusieurs fois !!

|10h 35|

Cela faisait une semaine jour pour jour que Carène S., a été retrouvée morte.

La triste nouvelle se répandait comme un virus dans toutes les régions du pays, l'opinion publique en était sidérée.

"QUI L'A ASSASSINÉ ?"
"POURQUOI ELLE ?"

Ces questions furent portées comme grands titres des journaux de la ville.

Après sa séance à la salle de sport, OG aime parfois aller au parc pour prendre de l'air pur et regarder les enfants jouer, cela lui rappelle le sien, sauf que lui, il n'a qu'un an.

À cause de son caractère jugé : toxique, par son ex copine, il n'avait plus le droit de s'approcher d'elle et de leur enfant.

Owen en souffre profondément, il a toujours cette impression de devenir peu à peu comme son père.

-- Un papa absent, chuchote-t-il en regardant des enfants courir.

Il inspira un coup.

Il n'était pas venu ici pour se ressasser d'un passé cauchemardesque, il était ici pour respirer l'air frais d'un vent nouveau, d'un avenir qu'il rendra aussi radieux que le soleil à son zénith.

Plein d'espoir, Owen sourit, se leva pour s'en aller.

Il vit une femme de dos, aux longs cheveux dorés, croyant voir Ariane, il l'interpella, malheureusement ce n'était pas elle.

Encore une journée qu'il allait passer seul.

Depuis que sa sœur s'était en aller, une autre partie de lui fût en ruine. Owen-Grégory n'avait plus d'appétit, plus de joie de rentrer. Plus personne qui allait le taquiner. Plus personne qui allait jouer avec lui à la course poursuite dans le salon. Plus personne avec qui il allait discuter sur la littérature anglaise. Plus personne qui allait lui faire des pancakes. Plus personne qui allait encore l'appeler : "OG".

Il avait repris le sport justement pour pouvoir faire face à cette période difficile de sa vie.

Il regrettait amèrement, mais orgueilleux, O-Grégory devait assumer ses propos et continuer à aller de l'avant.

En se dirigeant vers la route, il reconnut, une serveuse du ZauberKaffee, collègue de Carène, s'apercevant qu'elle pourrait lui donner plus d'informations sur mademoiselle S., il se mit à courir en sa direction en lui faisant des : "hé", tout en agitant le bras en l'air.

Cette dernière n'était pas seule, ses bras furent en entrelacements avec ceux d'un homme barbu, tel un viking.

Les deux marchaient, scotchés l'un à l'autre.