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Bonne année à vous!! 🖤🖤

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Niragi en vint à se demander comment il avait fait pour se mettre dans cette situation. Comment se faisait-il qu'il se retrouvait à prendre soin de quelqu'un d'autre? Sans rien attendre en retour ? Si ce n'est, osait-il espérer, un peu de reconnaissance.

Après l'épreuve, il avait essayé de la porter pour retourner là où ils avaient laissé leurs affaires de campement. Ou plutôt ses affaires. Mais impossible d'atteindre le but. Il avait était au delà de ses capacités, et avait fini par presque s'écrouler en pleine rue. Ayant repéré un magasin de vélos abandonné, il avait décidé de l'y amener. C'était toujours plus sûr que la rue.

Elle n'avait toujours pas repris connaissance et ça commençait à l'énerver. Il perdait patience. N'était-ce pas lui qui était censé obtenir des soins? En parlant de ça, son pansement avait certainement besoin d'être changé. Il avait assez observé Yumi le faire pour s'en charger lui-même, même si ce serait moins agréable.

Il retira son t-shirt en grimaçant, et enleva le pansement d'un coup sec. Il attrapa l'un des derniers se trouvant dans la trousse de secours. Il allait bientôt devoir se remettre en quête de matériel médical.

Soufflant, il nettoya sa plaie qui semblait toujours avoir meilleure allure qu'hier, bien que l'effort causé par le jeu n'ait pas aidé.

Une fois soigné, il posa de nouveau le regard sur Yumi. Elle était pâle. Il posa une main sur son front, il n'était pas chaud.

Il se leva, avec besoin de se vider la tête. Il avait aussi besoin de s'éloigner d'elle. Car en la regardant, il ne pouvait s'empêcher de voir quelqu'un qui venait de lui sauver la vie. Et ce sentiment de devoir quelque chose à quelqu'un lui était insupportable.

Pourquoi avait-elle attrapé cette balle? Il suppose qu'il n'aura jamais la réponse. Et cela le perturbait grandement. Jamais, au grand jamais, quelqu'un n'avait démontré ce genre de comportement à son égard. Le genre de comportement qui sauve une vie.

Il se mit à penser à sa vie d'avant sa présence dans le Borderland. Victime est un mot qui l'aurait bien désigné. Il repensa à ses tirants, à ces moments passés dans l'arrière de la cour du lycée à subir leurs moqueries. Puis il pensa à ses propres actes dans ce nouveau monde. Et cela le fit sourire. Il ne regrettait absolument pas de s'être transformé. D'être devenu un connard insensible et dénué de compassion pour les autres. Il le méritait. Il avait mérité de se faire craindre, d'être respecté.

Ça avait été le cas avec le groupe qu'il s'était formé en arrivant ici. Un groupe qui paraissait imbattable qui avait finalement fini par être séparé.

Il entendit un bruit, et vit au loin Yumi remuer. Il retourna auprès d'elle, restant debout à la regarder savoir quoi faire, alors qu'elle semblait doucement être en train de reprendre conscience.

Ne voulant pas qu'elle le découvre en train de la regarder, il détourna le regard juste à temps et fit semblant de s'intéresser à l'étagère se trouvant juste à côté, sur laquelle était entreposés quelques casques qui avaient eux aussi survécus.

-Aïe ma tête...qu'est ce qui s'est passé ? On est où ? Le jeu...

Yumi se redressa brusquement, observant autour d'elle cet endroit non familier.

-Niragi?

Celui-ci ne pu résister à l'appel de son prénom, et s'abaissa a son niveau, arrêtant de l'ignorer.

-Oui?

-Tu te fou de ma gueule?

Yumi le regarda, semblant réellement attendre une réponse à cette question.

-Qu...Comment ça?

-Mes affaires? Ma tente? Dis moi qu'avant de venir ici tu as été les chercher s'il te plaît.

Elle se releva bien que toujours pâle, et Niragi recula, essayant de comprendre la raison de sa réaction.

-C'est déjà un exploit que j'ai pu venir jusqu'ici. Puis c'est qu'une tente. Pas de quoi en faire...

-Ah fait chier! S'excalama-t-elle.

Elle tourna les talons, et sortit du magasin en courant. Niragi resta un instant figé, surpris, avant de la suivre. Mais une fois dehors, il la vit déjà au loin, toujours en train de courir. Jamais il ne pourrait la rattraper.

Bah, qu'elle se démerde. Il avait d'autres choses plus importantes à s'occuper qu'une fichue
tente. Et il prit la place qu'elle venait de quitter et s'allongea sur le seul sac de couchage qu'il avait trouvé dans cette boutique.

Mais avant de fermer les yeux, il ne put s'empêcher de se demander si elle allait réussir à trouver ses affaires. Il se redressa, en pleine réflexion.

Après tout il avait le droit de sortir se promener. Ils étaient dans un monde sans règle. Un monde parfait. Cela ne voulait absolument pas dire qu'il partait à sa recherche. Il allait sortir, et si par malheureux hasard il tombait sur elle et bien...ce ne serait que du pur total hasard.

Game overOù les histoires vivent. Découvrez maintenant