Chapitre 2

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Mes yeux sont déjà grands ouverts quand mon alarme se déclenche. Je n'ai pas pu fermer l'œil de la nuit, bien trop occupée à ressasser le *vu* que John m'a laissé hier.

Et dire que je le revois aujourd'hui, je réfléchis sérieusement à poser un arrêt maladie. Je crois que je n'ai pas le courage de lui faire face aujourd'hui.

Perdue dans mes pensées, j'en oublie d'éteindre mon réveil, ce qui exaspère Julia qui débarque en trombe dans ma chambre pour le désactiver en me lançant un regard noir au passage.

— Tu fous quoi, Alice ? Tu vas être en retard si tu continues à traîner au lit.

Je pose mon regard sur elle.

— Je suis malade, je reste à la maison aujourd'hui.

Elle hausse un sourcil.

— Et tu penses sérieusement que je vais avaler ça ?

Je ne réponds rien et repose mon regard sur le plafond.

Elle soupire d'exaspération, m'arrache la couverture et attrape ma jambe pour me tirer du lit.

Je tente de me rattraper, mais trop tard, je tombe au sol dans un bruit sourd.

Je grogne de douleur quand mes fesses touchent le sol, mais ne me relève pas pour autant.

— Relève-toi et va bosser maintenant, tu ne vas pas déprimer pour un simple "vu" ! Peut-être qu'il a juste oublié de te répondre, il y a forcément une explication !

— Oui, il y en a bien une, rien de plus simple : je ne lui plais pas.

— Bon, écoute-moi bien, tu vas te lever et montrer à cet idiot que ça ne t'atteint pas. Il regrettera, crois-moi !

Je soupire avant de me relever, un peu plus confiante.

— T'as raison, je vais pas le calculer de la journée, cet incapable, et c'est lui qui reviendra vers moi !

C'est ce que j'espère en tout cas.

— C'est ce que je voulais entendre, déclare Julia. Maintenant, va te laver, tu pues !

— Espèce de pétasse !

Elle sort de la chambre en riant, tandis que je renifle mes aisselles en grimaçant.

Ouais, vaut mieux que j'aille à la douche.

Je récupère des affaires propres et m'enferme dans la salle de bain avant d'activer l'eau chaude et de m'engouffrer dans la douche.

Ma peau rougit rapidement tandis que je réfléchis à la manière de lui faire regretter son silence.

Est-ce que je serai vraiment capable de l'ignorer s'il vient me parler ?

J'en doute.

Je me savonne et me rince en vitesse avant de m'habiller et de sortir de chez moi.

Je presse le pas pour éviter d'arriver en retard et je me retrouve rapidement devant mon travail.

On a déjà ouvert depuis une bonne heure, ce qui m'évite d'avoir à toquer à la porte.

Je vais rapidement dans les vestiaires me changer et prendre mon poste de travail.

Nous sommes une nouvelle fois submergés de clients, ce qui m'évite de trop penser à John.

Je sens son regard sur moi à plusieurs reprises, mais je fais de mon mieux pour l'ignorer.

J'enchaîne les commandes et, comme hier, le fast-food se vide petit à petit.

Mon service se termine aussi très rapidement et je me dirige dans les vestiaires pour me changer.

SAVE MEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant