Rendez-vous :: 01

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Il me faut un café... De toute urgence ! Cette patiente m'a de nouveau lessivé. J'aime aider les gens, mais elle, elle n'est là que pour critiquer le monde entier. Même moi, c'est à se demander pourquoi elle reprend rendez-vous à chaque fois.

- Bah alors, ça va pas ?

Moi : Non. Tu sais qui m'a de nouveau fatiguée.

- Ça va, tu finis dans 1h !

C'est vrai, je fini dans une heure, heure où je vais rencontrer un nouveau patient. On verra bien ce qu'il se passera, mais faites qu'il soit moins épuisant...
Le moment arrivé rapidement, je sortais de mon cabinet pour aller en salle d'attente. Une seule personne était présente, un homme de taille moyenne, cheveux décolorés vers du gris, me regardant assez froidement.

Moi : Monsieur Jacks-

- C'est moi.

Il se levait de la chaise en bois, et avançait en ma direction, mains dans les poches.

Moi : Suivez-moi.

Nous arrivons dans mon bureau. Il s'installait de lui-même sur le canapé, ce qui n'est pas mauvais signe, car il est certainement à l'aise. Je me posais tranquillement sur ma chaise, préparais le calepin vert qui me servira pour ce patient, et tourna mon regard vers lui. Il me regardait avec un petit sourire en coin, bras croisés.

Jackson : Vous êtes le cliché.

Moi : C'est-à-dire ?

Jackson : Lunettes, petite, mince, un bureau aux couleurs claires et le petit bloc-note. C'est totalement un cliché.

Moi : C'est quelque chose de négatif ?

Mais il ne répondait pas à ma question, au contraire.

Jackson : 5 tasses de cafés ?

Moi : Effectivement. J'en ai besoin, le lundi. Monsieur Wang, qu'est-ce qui vous amène ici ?

Jackson : Rien.

Moi : Rien ?

Jackson : Un ami m'a dit d'y aller, sans me donner le choix.

Moi : Puisque c'est un ami, c'est qu'il veut votre bien, je suppose ?

Jackson : Sûrement.

Moi : Donc il a eu besoin de vous demander d'aller voir une psy pour une bonne raison.

Jackson : Parler. C'est ce qu'il a dit.

Moi : D'accord. Et vous voudriez parler de quoi, vous ?

Jackson : Je ne veux pas parler de quoique ce soit. Il ne m'a pas laisser le choix, je vous l'ai dit.

Moi : Comment s'appelle votre ami ?

Jackson : Ça ne vous regarde pas.

Moi : Savez-vous en quoi consiste mon métier ?

Jackson : Vous soignez les fous.

Ah génial, mon patient est un patient très ouvert...

Moi : Vous vous considérez comme tel ?

Jackson : Moi non.

Moi : Je ne soigne donc pas les fous.

Jackson : Vous manipulez les gens, par contre.

Moi : Quel intérêt j'aurais à faire cela ?

Jackson : Ça, vous le savez vous-même.

Moi : Monsieur Wang, nous ne soignons pas les fous et nous ne manipulons personne. On comprend le cerveau et on utilise cette connaissance pour aider des gens à aller mieux. Si votre ami a jugé important de vous emmener ici, c'est qu'il y a une raison.

Jackson : Vous insinuez que je vais mal ?

Moi : Je n'insinue rien, mais peut-être que vous le savez au fond de vous.

Jackson : Vous voulez savoir ? Les psys sont des gens inutiles dans cette société. Parler avec un inconnu, on peut tous le faire et on le fait tous. Mais vous, on vous paye. C'est la seule différence.

Moi : C'est votre vision de la chose.

Jackson : Parler, ça ne change pas votre problème.

Moi : Comment vous pouvez le savoir sans avoir essayé monsieur Wang ?

Jackson : C'est une perte de temps, je ne perd pas mon temps.

Moi : Mais vous êtes tout de même dans mon cabinet.

Jackson : Pas par choix.

Moi : Si vous ne vouliez réellement pas venir, vous ne seriez pas ici.

Jackson : C'est ça, votre problème. Vous avez l'air de tout savoir, sans savoir.

Moi : Et vous, vous avez l'air d'être en grand conflit avec vous-même.

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