Rendez-vous :: 12

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Moi : Bonjour Jackson. Tu as l'air très content aujourd'hui.

Jackson : Oui ! J'ai compté, j'ai battu mon record de sobriété !

Moi : C'est génial ! Et tu as eu env-

Jackson : J'ai eu envie, mais je me suis occupé à chaque fois que ça venait.

Moi : C'est bien Jackson. Je suis vraiment contente pour toi. Mais évidemment, si jamais tu retombes, ce n'est pas grave. Il faut aussi que tu le saches.

Jackson : Oui. J'ai... j'ai beaucoup réfléchi à votre histoire de relations. Sincèrement, toutes mes relations ont toujours été très belles. Quelles qu'elles soit. Depuis que je vous vois... j'ai eu des hauts et des bas, mais plus de hauts. Vous avez un drôle d'effet sur moi.

Moi : C'est juste mon travail.

Jackson : Ce n'est pas trop dur, d'écouter les problèmes des autres tous les jours ?

Moi : Ce n'est pas toujours facile mais j'ai choisi mon métier en le savant.

Jackson : Vous n'avez jamais imaginé faire autre chose dans votre vie ?

Je bloquais sur sa question. En fait, je ne me suis jamais posée la question. Ça a toujours été une évidence, je voulais travailler pour aider les autres, les aider concrètement. Je sais malgré tout que je n'ai pas choisi le métier favori de beaucoup de personnes, car il faut avouer que dire la vérité sur des choses qui peuvent faire mal, souvent, ça dérange les autres. Ayant été moi-même dans cette position d'intolérance face à mes traumatismes, devant ma psychologue d'enfance, je comprends.

Moi : Non. Pas vraiment. J'ai toujours voulu être psy, j'ai toujours rêvé de comprendre le cerveau humain. C'est assez ironique de faire un métier qui aide les gens, alors que... j'ai... Enfin, je ne devrais pas te parler de ça.

Jackson : Si, dis-moi, ça m'intéresse, pour une fois que tu me parles un peu de toi.

Moi : Quand j'étais jeune, enfant, je pensais que les autres étaient tous gentils, je savais ce que ça faisait de ne pas s'apprécier et je voulais vraiment aider les autres. Et plus j'ai grandi, plus j'ai commencé à détester... mes congénères. J'ai été tellement blessé qu'à force, je ne voulais plus aider personne. Et à contrario, je voulais toujours être psy. J'ai eu une longue période de ma vie, où j'ai détesté la race humaine. Une psy qui dit ça, ça ferait scandale...

Jackson : Je comprend. J'ai pas vécu ça mais je peux comprendre. Mes parents m'ont toujours éduquer à respecter n'importe quel être humain, quel qu'il soit, juste parce que c'est un être humain. Je le fais vraiment naturellement. Mais si on a été déçu plusieurs fois, on commence à s'en éloigner. C'est normal.

Moi : Désolée. J'aurais pas dû te parler de moi, généralement les psy ne doivent pas faire ça.

Jackson : Les psy ne font pas ça avec leurs patients. Pour moi, tu n'es pas qu'une psy, et je suppose que je ne suis pas qu'un de tes patients.

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