White Swan
Hélène est belle, c'est ce que disent les gens pour la décrire mais je trouve ce mot bien faible pour décrire ma grande sœur, elle est royale, que ce soit ses cheveux blonds parfaitement coiffés par des boucles anglaises sur les pointes, ses iris noisettes comparables à celles d'un chat ou ses lèvres roses en forme de cœur, elle a tout d'une princesse, d'un cygne blanc, du White Swan.
Même écrasée 12 étages plus bas elle reste belle, ses boucles forment presque comme une couronne autour de sa tête d'où s'échappe un liquide pourpre tâchant son beau chemisier Gucci, vestige de notre ancienne richesse. Pourtant son corps semble désarticulé comme celui d'une poupée Barbie qu'on aurait laissée entre les mains d'un enfant peu soigneux.
Un rire m'échappe et se perd dans l'une des rares nuits ou l'on peut apercevoir le ciel étoilé londonien. Les lumières bleues et rouges des ambulances illuminent légèrement le visage de Nore et je le trouve encore plus beau comme ça. Les flashs des appareils photos et les cris des passants retentissent comme une douce mélodie dans la capitale britannique.
Ils font autant de bruit que les articles qui sortiront au petit matin sur le suicide de l'héritière de la feu société MoorExport autrefois maîtresse de l'économie anglaise. La panique ne m'atteint pas, ni même la tristesse, elle le méritait et elle le savait.
C'est pour ça qu'elle n'a pas criée quand mes bras l'ont poussée par dessus la balustrade, qu'elle n'a pas essayée de se rattraper car elle n'avait pas peur de mourir, elle savait que je me vengerais, elle savait qu'il n'y aurait pas d'autres options que cela, elle savait qu'elle m'avait rendue folle au point de la pousser dans le vide, elle pensait pourtant pouvoir m'entraîner avec elle, dans sa chute, dans sa descente aux enfers, mais elle n'a pas réussi, Nore m'a rattrapé mais elle, elle a chutée contre le béton froid du trottoir entre une boulangerie et un fleuriste, parmi les jeunes sortant des boîtes de nuits, des bars ou simplement ceux voulant s'adonner à une promenade nocturne, ou ceux qui voulaient voir les étoiles filantes qui transpercent le noir de la nuit.
- Merci, murmurais-je dans mon écharpe.
Il porta ma main à ses lèvres et déposa un baiser sur son dos avant de la glisser dans la poche de son manteau.Une dizaine de seconde s'écoula avant qu'il ne réponde :
- De rien, Princesse.
Je sentis le rouge me monter aux joues, j'aimais le fait qu'il m'appelle princesse, car pour une fois, Hélène n'était la princesse de ce conte, pour une fois elle n'était pas là, pour une fois elle n'interférai pas dans mon histoire.
Quoi que... C'était peut être elle la véritable protagoniste de ce conte.
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Hell Haine
RomanceJusqu'ici tout vas bien. Nos deux mains étaient enlacées et nos pieds se balançaient dans le vide de la ville. Les sirènes des pompiers résonnaient en contrebas alors que les coins de mes lèvres se traçaient en un rictus que je ne me connaissais pas...