Réminiscences

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La jeune fille frappait dans le sac. Elle avait l'impression de frapper chacune de ces phrases qui l'avaient détruite moralement.

- L'INTELLO !

- Je suis désolée...

- Crise cardiaque.

- On va devoir déménager...

- Tant mieux

- Danse ?

- NON !

Élisabeth ouvrit les yeux. Tout le monde dans la salle la fixait. Elle ne s'était pas rendue compte qu'elle avait crié sa réponse et non pensé. Elle se rendit compte également que Pierre lui parlait depuis quelques minutes. Pierre, c'est son coach. Son entraîneur de boxe. Finit la légèreté et le raffinement, ici, bienvenue dans la violence d'Élisabeth.

- Tu refuses ? Tu n'as pas le choix pourtant...

La jeune fille enleva ses gants, s'essuya le front et se retourna. Elle parcourut la salle du regard - cette salle qui était sa seconde maison depuis cinq ans. Tout était sa place, et à part un jeune homme au fond de la salle - cheveux et manteau noirs, les mains dans les poches, Élisabeth avait l'impression qu'il la regardait et détourna son regard - tout était à sa place. Elle se tourna donc vers son entraîneur, dont elle avait à moitié écouter ses paroles.

- Hein ? De quoi ? Je suis désolée Pierre. Je ne t'écoutais pas. J'étais occupée à frapper dans le sac, et je me suis rappelée de mauvais... souvenirs. Qu'est ce que tu disais ? Demanda la fille d'un air désolé.

- Je te disais, que, comme tu es la meilleure du département, je te proposais de s'entraîner ton alter ego garçon. Tu n'as pas le choix, lui fit il remarquait en voyant qu'elle avait ouvert la bouche pour émettre une remarque.

Pierre se retourna.

- Tu viens, Thibault ?

Le jeune homme au fond de la salle sortit les mains de ses poches et s'avança.

La couleur de nos yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant