Absences

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Enfin. Enfin elle y  était. Elle avait travaillé dur pour pouvoir prendre place sur le ring du championnat de France. Mais lui n'était pas là. Son absence la blessait car elle savait que c'était la qu'elle aurait eu besoin de lui.

Elle n'avait plus d'entraîneur, donc pas de stratégie.

Élisabeth ne comprenait pas. Même si Thibault l'avait blessée, elle le respectait désormais, ou, du moins, elle le respectait  en tant qu'entraîneur mais pas en tant que Thibault. De toute manière, se lamenter ne sert à rien, et elle décida d'aller voir Pierre pour lui demander pourquoi Thibault n'était pas présent.

- Il y a eu des problèmes familiaux. Pour le reste, ce n'est pas à moi de t'en dire plus.

- En tant qu'entraîneur, ma compétition ne devrait pas passer avant ?

- Tu sais, lui aussi à eu des problèmes dans sa jeunesse. Il a surmonté des périodes difficiles, lui aussi. Ne sois pas si dure avec lui. Vous auriez beaucoup apprendre au contact de l'autre. Que ce soit pour Thibault que pour toi.

Après cette tirade il repartit. Élisabeth était seule et l'absence de Thibault lui pesait. Elle n'avait pas l'habitude de ne pas sentir son regard moqueur dans son dos, ses explications. 

Démoralisée, elle n'arriva pas à gagner son match. 

Éliminée.

Rageuse, elle ne s'énerva pas. Elle gardait sa colère pour plus tard. Pour l'absent.

Thibault ne revint pas après le championnat. Il se passa deux semaines. 

Un jour, tandis qu'Élisabeth s'entraînait, elle entendit une voix moqueuse lui dire : 

- Alors comme ça tu ne gagnes plus ?

Elle se retourna. Thibault était devant elle, en chair et en os. Certes fatigué, les cheveux en bataille, avec des cernes sous les yeux. Mais il était de retour. Elle aurait voulu crier de joie car malgré leurs différend, elle avait fini par l'apprécier et il lui avait beaucoup appris, que ce soit boxe ou vie. Mais elle savait que si elle lui montrait sa joie, elle n'aurait plus la vie tranquille et qu'il ne culpabiliserait pas de l'avoir laissé seule. 

- Où étais tu ?

- Ce n'est pas tes oignons petite fouineuse.

- Si. Es tu au courant que durant ce mois où tu m'as abandonnée, J'AVAIS LE CHAMPIONNAT DE FRANCE ! Tu ne peux pas après me dire égoïste !  Je te hais ! 

Elle s'était mise à pleurer, et il avait blemi. Malgré tout, il la prit dans ses bras, et elle frappa doucement son torse. Rapidement elle se calma, reprenait son air de tueuse. Elle recule et lui demanda :

La couleur de nos yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant