Chapitre 9: Peur

79 9 1
                                    

Lucas en média (Je sais pas trop c'est qui, image trouvée sur le net)
________________________________________________
J'enroulai mes bras autour de mes genoux et me mis en boule. Les larmes continuaient de couler sur mes joues et j'eus soudain l'impression d'une présence mauvaise près de moi. Comme en réponse, dans le noir (Il était bientôt 19h déjà), je vis ma marque s'illuminer, lueur bleue aveuglante. J'étais en danger et vulnérable, mais ma colère amplifiait la force de mes pouvoirs donc je ne craignais aucunement la menace en approche.

Un homme aux yeux bruns avec les pupilles enflammées arriva près de moi. Ses cheveux bruns grisonnants étaient longs et descendaient jusqu'à ses côtes. Il portait aussi une longue barbe de la même couleur que ses cheveux et dans sa main, il tenait un bâton long au manche recourbé où je pouvais voir scintiller des petites flammes pareilles que celles qui apparaissaient dans ses yeux. Derrière lui se posèrent deux autres Élémentaires, qui, je savais, étaient du feu. Le vieil homme retira la capuche qui masquait le reste de son visage ombrageux et je reculai légèrement. Je savais déjà qu'il était un Ancien, très puissant, ces Élémentaires qui étaient les seuls à être acceptés aux Grandes Réunions. Ma crainte, qui était ternie par ma colère quelques secondes auparavant, ressurgit.

Oui, j'avais peur. Parce que cet homme avait le pouvoir de me tuer en un claquement de doigts et ça, même si Lucas ne m'en avait pas beaucoup parlé, je le savais. Une douce sérénité m'enveloppa, j'allais peut-être mourir mais si cela arrivait, je rejoindrais mes parents. Seule cette paix intérieure demeurait et je sentais lentement mes émotions cesser de m'entraver. J'étais prête, malgré mon manque d'entraînement, à affronter ces Élémentaires qui voulaient me tuer. Du moins, je me sentais prête. Une voix rauque et grave s'éleva dans la nuit noire:
-Sïana Clearwater, l'Élue de l'Eau. Quelle surprise!

Je frissonnai à son ton de voix sombre et froid, ce genre de voix qui m'effraie seulement à l'entendre prononcer quelques mots. Pour masquer ma peur, j'optai pour l'ironie, en gardant une certaine politesse. Je tenais à la vie et ce n'était pas en l'énervant que je le pousserais à me laisser vivre.
-Pour être honnête, c'est surtout vous qui m'avez surprise. Que me vaut ce plaisir, monsieur...?
-Oh, tu me reconnais même pas? Ce professeur qui semble tant te haïr, qui est arrivé en même temps que ton cher Lucas, à qui tu sembles tant tenir, non?

Je le regardai avec horreur et étudia plus attentivement ses traits... C'était vraiment lui. Ce professeur qui me détruisait par ses paroles, qui semblait me porter une telle haine qu'il ne vouait pas aux autres élèves. C'était...
-Monsieur Blaze, laissai-je échapper dans un souffle.
-Quelle perspicacité, pour une jeune fille de ton âge. Presque autant que Lucas quand il était plus jeune...

Je détournai mes yeux des siens pour éviter qu'il n'y voit toute l'horreur qui s'y cachait. Il connaissait donc Lucas depuis l'enfance, il l'avait peut-être même élevé.
-Tu devrais parler à Lucas de son passé. Oh, ce jeune homme plein de mystère et si charmant... Il cache un lourd secret, tu sais? Mais il t'en a déjà parlé, suis-je bête. Tu es au courant qu'il est l'Élu du Feu mais sais-tu ce que cache cette façade de gamin aux traits magnifiques? Que connais-tu de lui, Sïana? Et bien, tu ne sembles plus si sûre de toi, tout d'un coup...

Mon teint se faisait livide, sous l'impact de ses paroles. La vérité blesse, le mensonge tue, dit-on. Parce qu'il y avait une certaine vérité dans les paroles de M. Blaze, à ce moment-là. Lucas ne me parlait jamais de son passé, seulement de celui des Élémentaires et de l'origine des Élus.

Non, non, non. J'étais en train de me laisser contaminer par son venin. J'avais confiance en Lucas et même s'il cachait des secrets, oui, il n'était pas parfait, je l'acceptais comme ça. Ce n'était pas un presque-inconnu qui allait me dicter quoi faire. La même colère que tout à l'heure me tombait dessus. Je sentais un feu intérieur qui me consumait et je compris, je compris tout. Il essayait de me manipuler pour que je cesse de croire en Lucas et que je sois alors seule, blessée et vulnérable. Il ne savait pas à qui il s'en prenait, je n'allais sûrement pas me laisser faire.

DonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant