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L'entrée était barrée par un ruban qui est interdisait l'accès. Je suis passé en dessous et j'ai gravi l'escalier humide, plongé dans le noir. Je trébuché car il manquait un marche. Je me suis cogné le menton. Ce n'était pas tellement douloureux mais je me suis mise à pleurer quand même. On ne peut pas continuer à avancer quand on pleure, alors je me suis assise et j'ai sangloté.
Au bout d'un moment, je me suis aperçue que je n'avais pas de mouchoir.

Mes lunettes étaient toute mouillés et mon nez coulait. Je me suis essuyé et mouchée comme j'ai pu. Les pierres étaient glaciales, l'humidité traversait mon jean mais je n'ai pas bougé. J'espérais au fond de moi que papa viendrait me chercher. J'ai attendu, attendu, attendu... Enfin quelqu'un s'est approché. J'ai écouté attentivement. Les pas étaient vifs et légers. Ce n'était pas papa.

La personne m'a heurtée avant de quasiment s'écraser sur moi.
Nous avons crié à l'unisson:

-- Aïe !!!!!

-- Ooooh!!!!

-- Je suis désolé mais je n'aurais jamais pensé qu'il y avait quelqu'un assis ici !

-- Vous m'avez marché dessus !!!

-- Désolé. Pardon. Je vais vous aider à vous relever.

-- Attention !!

Il m'a attrapée si vigoureusement que nous avons failli dévaler l'escalier tête la première.

-- Oups !

-- Faites attention !!

Je me suis débattue et je me suis retrouvée plaquée contre le mur humide. L'autre s'est relevé à son tour. Il faisait si sombre que je n'ai pu voir autre chose qu'une vague silhouette.

-- Que faisiez-vous assise dans le noir ? Vous vous étiez fait mal ?

-- Non. Sauf que je suis peut-être blessée depuis que vous m'êtes tombé dessus ! Vous avez manqué de me piétiner, ai-je quand même rappelé.

-- Je suis désolé. Je n'arrête pas de m'excuser, n'est-ce pas ? Bien que ce ne soit pas entièrement ma faute ! C'est un peu loufoque de s'asseoir comme sa dans le noir. Un de ces jours vous allez vous faire aplatir par un par un groupe de scouts ! À moins qu'une armada de touristes américains en survêtement ne vous écrase ! Ou... euh... ou encore... Ça y est ! Je raconte n'importe quoi ! Pas facile de faire la conversation dans l'obscurité. Montons voir si on trouve un peu plus de lumière.

-- Je ne crois pas que ce soit possible. Il manque des marches.

-- Oh zut ! Redescendons alors !

J'ai hésité, tout en balayant ma joue du revers de la main à vais des larmes. Cela n'avait plus aucun sens de rester plus longtemps. Papa, Anna et Eggs m'avaient sans doute complètement oubliée. Ils étaient sûrement rentrés au cottage. Et puis, dans trois jours, tout à coup, ils allaient claquer des doigts《Mince ! Mais où est donc passé Ellie ?》se demanderaient-ils. Alors ils hausseraient les épaules. Et m'abandonneraient tout à fait.
Le garçon a cru que j'avais peur.

-- Je vous tiens la main pour redescendre. A-t-il proposé.

--Je me débrouillerai très bien,merci.

Il n'avait pas tort. Redescendre était un peu périlleux. L'escalier paraissait encore plus glissant sans rampe pour s'accrocher J'ai raté une marche et il m'a rattrapée.

-- Attention

-- Je fais attention !

-- Je parie qu'il y a un gardien qui nous attend à l'entrée pour nous passer du savon ! A-t-il dit. C'est bien le problème d'ailleurs. Il suffit qu'un endroit soit interdit pour que j'ai aussitôt envie de l'explorer. Et bien évidemment je me retrouve toujours dans des situations compliquées. 《Cet imbécile de Daniel !》On m'appelle Dan en fait. Daniel, c'est juste quand on est vraiment fou de rage après moi.



GIRLS IN LOVE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant