8_Sarah

28 3 2
                                    

*TW:  abus psychologique, inceste, TCA

'J'ouvre les yeux en tout à coup. 

Je suis dans ma chambre de petite fille et on est en train d'essayer d'ouvrir ma porte. 

Comme chaque nuit. 

Mais la poignée bat contre le bois du meuble, cette fois j'ai réussi à mettre ma commode devant.

Il ne pourra pas entrer et venir me faire du mal. 

Même si maman dit que c'est normal, je ne veux plus qu'il le fasse. 

Mais personne n'écoute ce qu'une enfant de 13 ans veut faire ou pas...

-Je sais que tu ne dors pas. Ouvre moi.

Je tremble et les larmes commencent à couler sur mes joues sans que je ne puisse les contrôler.

Je me recroqueville contre la tête de mon lit de princesse. 

Je suis tout sauf une princesse. 

Je n'arrive pas à lui dire non. 

Je mérite ce qu'il me fait. 

Il dit que c'est de ma faute s'il est comme ça.

-Dépêche-toi. Souffle-t-il contre la porte. Papa et maman vont être en colère s'ils sont réveillés à cause de toi.

J'étouffe mes sanglots, je suis faible, je ne veux pas que tout le monde soit en colère contre moi... 

Je vais lui ouvrir.

-Tu as fait le bon choix mon Astrid.

Il vient aussitôt me prendre dans ses bras, caresser mes bras nus, remonter ma chemise de nuit pour toucher mes cuisses d'enfant. 

Je continue de sangloter en silence alors qu'il commence à embrasser mon visage.

-Je t'aime mon Astrid, tu es belle, j'aime tes courbes...

Il fait glisser sa main sur ma cuisse puis sous ma culotte.

-Arrête de pleurer kjære (chérie en norvégien) ça ne sert à rien, tu sais que je suis le seul à t'aimer, tu devrais être reconnaissante que je te montre mon amour.

Il continue ses caresses et embrasse mon cou sans me laisser le temps de réagir. 

Je reste là, amorphe à attendre que cela se finisse comme toujours.

Je regarde les étoiles fluorescentes collées sur mon plafond, pendant qu'il continue ce qu'il fait.

 Comme à chaque fois, je le laisse disposer de mon corps sans réagir, mon esprit se déconnecte complétement.

Je sais ce qu'il est en train de faire mais je ne le ressens pas vraiment, comme si c'était une autre que moi qui est en train de se faire violer.

Ce n'est que lorsqu'il quitte ma chambre que mes larmes se remettent à couler. 

Mon corps me brûle, me dégoute, j'ai envie de vomir, j'ai chaud, j'ai peur, je tremble... 

Je me roule en boule sur le sol et sanglote en silence.'

Je me réveille en sursaut. 

Je suis dans ma chambre dans l'appart que je partage avec Édouard, mon petit ami, qui m'aime vraiment. 

Je ne suis plus dans ma chambre de petite fille, je n'y serai plus jamais et il ne pourra plus jamais me faire de mal. 

Je dégage ma couette et fixe le plafond de ma chambre, tentant de réguler ma respiration et mes battements de cœur.

Dans la vie d'ÉdouardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant