My Dear... {HyunChan}

🍂 Chapitre 6 🍂

— Pause midi !

Alors que Christopher était en train de ranger quelques documents d'archives qu'il avait utilisé pendant la matinée, il manqua de tomber de son échelle en sursautant au cri. Fort heureusement, sa main droite était fermement agrippée aux barreaux en bois, et ses pieds ne décolèrent pas des marches. Son cœur avait tout de même loupé plus d'un battement, et les précieuses feuilles qu'il serrait contre avaient manqués lui échapper.

Voyant l'état de surprise de son collègue, la personne ayant crier s'excusa immédiatement :

— Oh, pardon Christopher ! Je ne voulais pas te faire peur !

— Ce n'est pas grave, Martin. Mais évite ce genre d'entrée en scène, la prochaine fois...

Le dénommé Martin se frotta l'arrière de la nuque en hochant la tête, un sourire désolé aux lèvres. Il rejoignit ensuite le petit groupe de guide qui s'était installé dans un coin de l'immense salle, là où étaient installées des chaises et une table pliante pour poser son repas. Comme l'avait dit Gisèle, la salle des archives servait de lieu de pause pour les guides, entre deux séances de visites du musée. Et, bien que Chris ait mit du temps avant de s'y habituer, il devait admettre que ce genre de moment était très conviviale et plaisant. Enfin... pour la majorité des collègues.

En deux semaines, le bouclé avait petit à petit prit ses marques, et s'était également penché sur l'observation du musée. Bien que coincé dans la salle des archives, les pauses du midi lui permettaient de faire plus ample connaissance avec ses collègues. Il avait retenu plus ou moins les noms de tout le monde mais certains l'avaient bien plus marqué que d'autre, comme Martin, par exemple.

Chargé de la partie histoire moderne, le bonhomme de 29 ans se trouvait être un passionné d'archive, et venait souvent voir Christopher pour pouvoir farfouiller dans certains documents, que ce soit pour le travail que pour sa soif de connaissances personnelles. De ce qu'avait pu voir le conservateur de patrimoine, il s'agissait de quelqu'un de patient, très attentif et qui cherchait toujours à mettre les autres à l'aise. Toujours calme, un sourire gentil indélébile dessiné sur le visage, il ressemblait presque à un ours en peluche, tant il était apaisant. Ses cheveux châtain clair et ses yeux noisette lumineux renforçaient cette impression, d'autant plus que le garçon venait souvent au travail avec de gros pilou-pilou sur le dos.

Une autre personne qui avait marqué Chris était une jeune femme : Adèle. Elle était plus jeune que Martin, et contrairement à lui, elle n'avait rien d'un nounours. Bien au contraire, on aurait pu la comparer à une poupée de porcelaine, aux traits nobles et joliment habillée, mais qu'on n'avait pas le droit de toucher. Une de celle qui trône fièrement sur une étagère, qui toise les autres objets de haut parce qu'elle a plus de valeur qu'eux, qu'elle est plus jolie, ou plus travaillée. Son tempérament froid et beaucoup trop sérieux se lisaient dans ses yeux bleus glace, maquillés d'un lourd fard à paupière rose, et ses traits tirés par sa queue de cheval en rajoutaient presque une couche.

Christopher ne lui avait pas vraiment parlé, seulement dit bonjour de temps à autre, elle ne venait pas très souvent dans la salle d'archive. Spécialisé dans l'époque contemporaine, elle se vantait parfois de ne pas avoir besoin de consulter les archives pour avoir des sources. « C'est l'époque la plus récente et la plus étudié. Il suffit d'avoir une bonne mémoire, pas besoin de constamment lire les dossiers. », disait-elle. Son discours, toujours clamé avec un air dédaigneux, était l'une des raisons de pourquoi Chris ne lui parlait pas plus que cela. Penser que seul notre mémoire suffit pour transmettre l'Histoire, c'était une fatale erreur. Mais visiblement, la jeune femme n'avait pas eu droit aux mêmes cours que le conservateur...

Quand il eut enfin rangé les documents utilisés, Christopher descendit de son échelle et alla les rejoindre. C'était toujours agréable de manger avec les guides, ils avaient tous quelques choses à raconter à midi. D'une anecdote d'une visite à une histoire arrivé durant leur weekend, n'importe quoi pouvait être dit. Et souvent, des rires venaient conclure le récit de l'un d'eux. Et cette pause déjeuné ne fit pas exception, ils mangèrent tous dans la bonne humeur.