🔱 VIII 🔱

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«-Regardez qui voilà enfin, n'était-ce pas les chiens enragés de mon père ? » a ri Eugène d'une voix traînante, un sourire dédaigneux aux lèvres.

Le regard de Leila a fait le tour de la salle du trône, passant sur toute la famille, Héloïse, Armand, La Reine Morgane...Il ne manquait plus que le roi. La soldate ne pouvait que fixer anxieusement l'aîné du roi qui se trouvait sur le trône. Il n'avait pas le droit de s'y asseoir, il avait beau être l'héritier du trône, il lui était interdit de s'en approcher...

Du moins...Pas tant que le Roi était vivant.

Face au sourire de l'homme qui se trouvait sous ses yeux qui s'agrandissait, Leila a fermé les paupière, l'envie de vomir lui montant soudain dans la gorge, alors que dans son dos, Sékou exhalait un soupir de soulagement.

Elle s'est retenue de lui lancer un regard sombre, elle s'est retenue de fondre en larmes.

«-L'antidote, où est-il ? » a demandé avidement la mère du nouveau Roi, ce qui lui a fallu un regard mauvais de ce dernier, comme s'il lui en voulait d'avoir pris la parole sans son aval.

Visiblement, à peine fait roi qu'il se prenait déjà pour un Dieu. Mais il n'avait rien de divin, il avait l'air complètement ailleurs, les cheveux ébouriffés, les pupilles dilatés, des cernes immenses sur son visage...Il avait l'air d'un mort vivant. En fait, plus Leila l'observait, plus Eugène lui semblait de moins en moins vif. Il semblait fiévreux, paniqué, sa jambe frappant frénétiquement le sol et son doigt tapotant machinalement les accoudoirs du trône.

Il ressemblait trait pour trait à son défunt père en cet instant.

Lui aussi avait été empoisonné.

Leila a lancé un regard vers Armand, le frère d'Eugène qui avait le regard pétillant, assistant à la scène avec une certaine satisfaction. Morgane avait la même expression. Héloïse, elle, semblait perdue, se contentant de fixer ses pieds, tordant ses mains nerveusement.

Quelque chose se jouait entre eux, et Leila n'était qu'un pion qui avait la clé entre ses mains. Elle aurait pu partir, refuser de jouer dans ce jeu, mais elle était bouleversée, épuisée. Amar était mort.e, Le Roi était mort...Tout cela, toute cette aventure pour rien...Elle avait juste envie de retourner dans sa chambre et de pleurer toutes les larmes de son corps.

Leila s'est donc avancée, tendant la fiole vers Morgane lorsque Eugène s'est levé, le visage rouge, haletant de plus en plus difficilement, sa main se posant désespérément contre sa poitrine.

«-Moi...Je veux la fiole, maintenant. »

La mère du nouveau roi n'a même pas regardé son propre fils, arrachant presque la fiole des mains de la soldate, lui adressant un grand sourire, presque sincère.

«-Merci pour tout, soldate. »

Leila a dévisagé cette femme, son regard empli de malice, hautain, calculateur.

«-Mère ! » a grogné le roi avant de soudain s'écrouler par terre.

Personne n'a bougé, même les gardes qui avaient jurés de défendre l'héritier le jour de sa naissance de leur vie, aucun d'eux n'a bougé. Leur roi était en train de mourir au sol, haletant pathétiquement en espérant faire rentrer de l'air dans ses poumons, et personne ne l'aidait.

«-Je crains, mon cher fils, qu'il est temps pour vous de payer pour empoisonnement de votre pauvre père. Nous avons retrouvé des traces de poison dans vos appartements que nous ne pouvions pas reconnaître, tout comme celui administré à l'ancien roi. »

Eugène a secoué la tête, les sourcils froncés, son visage virant du rouge au violet, fixant sa mère d'un air désespéré.

«-Pas...pas...pas... »

For The CrownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant