Roméo et Juliette

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-Et voilà pourquoi je déteste les cafards.

J'écoutais attentivement Micka, sirotant mon jus de mangue. La base, moi j'vous dis.

-Ton tour.

-Okay. En primaire j'ai jeté les cahiers d'une de mes camarades dans les toilettes après sa trahison.

-Really guys ?

-Elle avait embrassé John en sachant très bien qu'il me plaisait !
Il explosa de rire devant ma mine outrée.

Cela devait bien faire deux heures que nous étions là, attablés au fast-food, en train de se raconter nos vies, nos passions, nos goûts musicaux et autres. Nous nous étions même découvert une haine commune contre Jul. Sa musique était clairement nulle. (Ndla : désolée si ça vous blesse mais c'est mon point de vue)

-Lei?
-Micka?
-Ta chanson du moment ?
-Un peu dur là. J'dirai entre No de Tayc et Sure Thing de Miguel.
-Ta chanson du mois dernier?

Il se leva et se dirigea vers la caisse. Je le suivis, en jetant un regard à son dos qui me faisait face. Remarquant mon manque de réponse, il me regarda en haussant un de ses épais sourcils. Je lui répondis aisément:
- J'aurais bien pu te répondre Collide de Justine Skye, mais avouons et arrêtons de nous voiler la face, que Mockingbird remporte haut la main et même maintenant je ne peux m'en passer.
Il sembla surpris de ma réponse.
-C'est la mienne aussi Lei...
Mon sourire fut déclencheur du sien.
-Pas d'ma faute si tu t'obstines à me copier mon gars... tu veux jouer à la copie conforme de l'originale?
Son rire résonna devant mon faux air supérieur et hautain. Bientôt je le rejoignis, incapable de me retenir plus longtemps.

Il me proposa de faire les vitrines, proposition à laquelle je répondis positivement, hochant la tête un peu trop fort. Il glissa alors sa main dans la mienne, me faisant avancer. Je le laissai m'entraîner, sereine. Certes, je m'emportai souvent pour rien. Mais rien à foutre des sentiments en ce moment, des papillons dans le ventre, de sa main chaude serrant la mienne, qui semblait minuscule dans la sienne. Ma mère avait l'habitude de me dire une phrase et je compte bien l'appliquer : profite de l'instant présent Lei!


-On les prend ?
Je levai les pouces vers le plafond. Micka et moi nous observions, tous deux face à un miroir, tenues assorties. Nous portions des ensembles kakis, accompagnés d'une paire de all stars blanche montante.

D'un accord commun, nous nous dirigeâmes vers nos cabines respectives, afin d'essayer de nouveaux ensembles. Après 15 minutes de recherche, nous étions tombés sur une multitude d'habits assortis et sur le moment, l'idée de les acheter lui autant traversé la pensée que moi. C'est ainsi que nous nous retrouvions à notre 6e essayage, étant passé par des tenues aux couleurs multiples : blanc, bleu, bordeaux, beige et kaki.

Le suivant était un top moulant noir marqué « je suis Juliette » et un jogging blanc. Comprenant peu le concept, je me dirigeai vers Micka pour voir le sien, et c'est là que je compris. Sur son haut oversize noir était écrit« je suis Roméo ». Roméo ??

-Alors Juliette comment tu me trouves ?
-Pas aussi frais que moi. Désolée, Roméo.
J'accompagnais mes paroles d'un clin d'œil et me sourit, dévoilant ses toutes ses dents.
-Gamine.
-Gamin.

-On va à la caisse ?
-Yep.
Je pris les devants, l'empêchant de payer ma part.
-Hé, laisse-moi faire Mickey!
-Toi laisse moi agir en gentleman Ava!
-Okay, vas-y.
Je bougeonnai, mais ne répliquai pas plus. Pourquoi ? Parce qu'il était pire que moi à ce jeu-là.

-Dis, comment tu trouves celui-là ?
Cette fois-ci, nous nous trouvions dans une boutique de bijoux, juste en face de celle des habits. Encore une fois, nous nous étions mis d'accord pour en acheter. Petit problème : aucun ne nous plaisait vraiment. Trop petit ou trop grand, trop clair ou trop foncé, trop commun ou trop exceptionnel, trop visible ou trop discret...

-Hé Juliette, regarde ça !
-Quoi encore Roméo.
Il pointa du doigt deux bracelets à perles. L'un était blanc, et l'autre noir. Ils étaient liés par des moitiés de cœurs aimantés.(Ndla: regardez le média pour comprendre, je sais pas trop expliquer désolée)

-Magnifique... Prenons-le Parkinson !
Au cours de nos discussions, j'avais découvert son nom de famille. Il m'avait avoué qu'il ne l'aimait pas beaucoup, alors je prenais un malin plaisir à le dire.
-Calme-toi Avaren. Vaudrait mieux que tu le prononce dans d'autres circonstances...
La proximité de nos visages me laissa sans voix. Il s'éloigna les bracelets en main, un sourire vainqueur aux lèvres et me laissant là, pantoise. Sans ajouter un mot de plus, je le suivis. Lorsqu'il m'enfila finalement mon bracelet et lia nos mains, je souris.


-Rentrons à la maison, Juliette.

~BERRISMALL~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant