-Bouclette !-Ma femme !
Yna se jeta sur moi. Cela devait bien faire 3 ou 4 jours que je venais la voir, à chaque fin de cours. Je passais mon temps avec la rousse de 18 ans, pendant que je sirotais un café. Toujours au lait. Vous savez bien comment je trouve les autres.
Yna signala sa pause, tandis qu'elle s'avançait vers moi, toute souriante.
-Dis, j'peux pas venir travailler ici avec toi, là?
-Pas moyen.
-Mais pourquoi paaas?
-Je serai trop déstabilisée par ta beauté pour faire quoi que ce soit, bouclette.
Je souriai. Yna et moi bavardions depuis plusieurs heures. Et pourtant les sujets fusaient de tout part, sans pouvoir s'arrêter. Soudain, mon téléphone vibra sur la table en bois, me coupant de ma discussion. La notification que je vis me coupa le souffle.
Roméo🖕🏻: Azy sors je suis là.
Je souris pleinement. 3 jours. 3 jours que je recevais ce message qui me réchauffait pleinement.
Depuis que je rendais visite à Yna, Micka m'attendait toujours à 17 heures précises devant le salon de thé. Sous prétexte de chercher mon livre, bien sûr.
-Il est là ? Vas-y.
-Seriously guys ? Et j'te mets où là ?
-T'inquiète pas pour moi. Toute façon j'crois que j'ai utilisé environ 6 ou 7 pauses d'affilée aujourd'hui du coup...
-Okay alors j'y vais. Bisous ma femme !
-Bye bouclette !
Je m'engouffrai dans sa voiture, le sourire aux lèvres. Inspirant profondément pour sentir son parfum encore plus que de base, j' augmentai le volume de la radio. Je lui jetai un regard chaleureux, qu'il me rendit.
-And if you ask me too daddy's gonna buy you a mockingbird... I'ma give you to the world. J'entamai les paroles de la chanson, sous l'œil de Micka.
-I'ma buy a diamond ring for you, i'ma sing for you, i'll do anything for you to see your smile.
Il me regardait. Il chantait en me regardant. Certes, les paroles de la chanson étaient celles d'un père pour sa fille. Mais le fait qu'il chante exactement cette partie me gonfla le cœur d'un sentiment trop profond. Joie.
-Prête ?
-Prête.
-Bien. Allons à la recherche de Berrismall.
Nous entrons dans la bibliothèque. Mais cette fois-ci, nous ne prenions pas une route que je connaissais. Oh? La pièce où nous entrions semblait être de la même taille que la remise. Pourtant, des différences pouvaient être facilement remarquées : la teinte des murs bleu marine aux fleurs dorées, le grand canapé central, l'imposante bibliothèque sur ma gauche, et les jeux vidéos qui entouraient l'immense télé allumée sur Netflix,
Pause.
Immense télé? Netflix ?
-Hé Roméo tu m'as emmené au paradis ou quoi?
-Non, mais ça arrivera bientôt Juliette?.
Je me tournai vers lui, tandis qu'il affichait déjà son éternel sourire espiègle.
-Bon plus sérieusement c'est mon coin-repos quand y a personne ou quand j'ai rien à faire. C'est en fait une vieille remise que mon père m'a permis d'arranger et d'occuper quoi.
Tout sembla se reconnecter dans ma tête. J'avais oublié un instant que la bibliothèque appartenait à son père.
-Du coup on va chercher ici, vu que l'autre remise donne rien. Au pire on mate un film et on joue. Partante ?
-Tu penses vraiment que je pourrais être contre Netflix? Tu m'déçois p'tit gars.
Je me jetai immédiatement sur le canapé, télécommande à la main, cherchant déjà le film qu'on allait suivre. Il m'interrogea du regard en me désignant la bibliothèque.
-On mate un film et après on cherche, t'inquiètes.
-Okay. On s'prend quelque chose à manger ?
-Ki-ef-si my poto. (Ndla: KFC pour ceux qui ont pas compris. En vrai c'est juste un délire que j'ai de le prononcer avec l'accent anglais et tout, mais sinon ma santé mentale va bien, vous zinkiété pa ;) )
-Okay miss.
-Dis tu pleures encore là ou quoi ?
-...Cheh.
-C'est toi qui voulait à tout prix suivre « le dernier train pour Busan » et maintenant tu pleures Lei ?
Il se foutait clairement de moi. Mais en même temps, comment faire pour retenir ses larmes devant le sacrifice de ce père aimant? Lorsque j'ai vu son ombre tomber du train, j'ai chialé, j'avoue. Cela fait 10 minutes qu'on a fini le film et pourtant je peux pas m'arrêter. Toute façon, on oublie pas un proche de cette façon, moi j'vous dis.
-Un autre morceau de poulet ?
-Tu sais parler aux femmes toi. J'envie la tienne.
-Ouais ouais mange et ferme la bouche.
Il me fourra une grande poignée de frittes dans la bouche et riait à gorge déployée lorsque je m'étouffais.-Bouffon, va !
Il rit de plus belle sous mon air déconfit.
-Dis j'peux demander à Andy de nous rejoindre ou...?
-No problemo Lei fais-le.
-D'acc.
-Hé les pigeons je suis là!!
Je souris de toutes mes dents en entendant la voix d'Andréa. Je ne pouvais pourtant pas me tourner vers lui. Ma vie dépendait de ma concentration.
-Et Mario gaaaaaaagne !
J'tapai ma meilleure danse de la victoire, sautant sur le fauteuil.
-Allez aboule le fric petit et viens prendre des cours plutôt.
100 euros. Durement gagnés. Pari parti d'une blague toute bête, mais je n'avais pas arrêté de perdre. Micka avait tellement pitié qu'il me proposa cette somme en échange de ma victoire. L'argent motive, j'en suis la preuve vivante.
-I'm so tired bro... you too ?
-Arrête de faire ton anglophone Lei. Qu'importe ce que tu diras personne ne va te porter.
-Andy...? J't'ai déjà dit que je t'aime ?
-Non.
-Oh allez les gars ! À quoi vous servez donc ?
-A te raccompagner chez toi et à rentrer dormir. Allez juju supportes encore un peu.
Lorsque je le fusillai de regard, il sourit, heureux de m'embêter.
-Moi j'te dis, heureusement que t'as Netflix, sinon j't'aurai renié Roméo.
VOUS LISEZ
~BERRISMALL~
SonstigesLeina Avaren. 17 ans, nouvelle à l'université, elle va connaître une vie des plus mouvementées. Entre découvertes de nouveaux environnements, rencontres de nombreuses personnes qui deviendront sa clique la plus proche. La vie lui jouera souvent des...