~BERRISMALL~

Tacos ou burger ?

-Alors il a vraiment mangé des cacas de chien ?

Andy acquiesça une nouvelle fois et je me sentis partir dans un nouveau rire. Confondre du chocolat avec du caca c'est vraiment vraiment vraiment quelque chose d'extraodinaire...

J'entamai ma énième part de pizza en écoutant les anecdotes que me racontait Andréa. Cela faisait plusieures heures-en fait toute la soirée de la veille- que j'étais avachie sur mon canapé, écoutant mon meilleur ami. J'avais cependant été claire : je ne voulais rien savoir de sa vie présente. Je veux tout découvrir de lui-même. Ça ne m'empêche pas de connaître son enfance, non ?

-Bon, j'crois que j'vais y aller.

Je me levai, accompagnant Andy à la porte. Je ne vais pas le retenir, ça c'est sûr. J'ai d'autres chats à fouetter.

Je le saluai une dernière fois et observai ma montre. 17h30. J'ai encore le temps.

10 minutes après ma douche, je fis face à un dilemme important. Qu'est ce que je vais bien pouvoir me mettre? Mon armoire ne me facilitait pas la tâche. Pourquoi j'ai autant d'habits, déjà ?
J'optai finalement pour un petit short noir à carreaux, et un gros pull blanc dévoilant mon nombril. J'enfilai mes sandales noires, en marchant vers le miroir central de ma chambre. Une couche de gloss et du mascara suffiront.

2e étape : les cheveux. Je les attachai au-dessus de mon crâne, laissant mes boucles tomber sur mes épaules.

Manteau mis, je sortis de chez moi, m'avançant vers l'arrêt du bus. Je jetai un nouveau regard sur ma montre, tout en enfonçant mes buns dans mes oreilles. 18h16.

Je crois que le rayon « jeunesse » va devenir mon préféré. Mickaël était là, toujours à cette même place, toujours son casque aux oreilles, toujours cet air déconnecté du monde. Mais aujourd'hui je ne resterai pas spectatrice. Je vais aller le voir.

Je serrai les poings pour me donner un peu plus de contenance, et m'avançai vers lui. Lorsque je lui tapotai l'épaule, il sursauta, la main au cœur. Le regard moqueur, je l'observai. Toujours aussi beau, les cheveux toujours aussi soyeux, les yeux toujours aussi gris. Il me détaillait complètement. Je le saluai de la main et, semblant se rendre compte de la gêne dans laquelle il me mettait, il se retourna, les joues un peu rosies. Il rougissait? Pour moi?

-Salut Leina .

-Coucou...

-Tu es là pour quelque chose en particulier ?

-Euh... Mon livre?

-Ah oui. Allons le chercher alors.

Je le suivis dans la remise. Mais au bout d'une heure, l'on ne trouva aucun livre du nom de « Berrismal ».

-Bon ça suffit. Suis-moi.

Je me relevai du sol sur lequel j'étais assise, m'interrogeant sur l'endroit où il m'emmenait. Y avait-il une 2e remise ? Nous n'avions pourtant pas fini dans celle-ci. Avait-il compris que je le menais en bourrique ? Non, il m'aurait déjà étripé. Où allait-on alors ?

-Tu montes ?

Je sursautai et me rendis enfin compte de la situation. J'étais devant une voiture-qui semblait être la sienne-. Mickaël me tenait la portière côté-passager, attendant visiblement que je réagisse.

J'acceptai finalement, me glissant dans son véhicule. Une belle caisse noire vernie. Laissez-moi vous dire que j'en étais éblouie.

La route se fit calme, le silence coupé quelques fois par des questions, posées soit par lui, soit par moi.

-Dis, on va où, là ?

- C'est la troisième fois que tu me le demandes. La patience est une vertu,Lei ...

-Que je n'ai pas.

Mon sourire entraîna le sien. Celui-ci sembla le satisfaire, puisqu'il ne me donna plus aucune réponse.

Il se garra finalement dans le parking d'un centre commercial. Mes yeux s'illuminèrent.

-Pourquoi ?
-« Pourquoi » quoi ?
-Pourquoi on est ici ?
-Bah on a cherché ton livre une heure durant sans rien trouver, j'commençais à avoir faim et puis j'pouvais pas te chasser alors...
-Tu parles de bouffe là ?

Il pouffa. Ouais, pourquoi ?
-J'te suis. Allons-y. Allez, vite !

Je l'arrachai presque de son siège, commençant déjà à m'avancer vers l'entrée, sous son regard amusé.

-Okay, okay, doucement miss. Alors, tacos ou burger ?

-Les deux, mon gars.