Minuscule

L'embrasement du soleil couchant 2/3

Hakumei et Mikochi crapahutent dans la forêt. Dur, dur pour des "minimoys" de neuf centimètres ! Cependant, l'une d'entre elles est pleine d'énergie...

- T... Tu pourrais marcher un peu moins vite ? souffla Mikochi à l'adresse de sa coéquipière, déjà dix mètres devant.

- Hm ? fit Hakumei en se retournant. Tu n'as aucune endurance, Mikochi ! 

- Non, c'est toi qui a trop d'énergie. corrigea l'intéressée.

Hakumei entreprit de frayer un passage à son amie à l'aide sa machette. 

- Allez, courage !

- Oui, oui...

Enfin, Mikochi arriva à la hauteur d'Hakumei.

- Je t'ai enfin rattrapée ! s'écria-t-elle, à bout de souffle. 

Elle s'arrêta.

- On fait une pause déjeuner ? proposa la brunette.

- Attends, viens voir, fit, pour toute réponse, son amie.

Mikochi s'approcha.

- Quoi, encore ?

Hakumei écarta quelques feuilles pour lui montrer ce qui avait retenu son attention. Deux énormes scarabées se tenaient trois mètres plus loin. Elle engagea la conversation. Puis, dix secondes plus tard :

- Ils sont d'accord pour qu'on monte sur leur dos. Comme ça, on mange sans perdre de temps !

Mikochi la regarda, l'air de dire "ça  va pas la tête ?"

Quelques minutes après, elles étaient toutes les deux sur le dos des mastodontes.

- C'est trop bien ! s'exclama Hakumei. Pas vrai, Mikochi ? Ce serait chouette d'en avoir un comme ça à la maison !

- Jamais de la vie !!! s'écria Mikochi.

Hakumei leva momentanément le nez de son bol de soupe.

- Tu as peur des insectes, Mikochi ? demanda-t-elle.

Mikochi secoua la tête :

- Non ! Simplement, je n'aime pas les animaux domestiques.

- Ben, pourquoi ?

- Il y a plus de dix ans, j'avais un petit oiseau. Je l'avais appelé Cafou et il était blanc comme la neige...

- C'était le milan du crépuscule ? coupa Hakumei, à mille lieues des états d'esprit de son amie.

- Non ! Puisque je te dis qu'il était blanc ! s'énerva Mikochi.

La rouquine jugea plus prudent de se taire.

- Il n'était pas vraiment à moi, continua-t-elle, il venait juste chaque matin pour que je lui donne à manger. Il adorait mon minestrone ; ça lui donnait le bec tout rouge !

Elle sourit en repensant à ce souvenir. Puis elle se rembrunit.

- Et alors ? fit Hakumei, attendant avec impatience la fin de l'histoire.

- Mais un matin, il n'est pas venu. Je l'ai attendu pendant des jours et des jours... en vain.

- Il t'a laissée tomber, quoi ! dit Hakumei avec son tact habituel.

- Sympa, merci !

Se rendant sûrement compte qu'elle avait gaffé, la rouquine se reprit :

-Peut-être que tu ne le nourrissais pas assez ; une seule marmite, c'est peu pour un gros oiseau ! Puis, joignant le geste à la parole, elle tendit son bol à Mikochi.

- Tu me ressers ?

Mikochi s'exécuta puis rétorqua : 

- Il n'était pas aussi glouton que toi !