𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟒

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Alyah

-Tu vois, tu t'es ramollie dolce !

-Je t'emmerde, dis-je au meme moment ou mon pied s'enfonce dans sa cote droite.

Farid, en sueur, me sourit fièrement.

-Je t'ai laissé faire.

-Tu dis toujours ça.

-Peut etre car c'est toujours ce que je fais ?

Je suis en sueur, comme à chacun de nos entrainements, mais ne peux pas cacher que celui-ci est beaucoup plus intense que d'habitude. Cela fait bien des semaines que je ne m'étais pas entrainée avec lui, et mon corps sent ce relâchement.

-Tu es entrain de dire que je n'ai jamais réellement gagné, Farid ?

Il passe une main dans ses tresses, puis sur son front qu'il tapote du dos de sa main. Les mains sur ses hanches, il me sourit de toutes ses dents.

-Jamais, Alyah.

Il ment, je le sais, et il le sait. C'est sa façon à lui de me motiver, et meme en la connaissant, je tombe toujours dans le piège.

Farid est celui qui m'entraine depuis que j'ai dix ans, depuis qu'il est arrivé chez nous. Il a entrainé tout le monde ici, dont mes frères.

Oui, meme Kai et Gin qui sont plus grands y sont passé. Car sa vie chez les Corsica a donné un niveau monstrueux à Farid, que personne n'avait.

Les pupilles sont leur membre les plus forts, et c'est en partie pour ça que Lyviee me terrifie. Elle est forte, voir trop, et je n'ai pas besoin de le voir pour le savoir.

J'ai donc passé plus de la moitié de ma vie à m'entrainer avec ce frère de cœur, venu de chez l'ennemi, qui nous as apprit à essayer de l'égaler.

Parfois, je me dis que nous avons de la chance de l'avoir ici, car il aurait été un terrible adversaire que personne n'aurait pu vaincre.

Il rattache son bandana derrière son crâne, pendant que je bois une longue gorgée de ma bouteille.

-Tu as parlé à Yann et Alex, ces derniers temps ? je lui demande.

-On ne parle pas de boulot ici, dolce.

-Farid...

-Tu n'es pas la que pour suer et souffrir, mais pour te détendre. Alors, nous ne parlons pas de choses qui fâchent dans mes appartements.

Il désigne son sous-sol qui lui sert de salle d'entrainement. Enfin, c'est surtout celle de Jo, mais c'est devenu la sienne quand il est arrivé ici et qu'il a accepté de le prendre chez lui. Il a pris notre nom, mais il a passé pas mal de temps chez Jo, un ancien ami de mon père, ami de tatie. C'est devenu un peu comme un fils pour lui, je pense.

De toute manière, qu'importe le nom qu'il porte, Farid n'existe pas. Aux yeux du monde, de l'état, il n'a jamais été reconnu, alors son identité n'a que peu d'importance pour lui.

C'est un enfant volé, un enfant sans racine, sans avant.

Il peut etre qui il veut, ou ne plus etre.

-A quoi tu penses ? me demande-t-il, s'asseyant sur le banc derrière lui.

-A toi.

-Mignon.

-Est-ce que... tu as déjà regretté d'etre parti des Corsica ?

Je plonge mon regard dans le sien qui se fait soudain plus sérieux, et le sombre de ses yeux me rappellent le sombre qui l'habite.

ESTRELLA - BRAHMAN PARADISE TOME 02 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant