𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟓𝟒

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Alyah

01 mois plus tard.

Il n'y a pas d'étoile, ce soir, alors je me contente de fixer le ciel sombre et nuageux au-dessus de moi. Les pieds battant dans le vide, j'essaie de chercher une petite lumière qui pourrait m'accompagner, mais rien.

Peut-être qu'ils se reposent, eux aussi, là-haut. On les a surement trop épuisés, pendant trop longtemps. Ils méritent leur repos.

Je laisse donc le vent me bercer, et profite du calme intérieur que je n'ai pas eu depuis longtemps.

J'ai mal, j'ai perdu, et mon cœur me brule toujours autant, mais je suis encore là. Je suis toujours debout, avec seulement quelques cicatrices en plus sur mon corps, et des invisibles dans mon cœur. Une de plus, une de moins, je sais aujourd'hui que je peux survivre.

La vie ne devrait pas être une question de survie, elle devrait être beaucoup plus, mais je trouve que ne pas mourir est déjà un bon début, après tout ça.

Il y a des années, je pensais ne jamais pouvoir vivre sans ma mère, puis je l'ai fait. Ne jamais pouvoir vivre sans mon frère, mais je le fais actuellement.

Ne jamais pouvoir vivre sans Lewy.

Ça aussi, je le fais.

La solitude est ma nouvelle amie, pas que je ne sois pas entouré. J'ai honte de me sentir aussi incomplète, alors que j'ai toujours ma famille à mes côtés. Mais il suffit qu'une personne vous manque, et tout le reste n'a plus aucun impact sur votre cœur.

Je le cherche partout, je cherche son regard, je cherche ses bras, ses mots, mais je ne les trouve pas.

D'autres sont là pour m'empêcher de sombrer, mais ce n'est pas lui.

Alors meme entourée du monde entier, mon âme la plus profonde continuera de se sentir vide, privée de sa seule jumelle, de sa seule sœur, de celle qui était là pour la compléter et la faire vivre.

On m'a arraché un morceau de moi, et j'en saigne chaque jour.

-Dolce, tu es là-haut ?

La voix de Swann me fait ouvrir les yeux.

-Oui, je réponds en souriant.

Les parois du gradin se mettent à grincer sous un lourd poids, et mes meilleurs amis font leur apparition sur le toit, chargé comme des mulets.

-Je t'avais dit qu'elle serait ici, dit Iris en me souriant.

Elle pose les bières à côté de moi, Swann des sandwichs au fromage et à la viande, et applaudit, heureux de contempler le festin bad game qu'on s'offre, sur un toit d'un gradin de foot, au beau milieu de la nuit.

Je fixe mes deux amis, puis le stade devant nous suivit de l'horizon, menant à la ville. Si je me lève, je pourrais voir l'ancien cercle, brulé et toujours en décomposition. De l'autre côté, je pourrais voir le restaurant de tatie, et de Luna.

Iris me tend une bière, et nous trinquons tous les trois.

-Santé ! dit-elle.

-A... Swann réfléchit sérieusement de longue secondes avant de reprendre. A cette nouvelle vie ?

-Pas si nouvelle que ça, dis-je en sourient et en faisant frapper ma bière contre la sienne.

-Le grand trois a péri. Plus de gang, plus de cartel, plus de guerre. Plus de mort.

Mes genoux remontés contre moi, je pose ma tête dessus pour fixer un point dans l'horizon.

C'est vrai que l'ère des plus grands cartels de Tepic ont pris fin. Seuls les Mercento de Enzo, continue leur action et leur trafic, maintenant florissant sans leurs rivaux. Mais les Corsica ne sont plus, et le Brahman ferme le livre, qui me paraissait interminable. Comme une longue et lourde saga dont on ne voit jamais le bout. Un cercle sans fin, que j'aurais refilé à ma descendance si j'en avais une.

ESTRELLA - BRAHMAN PARADISE TOME 02 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant