𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟓𝟓

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Lewy

Ma vie est devenue un rêve éveillé, duquel je suis incapable d'émergé depuis plus d'un mois.

Les journées se déroulent comme j'ai pu l'imaginer et l'espérer dans mon ancienne vie ou tout était noir et sombre. Quand je n'étais qu'un chaos ambulant que la vie trainée de force pour me maintenir debout.

J'ai passé la moitié de mon existence à imaginer le retour de Lyviee parmi nous, persuadé que ça ne serait seulement dans mon esprit, et aujourd'hui, mes espoirs se sont concrétisés.

J'ai encore du mal à me faire à cette image. Ma famille réunie autour d'une table, avec ma sœur qui aide Maria à servir les plats Mexicain dont elle raffole toujours.

Je retrouve des parents que je pensais éteins à jamais, comme si de la meme façon que pour moi, une partie d'eux est revenue avec Lyviee.

La différence se voit sur leur visage, ou rien qu'a leur façon de sourire sincèrement. Je n'avais pas vu mon père aussi rayonnant depuis sa disparition. Son sourire avait cessé de fonctionner quand elle est partie, et revient seulement maintenant, encore une preuve que jamais il aurait pu se relever sans la retrouver.

Ce père que j'ai en face de moi était parti en meme temps que sa fille, et personne ne se doutait qu'il pourrait revenir d'entre les morts, comme elle.

Le changement est surprenant, car sa réapparition a bousculé notre train de vie, a rendu mes parents de nouveaux heureux et notre famille de nouveau au complète.

Pourtant, meme si nos cœurs se retrouvent, le trou de notre relation n'a pas disparu pour moi. Si mes parents vont mieux, notre passé douloureux qui s'en est suivi après tout ça est encore là, et ce ne sont pas des sourires sincères et rempli d'espoir pour un nouveau futur de cette famille qui pourront effacer toute ces années de colère et d'horreur.

La haine ne peut pas s'évaporer aussi vite, la douleur infligé ne s'efface pas par magie grâce au bonheur qui revient. Ce n'est pas si facile. Les coups ne partent pas en meme temps que la douleur, ils nous marquent violement, pour nous le rappeler chaque jour, et meme si l'envie me prend d'oublier et de passer à autre chose, les cicatrices laisser par mes parents ne veulent pas me laisser partir.

Je ne suis pas capable de regarder mon père sourire, sans repenser au visage qui m'a fait face pendant plus de dix ans. Un visage de haine, de dégout, de reproche, qui m'a accompagné toute ma vie, alors que j'avais besoin d'amour et de soutiens.

J'ai toujours compris sa douleur, celle de ma mère, celle d'une famille entière. J'ai accepté d'etre celui qui prendrait les coups pour relâcher leur malheur, mais depuis quelques années, j'ai appris à comprendre que ce n'était pas normal.

Longtemps, j'ai pensé que je le méritais, mais aujourd'hui, je sais qu'aucun enfant ne mérite la haine et la violence de leur parent.

Alyah avait raison.

Ça fait trois ans que nous ne vivons plus ensemble, et que je les vois que très rarement. Enfin, surtout mon père. Maman venait me voir quasiment toutes les semaines, pour manger avec moi, mais papa ? Ça se comptait en mois.

Il ne me manquait plus.

J'avais appris à accepter ce que j'avais perdu, et que je ne retrouverais jamais.

J'avais appris à encaisser, que je n'avais plus de père.

Mais aujourd'hui, le train de vie dans lequel nous avons vécu la moitié de notre existence prend une autre tournure, et autant eux comme moi, ne savons pas comment considérer la chose.

ESTRELLA - BRAHMAN PARADISE TOME 02 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant