Hearts Still Beating (The Walking Dead)

R

L'heure du déjeuner était largement passée.
Xyris s'était éloignée du sentier, et n'avait jamais marché aussi longtemps sans rien trouver. Ses jambes commençaient à faiblir, elle avait faim. Qu'est ce qu'il se passe ? Pas un seul animal à l'horizon. Et même pas de charogne. Bien qu'elle ne supportait pas ces choses là, elle trouvait leur absence étrange.
Elle n'était pas sûre de là où elle était. Tout se ressemblait. Des arbres, de la mousse, des cailloux, encore des arbres. La forêt était vaste. Tout était silencieux.
Après un temps, elle retomba sur un sentier. Elle ne savait pas si c'était celui qu'elle suivait, ni dans quel sens le parcourir, elle voulait rentrer. Elle se souvint : le soleil se couche derrière la maison, elle était partie par devant. Il n'était pas prêt de se coucher mais il avait déjà dépassé le sommet. Elle se tourne, le cherche. Il devrait être devant ou derrière elle.

-"Et merde." Le soleil était sur sa gauche. Elle ne pouvait pas suivre le sentier. A quelle distance était-elle ? Elle n'en savait rien. Tant pis. Elle suivrait le soleil, sans sentier. Le soleil face à elle, elle devrait bien finir par retrouver la maison.

Quelques minutes plus tard, pas longtemps après, Xyris entendit du bruit, au loin, devant elle. Elle s'approcha péniblement, trainant sa faim. Quand elle se retrouva à une dizaine de mètres, elle se hâta de se cacher auprès d'un arbre pour observer.
Un homme se tenait là, au dessus d'une charogne, un couteau à la main. Il venait de l'abattre. Le bruit du corps tombant sur une pierre, c'était ce qui avait attiré Xyris. Il releva la tête et s'éloigna à peine du corps inanimé, et se mit à scruter les environs. Un autre bruit attira l'attention de Xyris, sur sa droite cette fois. Elle tourna la tête brusquement. Une biche. Elle se déplaçait lentement, avec peine. Une flèche -à l'empennage en plastique orange et vert- s'était logée dans ses côtes.
Xyris leva donc son arc, prit une flèche du carcois et visa calmement la tête de l'animal blessé.
Quand elle fut prête à tirer, un bruit sur sa gauche fit fuir l'animal. Xyris se tourna hâtivement, pointant maintenant sa flèche en direction de la source du bruit. C'était l'homme de tout à l'heure. Un homme de taille moyenne, les cheveux courts et bouclés, châtains foncé, habillé simplement, avec des habits propres. Il était aussi rasé de près.

Plutôt que de pointer son arme vers elle, il mit les mains en l'air. Ce geste surprit Xyris qui fit un léger pas en arrière.

-"Baisse ton arme. Je ne te veux pas de mal." Il avait un air assuré, mais elle ne bougea pas. Alors, l'homme s'approcha lentement, toujours les mains en l'air. Xyris ne bougeait toujours pas. Bientôt, la pointe de la flèche venait se poser contre la joue de l'homme, toujours aussi serein.

-"Tu as l'air affaiblie, laisse moi te donner de quoi manger et boire." Il se retourna et se dirigea vers un gros sac posé au pied d'un arbre un peu plus loin. Il s'accroupi pour attraper plus facilement le contenu, et en sorti deux barres de céréales et une gourde. Xyris observait le moindre de ses gestes en serrant son arc entre ses mains, toujours prête à décocher sa flèche.
Il lui tendit la nourriture à bout de bras. Elle ne bougeait toujours pas, et regardait l'homme dans les yeux.
Il fit un geste de la main pour l'inciter à prendre ce qu'il tenait.
-"Prends-les, c'est pas un piège. Je les ai pris pour toi."
Elle baissa les yeux vers la main de l'homme, et baissa légèrement son arc, tentée par la proposition. Elle n'avait pas mangé autre chose que des rats, des lapins ou des mulots depuis plusieurs semaines. Mais elle fronça les sourcils et releva les yeux vers l'homme, pour bander son arc sous son nez.

-"Comment ça, Pour moi ?" Elle était devenue agressive.

-"Ne t'en fais pas. Avant toute chose, je me présente : Je m'appelle Aaron, je viens d'une communauté qui s'appelle Alexandria. Mon rôle, maintenant, c'est de recruter des gens, pour agrandir la communauté et la rendre plus forte."
Xyris gardait son regard noir, sans sourciller, l'incitant à continuer.