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-Votre mari est parti ? Demande Rut en entrant.

-Ouais.

Cette pseudo engueulade était surtout le prétexte parfait pour qu'il rentre se reposer. Il est parti à dix heures ce matin et j'ai l'impression que des journées entière sont passées depuis alors qu'il n'est que dix sept heures.

-On va vous transférer dans un autre pôle de la clinique pour commencer votre rééducation au plus vite.

-Oh zut je ne vais plus avoir à supporter votre ton cynique.

-Je sens du sarcasme dans vos propos mais ne vous en faite pas, je continue d'être votre médecin référent. En somme, c'est moi qui m'occupe de votre rééducation.

-Hum...génial.

-Je sais que vous êtes contente, vous auriez pu tomber sur pire.

-Genre sur un médecin qui me laisse sortir, j'aurais été si triste...

-Vous avez perdu le pari alors arrêtez de vous plaindre.

Je lève les yeux au ciel ce qui le fait sourire.

-On commence la rééducation quand ?

-Demain.

-On peut commencer aujourd'hui.

-Non, pas aujourd'hui il vous faut encore du repos.

-Le repos c'est pour les faibles.

-C'est donc pour vous.

Je lui lance un regard noir qui le fait ricaner.

-Je comprends que cela puisse être agaçant de ne pas pouvoir se mouvoir mais vous devez comprendre que c'est pour votre bien.

-Oui oui.

-Vous allez tirer la gueule jusqu'à ce que vous puissiez commencer la rééducation ?

-Exactement.

-Génial au moins vous ne vous plaindrez pas. Allé debout que je vous amène dans votre nouvelle chambre. Vos effets personnels seront transférés eux aussi.

-C'est marrant de dire "debout" à quelqu'un de tétraplégique.

-Vous n'êtes pas tétraplégique ni même paraplégique.

-Alors pourquoi je dois rester ?

-Vous m'écoutez quand je vous parle ?

-Ça dépend mais pour ma défense Steve était là et Steve est super beau. Dis je en hochant la tête.

-D'accord je vois. Sourit il.

Il m'aide à me mettre sur le fauteuil roulant et on traverse le couloir. On prend l'ascenseur, encore un couloir et encore l'ascenseur. On arrive sur une passerelle en verre, je tourne la tête pour observer dehors et il s'arrête  un instant.

-La vue est mieux dans votre nouvelle chambre.

-Je vais pas vous le dire souvent mais ne me donner plus de morphine.

-Vous allez souffrir si on l'arrête dès maintenant.

-Je résiste bien à la douleur.

-Je sais que vous êtes une ancienne addict mais vous êtes encadrée donc ça ira. Dit il en reprenant route.

-Je veux quand même arrêter.

-Vous préférez arrêter ou marcher ?

-Je suis capable de faire les deux. Mais si je continue il n'est pas impossible que j'envoie un message à un dealer pour qu'il me fournisse au sein même de l'hôpital quand vos doses deviendront dérisoire par rapport à ce dont j'ai besoin.

Stay With Me {Steve Rogers}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant