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Petite mot avant que je vous laisse avec Kayla, dans ce chapitre le sujet de l'auto-mutilation est abordé au début. Si vous n'êtes pas à l'aise avec, vous pouvez passer les quelques lignes qui en parle.

Bonne lecture. 💖

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À toi qui as essayé tant de fois de ressentir une émotion, mais qui à échouer, laisse-moi essayer une dernière fois.



Kayla


Je ne sens plus mon cœur.
Enfin si.
Je le sens compressé.
Coupé.
Être frappé.
Martelé.
Je le sens être torturé.
Bloquer dans une cage.
Comme si quelqu'un attrapait chacune des veines qui le fait battre et les tirais dans des sens opposés.
Je le sens mourir.
Je me sens mourir.
Pourtant je sais que ce n'est pas le cas.

Les gouttes brûlantes atterrissent sur ma peau en grande quantité alors que la buée commence à couvrir ma vue petit à petit, je sens mes tresses s'alourdir dû à l'eau qui s'y infiltre et ça me rappelle que je dois les changer dans la semaine.Je ferme mes yeux en laissant les larmes qui étaient bloquées depuis le début dévaler mes joues.

C'est de plus en plus fréquent.

Je laisse mon cerveau penser à tout et n'importe quoi et mon cœur s'arrête. Il se compresse et mes pensées fusent avant de laisser place à un océan de larmes qui m'empêche de respirer.

Je ne saurais pas vraiment dire si c'est de la colère envers moi-même ou le monde entier, de la tristesse ou alors du dégoût, ou même un mélange de tout ça. C'est comme si à chaque fois que je ressentais une quelconque émotion et que je n'arrivais pas à l'identifier, ça se multipliait en m'obligeant à évacuer par un état de panique général.

Quand je commence enfin à ressentir la chaleur qui tombe à flot sur ma peau, je me tourne pour faire face au mur et placer mon dos sous le pommeau de douche tout en poussant un soupire face à la température qui est enfin à mon goût.

J'ai appris il y a quelque temps que se brûler la peau rentrait dans la case « automutilation ».

C'est Océane qui m'a appris ça le jour où elle est venue dormir chez moi.

Elle est entrée dans la salle de bain prête à prendre sa douche et quand elle a allumé le jet d'eau, elle a commencé à hurler face à la chaleur qui agressait sa peau et est tombée dans la baignoire en voulant se rattraper au rideau de douche.

Ce serait mentir si je vous disais que ma première réaction a été de lui demander si elle allait bien, au contraire, je suis resté adossé à la porte de la salle de bain pendant 10 minutes en train de rire à gorge déployée et après ça, je lui ai demandé comment elle allait.

Elle m'a insultée puis m'a questionné sur la chaleur et a fini par m'expliquer que l'automutilation ce n'était pas seulement se couper la peau.

C'est s'auto-infliger de la souffrance afin de se punir, c'est une manière de vouloir ressentir quelque chose.

Certains aiment les sensations fortes, le cœur qui lâche à chaque fois que la vitesse augmente, d'autres privilégient la douleur pour arriver à ressentir une once d'émotion en soi.

Beaucoup juge les personnes qui ont recours à cette méthode et ils rigolent d'eux ainsi que de leurs situations. Mais au contraire, il faudrait les féliciter pour les personnes qu'ils sont.

Pour ce qu'ils entreprennent, pour les efforts qu'ils font, même si leurs efforts paraissent petits aux yeux des gens, ils sont énormes pour eux et c'est le principal.

Stolen NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant