6

720 69 129
                                    




Sommes nous fous aux yeux d'un fou ?



Kayla



Mon cœur étouffe dans cette cage qu'est mon corps.

J'ai du mal à respirer dû à la chaleur que renferme ses murs parsemés de tableaux et je peux sentir d'ici les regards posés sur nous, attendant que nous avancions dans leur direction pour nous effrayer. Comme s'ils voulaient nous faire comprendre qu'ils ont toujours un œil sur nous peu importe la situation et l'endroit.

Ils nous l'ont prouvé depuis le début, enfin, ils me l'ont prouvé. Entre l'individu de la ruelle dans The Apocalypse et celui de tout à l'heure à l'entrée, ça nous donne l'impression qu'ils sont partout, tout le temps.

Malgré la luminosité assez faible de l'endroit, nous arrivons à distinguer les formes des meubles ainsi que leurs emplacement, certains sont au sol, détruits et écrasés. Un piano est installé proche des escaliers, juste devant une porte barricadée par des planches en bois cloués, qui doit donner sur le sous-sol.

Des hurlements frappent la porte du sous-sol, des hurlements camouflés, comme si quelqu'un leurs couvraient la bouche. Quelqu'un ou quelque chose.

Sur chacun de nos côtés se trouve deux grandes portes fermées, en face de nous trône un immense escaliers qui finit par se séparer en deux à l'étage. Le plafond est d'une telle hauteur que même un géant passerait dans cet endroit.

Même en étant dans le noir complet, on peut constater que cet endroit est luxueux, enfin, qu'il l'était.

Je suis sûr qu'un couple riche habitait ces murs il y à cent ans.

Des craquements résonnent au-dessus de nos têtes et par réflexe nous fixons le plafond comme-si toutes les réponses du monde allaient nous percuter de plein fouet.

Nous échangeons un regard inquiet au moment où des sons de fracas nous arrivent aux oreilles.

Keren est la première à briser le silence qui s'est mis en place entre nous depuis que nous avions franchi ces portes.

Les portes de l'enfer.

- On fait quoi là ? Parce que je ne pense pas que rester debout pendant trois heures nous aidera vraiment, elle chuchote de manière agressive.

- Je ne...

Océane n'a pas le temps de continuer sa phrase que la porte de droite s'ouvre violemment, accentuant la panique qui avait déjà une place importante en ce moment.

La première chose sur laquelle mes yeux se posent sont les clous qui recouvrent une batte de baseball. Puis je les fait glisser et tombe sur une jupe rouge sang et un corset de la même couleur entouré de lacer en cuir noir marquant sa taille de guêpe, ses bottes de la même matière que ces derniers mesurent quinze centimètres, la faisant arriver à mon niveau. Un soutiens-gorge blanc parsemé de pois bleu et rouge épouse parfaitement sa poitrine, la mettant en valeur, ses cheveux d'un brun clair sont attachés en deux couettes.

Ses yeux noir ressortent encore plus avec le maquillage blanc dont sa peau est recouverte, ses sourcils sont fondus dans les losanges noirs qui entourent ses billes noir fixées sur nous. Ses lèvres sont elles aussi recouvertes par un sourire vert.

- Oh, mes nouveaux jouets, enfin !

Sa voix aiguë et stridente fait échos dans l'ensemble de la maison et redresse les poils de mes bras, me faisant froncer les sourcils. Je jette un coup d'œil à Keren et je me retiens de rire en voyant le regard qu'elle lui lâche, elle dévie ses yeux vers moi et chuchote.

Stolen NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant