Stolen Night

9

Les apparences sont trompeuses, la tienne est la première.

Kayla

– Personne ? Comment ça personne ?! Vous êtes incompétents c'est pas possible putain, je vous dis qu'on était quatre à avoir passer les portes du batîments et qu'une d'entre nous n'est jamais ressortie, elle est censée être à l'intérieur c'est la seule et unique option et vous, la seule chose que vous trouvez à me dire c'est qu'il n'y a personne ? Il y a forcément des caméras de surveillance non ?

Mes yeux passent sur les personnes qui sont toujours à la recherche de ma meilleure amie. L'officier qu'Océane est sur le point d'étrangler la jauge d'un regard étonnamment compréhensif et lui souffle d'un ton qui veut se rassurant.

– Mademoiselle, je vais vous demander de retourner vous asseoir et de patienter. Une voiture ne va pas tarder à venir vous chercher pour vous conduire au poste de police afin de prendre vos dépositions. Je comprends, enfin peut essayer de comprendre votre frustration mais je ne peux rien y faire pour le moment.

Le contrôle ainsi que le calme dont il fait preuve prouve qu'il à l'habitude de gérer ce genre de situation. D'un côté ça me pince le cœur de me dire que des gens disparaissent sans qu'on ne puisse les retrouver ou que, au moment où ils sont enfin retrouvés, tout signe de vie ait disparu.

Océane essuie les quelques larmes qui ont coulées le long de ses joues, s'avance vers moi et pose sa tête sur mon épaule en s'asseyant. Mes bras agissent seuls et viennent l'entourer pour l'enfermer dans un cocon de chaleur.

L'officier d'une quarantaine d'années nous regarde tour à tour et repart avec ses collègues, surement dans le but de chercher du nouveau. Mes jambes sont engourdies à force de rester dans la même position depuis une heure mais je préfère continuer à souffrir dans cette position plutôt que de bouger.

Les paroles indiscrètes, les regards jetés dans notre direction, les policiers qui nous pointent du doigt, les téléphones qui filment tout et en majorité nous, les médias qui nous assomment de questions...

Une heure plus tard, tout signe de médias et d'autres personnes avaient disparus. Les seuls personnes autorisées à être ici sont la police, le FBI, nous étant donné que nous sommes les principales suspectes et toutes les personnes qui étaient déjà à l'intérieur du bâtiment.

Je rêve de pouvoir me plonger dans mes draps et de dormir même si je suis consciente du fait que je n'arriverai pas à dépasser une heure de sommeil. Je soupire et ferme les yeux en essayant tant bien que mal de me vider la tête.

Le brouhaha ne cesse de continuer, les gens sont agités et beaucoup de cris retentissent.

– Ils vont la déclarer kidnappée au bout de quarante-huit heures, pense Océane à voix haute.

Tais toi.

Je hausse les épaules, faisant bouger sa tête au passage.

Les officiers nous ont expliqué qu'ils avaient besoin de notre patience et de notre self contrôle car les premières heures qui suivent une disparition sont cruciales. Cela laisse une ouverture aux kidnappeurs de s'éloigner au maximum et de pouvoir effacer toutes traces derrière eux.

Alors nous les laissons faire leur travail et nous patientons calmement.

Enfin, calmement pour Anh et moi. Océane ne tient pas en place et pense qu'harceler le pauvre officier fera apparaître Keren.

– Mesdemoiselles.

J'ouvre les yeux, comprenant que l'on nous parle et nous tournons nos têtes à l'unisson vers la voix qui nous interpelle.