Ronde et alors?

Chapitre 22

Chers lecteurs,

Comment allez vous? J'espère que le chapitre 21 vous a plu! 
Si c'est le cas je vous invite dans ce chapitre à découvrir la vraie Emma. Vous allez découvrir ses pensées les plus sombres et peut être comprendre certaines de ces réactions.

N'hésitez pas à commenter et partager si l'histoire vous plaît!

Bonne lecture <3

XOXO Miluune

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Emma

Impossible pour moi de fermer l'œil, impossible de m'imaginer donner naissance à l'un d'entres eux sans que l'autre ne soit là. Je sens mon cœur battre à la chamade, et je ne peux m'empêcher de caresser mon ventre et de me sentir coupable. Une culpabilité qui me ronge et dont mes enfants n'ont pas besoin. J'ai le sentiment d'être égoïste, de vouloir absolument donner la vie, tout en sachant les risques encourus. Pourquoi est-ce que je m'en veux autant? En me faisant ces nombreuses réflexions, je me suis rendue compte que des larmes perlaient mes joues, et que je pleurais en silence. Et, je le vis sur le lit d'à côté, la poitrine montant et descendant doucement. Des cernes, ternissant son visage si parfait,  puis il se mis à bouger. Je me suis immédiatement approchée de lui, comprenant qu'il faisait un mauvais rêve. Cette vision de l'homme que j'aime apeuré, et presque perdu n'a fait que renforcer ma peine. Pourquoi est-ce si difficile entre nous?
Je me mis à le caresser doucement, ayant conscience que ce geste le calmera. L'effet fut quasi immédiat. Son visage a commencé à se détendre, sa respiration devint plus régulière et j'ai senti que ça allait mieux. 

Ces derniers temps, j'ai été très égoïste. J'ai beaucoup pensé à moi, à mon avenir, à mes souffrances ou encore à mon passé. Al est différent, et c'est peut-être pour cela que l'on se complète. Il s'est toujours battu pour nous, et j'ai passé mon temps à le rejeter. Peut-être était ce une façon pour moi d'éviter de souffrir. Alejandro n'a pas toujours été correcte avec moi, mais il a évolué. Je n'ai simplement pas voulu prendre cela en considération parce que j'avais peur, et c'est toujours le cas. Je n'ai jamais ressentie cela pour un homme, j'ai parfois l'impression de perdre pied et cela me terrifie. Je sais que c'est réciproque, il me l'a déjà prouvé à plusieurs reprises, mais j'ai si peur que cela ne dure pas, j'ai peur de ne pas pouvoir le supporter. Notre relation est si fragile, et nous devons affronter une nouvelle épreuve. J'ai peur que cette fois, nous ne survivions pas à cela, pourtant, j'ai besoin de lui. Je sais au fond de moi qu'il est assez mature, et compréhensif pour respecter ma décision. Néanmoins, respecter ne signifie pas accepter, et le simple fait d'y penser me terrifie. Hier soir, à l'annonce de cette terrible nouvelle, je lui ai dit ne pas vouloir en parler, ce qui était vrai. Cependant, il se trouve que je ne dors pas, impossible pour moi de fermer l'œil. J'ai des images qui ne cessent de me hanter, je pense aux deux petits êtres qui grandissent en moi, à Alejandro, à mon nouvel emploi, à tout ce qui m'attend... Je suis perturbée. Je n'ai qu'une envie c'est de hurler, aucune femme, aucun mère, ne devrait être confrontée à cela. Il me reste peu de temps pour décider si oui ou non je garde ce bébé. Je pense aux enfant trisomiques que j'ai pu rencontrer, à ceux qui se battent pour avoir une vie normale. Les larmes ne cessent de couler. C'est trop dure pour moi, car, sincèrement je ne me vois pas mettre au monde un enfant pour qu'il ou elle soit confronté à cela. Lorsque je pense à ma vie, à mon combat, alors que je suis une personne dîtes "normale" sans handicap apparent, et que je vois tout ce que j'ai pu vivre. La discrimination, les insultes etc. J'en viens à me dire que je refuse que la chair de ma chair vive cela, je refuse que mon enfant soit une cible.

Tout d'un coup, j'ai le sentiment qu'il manque d'air dans la chambre, j'ai besoin de sortir quelques minutes. 

- Mon cœur, tout va bien? entendis je.

J'étais tellement plongée dans mes pensées que je n'avais pas remarqué que mon amoureux s'était réveillé. Je n'ai pourtant pas réussie à prononcer un traitre mot. Al, ayant remarqué mes yeux rougis et mon visage gonflé à force de pleurer, s'est levé, et m'a enlacé. J'ai alors continué à pleurer en silence.

- On va s'en sortir, je te le promets. Me murmura-t-il en parsemant mon visage de doux baisers.

J'ai hoché la tête, de gauche à droite, et je pu lire de l'incompréhension dans ses yeux.

- Al, je sais que l'on va s'en sortir, je sais que nous sommes forts et que notre relation est plutôt solide. Mais parfois, certaines épreuves peuvent nous éprouver si fort, que nous pouvons ne pas nous relever. Aujourd'hui, on peut dire que nous sommes quatre, et pour être totalement transparente avec toi, je ne sais pas si nous en sortirons tous indemne. C'est ce qui me terrifie. dis-je.

Un silence s'abattit sur nous. J'étais dans ses bras, mais je ne me suis jamais sentie aussi éloignée de lui. J'ai peur que notre relation ne survive pas à cette nouvelle épreuve.

J'étais encore en pleine réflexion, quand j'entendis un léger ronflement. Je n'ai même pas réalisé à quel moment il s'est endormi. Mon téléphone affiche 2h30. Je décide alors d'aller me balader un peu dans les couloirs, quand j'apperçois une espèce de chapelle. Cela fait une éternité que je ne me suis pas approchée d'un lieu de culte. Je me suis avancée devant l'hôtel, je me suis signée, j'ai fait quelques prières dans mon cœur puis j'ai parlé.

- Seigneur, je viens vers toi, moi ta fille Emma SANCHEZ, pour avoir ta clémence. Tu connais ma vie, tu vois mon cœur, tu sais tout ce que j'ai déjà traversé. Je ne suis pas la meilleure personne au monde, mais je suis loin d'être la pire. Seigneur, tu me mets une fois de plus à l'épreuve, et c'est avec le cœur lourd que je m'adresse à toi. Je te supplie à genou de m'aider, de me guider, donne moi le discernement pour que je puisse prendre la meilleure décision pour moi et mes enfants. Bénis-moi, sanctifie-moi, que le précieux sang de ton fils coule sur moi et me protège. Que cette prière soit délivrée par ton fils Jésus-Christ. Amen.

Puis je suis retournée dans la chambre, je me suis assoupie et j'ai sombré dans un profond sommeil.

- Madame Sanchez, Madame Sanchez? Entendis je, puis je sentis une main me secouer doucement.

J'ouvris doucement les paupières, et je pu voir deux jeunes femmes me regarder avec inquiétude. 

- Comment allez vous ce matin? me demanda l'une d'entres elles, tout en vérifiant mes constantes

- J'ai connu mieux, j'ai un peu la tête qui tourne. dis-je

- Ne vous inquiétez pas, c'est tout à fait normal d'avoir la nausée. me dit la brune.

- Je suis Josy et ma collègue Fanta, nous sommes les infirmières du jour. Nous allons encore vérifier vos constantes, et vous préparer pour l'échographie.  Avez-vous besoin d'aide pour votre toilette? 

- Je vais m'en occuper. Répondis une voix que je reconnaitrais parmi des centaines.

Je le vis, appuyé contre la porte, vêtu d'un pantalon noir et d'une chemise bleu marine. Il était à tomber. Une vague de désir m'assaillit, et les battements de mon cœur se sont intensifiés. Les infirmières se regardèrent et gloussèrent.

- Monsieur Gomez, pouvez-vous nous laisser quelques minutes? Vous perturbez la patiente.

Il éclata d'un rire franc et sorti en précisant qu'il restait dans les  parages si besoin. Quand les infirmières ont terminé, il fit sont entré, un grand sourire aux lèvres.

- Salut princesse. Comment te sens-tu ce matin? Me demanda t-il l'air soucieux en déposant un baiser sur mes lèvres.

- Je me sens mieux, un peu plus reposée. Dis-je tentant de le rassurer.

- Très bien. Nous parlerons un peut plus tard, pour le moment il faut que tu te prépares pour ton échographie. Vient on va te laver. Dit-il en me tendant la main.

Voilà, la vague d'excitation revient au galop. Il sent si bon, c'est incroyable l'effet que cet homme a sur moi. Comment, une femme dans ma condition, devant supporter autant de choses, peut avoir envie de faire quoique ce soit dans un hôpital qui plus est.  Me connaissant par cœur, bien évidemment il s'en rendit compte.

- Tu es magique Emma Sanchez, donc ici, à l'hôpital? Ahah, alors vient je vais m'occuper de toi.

Voyant mon expression faciale qui en disait long, il alla nonchalamment fermer la porte, puis il revint vers moi et m'entraîna dans la salle de bain.