Chapitre 16

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- Ne soit pas choquée femme, quand j'ai constaté que tu étais en compagnie d'un autre homme j'étais tellement aveuglé par la colère que je n'ai pas reconnu mon propre frère. Ce petit veinard ne m'a pas même prévenu qu'il était en Espagne. Quand je pense qu'il a osé te toucher ! Je n'en reviens pas. Heureusement que c'est mon frère, sinon Dieu sait ce qu'il adviendrait de lui. Bref, je suis évidemment très heureux qu'il ait décidé de financer ton projet. Ça signifie que s'en est un très bon, parce que c'est un homme très exigeant en affaire et très ambitieux. Il a le flair pour les bonnes opportunités, donc si tu en doutais ; n'en doute plus. Je suis fier de toi chérie. Me dit-il avec un petit clin d'œil.

Je suis partagée entre l'envie de fuir et de rester. Il a tout de même dit que s'il n'était pas son frère il lui aurait probablement causé du tort. Cependant toutes ces belles choses qu'il a dites par la suite ont effacé mes doutes et à cet instant je réalise... Mes yeux se remplissent de larmes, parce que je réalise qu'il a raison, je ne suis pas sûre de ressentir cela pour quelqu'un d'autre un jour et cette idée me terrifie.

- Ne pleure pas s'il te plaît, parce que sinon je serais incapable de te laisser partir. Ce que je m'apprête à te dire c'est quelque chose que je ne pensais jamais avouer ou dire tout haut à une femme dans ma vie. Premièrement, ne laisse plus jamais personne s'attaquer à ton physique, parce que tu es magnifique et qu'en te voyant personne ne peut se douter de ton combat quotidien. Deuxièmement, ne cesse jamais de briller, car tu es vraiment une femme exceptionnelle et ayant vraisemblablement un avenir très prometteur selon mon frère. L'aventure dans laquelle tu t'es lancée sera parsemée d'embûches, mais n'abandonne jamais. Troisièmement, je t'aime... Je t'aime comme je n'ai jamais aimé aucune femme auparavant, alors merci de me faire ressentir cela à 32 ans, parce que je pensais que je n'en étais pas capable. Et puis nous deux... c'est loin d'être fini. Dit-il la voix enrouée.

Puis, il me serra dans ses bras, m'embrassa passionnément, et il partit me laissant seule dans mon désarroi. Je ne sais pas quoi penser de tout cela, au même moment le camion de déménagement arriva.

2 ans plutard

- Madame, nous devons absolument trouver un donneur compatible, sinon votre enfant risque de ne pas survivre. Monsieur en tant que père avez-vous fait le test ?

Je répondis à sa place.

- Ce n'est pas le père, c'est un ami.

- Alors dites au père de faire le test au plus vite.

Mon petit garçon, est atteint d'aplasie congénitale et la seule façon de lui sauver la vie est de trouver un donneur compatible au plus vite. La seule personne n'ayant pas encore fait le test c'est AL. Il a été soigné par immunosuppresseurs, mais en vain. J'eut un haut le cœur, car cela signifiait que je doive recontacter Al en premier, et je dois avouer que nous ne sommes pas quittés de la meilleure des façons après notre dernière dispute. Je ne sais pas du tout comment il va réagir. Mais avant tout il serait intéressant de savoir ce qu'il s'est passé dans ma vie au cours de ces deux dernières années.

2 ans plus tôt

Avant mon départ pour les Etats-Unis, mes parents sont venus me rendre visite. Nous avons passé de très bons moments tous ensemble, puis est venue l'heure pour moi de m'en aller. Ce fut très difficile, car ce n'était pas la première fois que je partais loin d'eux, mais ils ont compris pourquoi. Les jours précédent mon départ ont été très difficiles. Me réveiller le matin était devenu une vraie épreuve, et j'avais de plus en plus de mal à ne pas rendre à chaque repas. En effet, les nausées se multipliaient, ce n'était pas que le matin, et je sentais que quelque chose n'allait pas. J'ai donc appelé mon endocrinologue, afin de régler ce problème et surtout afin de me rassurer. D'autant plus que le voyage sera long et que voyager en étant malade n'est pas forcément conseillé et optimal. Evidemment, j'avais déjà été le voir pour pouvoir faire le changement de spécialiste, et il m'a conseillé un très bon endocrinologue newyorkais. Cependant avant d'aller en consultation, il m'a prescrit une ordonnance afin de faire des prélèvements sanguins. Puis, après de multiples tests il m'a annoncé le verdict.

- Madame Sanchez, cette fois il ne s'agit pas de votre thyroïde. En effet, le bilan sanguin indique que le Levothyrox 125 est un traitement adéquat et que votre taux de TSH est parfait. Me dit-il prenant un air grave.

La boule d'angoisse ne faisait que grandir en moi, je me sentais vraiment mal. Génial une maladie supplémentaire pensais-je. Mon regard lui intimait de poursuivre.

- Les analyses montrent que vous êtes enceinte de quelques semaines et nous pouvons d'ores et déjà dire que ce sont des jumeaux ou des jumelles. Cependant, il est encore trop tôt pour déterminer le sexe des bébés.

Bien évidemment, suite à cette folle révélation je me suis évanouie.

- Madame Sanchez, madame Sanchez ! Vous m'entendez ?

J'ouvris doucement les yeux, constatant dans un premier temps que ma vision était flou, puis les formes prirent une apparence humaine. D'un coup je senti un faisceau lumineux m'agresser les pupilles, ainsi que deux doigts étirer mes paupières. Il s'agissait d'un docteur qui vérifiait... Pour tout vous dire, je ne sais pas exactement quel était le but de cette intervention, mais il avait l'air soulagé après ce petit examen. Je suppose que c'est bon signe. Je fis un petit tour d'horizon, et j'ai remarqué que j'étais allongé sur un lit d'hôpital, entourée de machines et de docteurs.

- Comment vous sentez-vous miss Sanchez ? me demanda l'un d'entre eux.

J'avais la gorge sèche, et une forte migraine.

- Je me sens un peu étourdie, j'ai un mal de tête assez intense et j'ai très soif. Mais appelez-moi Emma s'il vous plaît.

Ils sourirent et l'un d'entre eux s'approcha de moi avec un stéthoscope, afin de vérifier si tout allait bien. Il prit quelques notes, puis saisit le tensiomètre pour vérifier mes constantes. Lorsqu'il eut fini de m'ausculter, il s'adressa à moi.

- Suite à la nouvelle que mon confrère vous a annoncé il y a de cela quelques heures, vous vous êtes évanouie et votre tête a heurté un meuble. D'où la douleur que vous ressentez à ce niveau actuellement. Nous avons procédé à une batterie d'examen, dont une IRM afin de vérifier si vous n'avez pas de commotions cérébrales ou d'autres anomalies. Selon vos résultats, il n'y a rien de bien alarmant. En ce qui concerne vos bébés ils sont en pleine forme ! Cependant, nous vous garderons quelques jours en observation, afin d'observer votre évolution.

- Mais... je dois partir monsieur, j'ai un avion à prendre !

- Madame Sanchez, sauf avis médical ou la signature d'une décharge, vous ne quitterez pas cette chambre. Pas si nous ne sommes pas surs que vous n'encourez aucun risque. N'oubliez pas que vous n'êtes plus seule. S'insurgea-t-il

Il s'apprêtait à quitter la chambre, quand je le vis se retourner au dernier moment.

- Emma, je me permets de vous appeler par votre prénom comme vous l'avez demandé. Je sais que ce n'est pas facile et que le moment est peut-être mal choisi, mais vous n'avez pas de glande thyroïde.

Je l'ai regardé d'un air perplexe, me demandant s'il ne se payait pas ma tête ou si j'ai réellement l'air d'un clown.

- Docteur, j'espère qu'avec cette soit disant « révélation » vous n'espériez rien m'apprendre de nouveau. Je vis ainsi depuis plusieurs années, donc je suis navrée de vous annoncer que je le savais déjà. Répliquais-je avec hargne.

Il prit une grande inspiration avant de reprendre.

- Je sais que vous êtes au courant, je me suis mal exprimé. Emma, le fait que vous n'ayez pas de glande thyroïde fait que votre grossesse est...

- A risque. Complétais-je

- Vous étiez au courant ?

- Je ne suis pas sotte docteur, dès les premiers signes j'ai pensé à une grossesse. Cependant je me suis dit que c'était impossible. Dis-je d'un ton las.

- Il s'agit effectivement d'une grossesse à risques, mais pas impossible. Je ne suis pas ici pour vous inquiéter bien au contraire, mais j'aimerais que vous sachiez tous les risques encourus pour vous et vos bébés. Vous devriez peut-être en discuter avec le père, ou avec votre famille. Dans tous les cas un gynécologue obstétricien passera vous voir demain dans la journée.

Ronde et alors?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant