Sweet Pain [Tome 1 & 2]

38. En fuite

Léna

Je roule à toute vitesse. J'ai quitté la maison précipitamment, avec seulement, cette voiture. Je n'ai apporté aucun bagage. Ce ne sera pas nécessaire car je compte rentrer chez moi.

Le psychopathe connaît mon adresse alors il ne faut pas que je reste là-bas. Je compte juste récupérer mes objets de valeurs, mes vêtements et de l'argent.

La pochette que j'avais lors de la soirée où j'ai été kidnappée est encore chez Ethan. Mon portable y est et ma carte bancaire aussi.

Je vais devoir me racheter un téléphone et il faut que je fasse une démarche auprès de ma banque pour avoir une nouvelle carte. J'ai raté tellement de choses depuis ma captivité.

Je n'ai pas pu passer mon examen du barreau. Ça me donne une raison de plus de le détester. Je n'ai pas pu parler à Laure depuis tout ce temps. Je me demande où elle est et ce qu'elle fait. Il faut que je lui rende visite et que je lui raconte tout. J'ai besoin de me confier à quelqu'un.

Je serre mes mains sur le volant.

Plus vite. Plus vite. Il va me retrouver.

Je sais que je ne serai en sécurité nulle part. Il m'a catégorisée de « traîtresse », alors il voudra sûrement se venger. Je dois partir le plus loins d'ici pour échapper à son emprise.

Je ne sais pas où je vais exactement. Je ne sais même pas dans quelle ville je suis. J'ai rejoins la gare la plus proche. Je me gare devant. Je fouille dans la boîte à gants de la voiture, un pistolet. Ça pourrait me servir. Je le cache sous mon sweat. Je trouve aussi un porte feuille. A l'intérieur, il y a la carte d'identité d'Aless. Sur cette carte, il devait avoir quelques années de moins. Ses cheveux étaient courts, et il n'avait presque aucun tatouages dans le cou.

Je prends ses papiers avec moi. Peut-être que j'y trouverai une utilité. Dans son portefeuille, je récupère aussi quelques pièces de monnaie. Je payerai le ticket de train avec.

J'abandonne la voiture d'Alessandro sur le parking.

Je prends le premier train qui peut me ramener à Santa Marta. A partir de là, je me débrouillerai pour retrouver Laure.

La lune commence à pointer le bout de son nez. J'ai passé la journée entière sur la route, mais je finis par atteindre la ville où j'habite. La gare est assez loin de l'appartement de Laure, mais je dois marcher. Je ne peux pas dormir dehors et traîner des les rues seule la nuit n'est pas une option.

J'en ai eu pour une heure de marche, j'ai les pieds en feu. Je ne veux que dormir. Je toque à la porte de Laure.

Au bout de quelques secondes, elle ouvre.

— Léna !? Putain mais t'étais passée où ?! Rentre, rentre vite ! Elle est surprise de me revoir.

Je tombe au sol en rentrant chez elle. Les larmes coulent à flot. Je n'arrive plus à contenir mes émotions. Je me recroqueville sur moi-même. Je ressens une profonde souffrance qui ne veut pas me quitter.

Qu'ai-je fait pour mériter ça ?

Laure pose une main sur mon dos. Elle ne sait pas quoi faire pour me réconforter. En même temps, rien ni personne ne peut m'aider. Je suis brisée, anéantie.

Ma meilleure amie me prend dans ses bras. Mes sanglots redoublent.

— Je suis désolée. Je suis désolée... Je répète.

— C'est rien, Léna. Je suis là.

Elle m'amène jusqu'à son canapé. J'agrippe son bras. Je ne veux pas le lâcher, je ne veux pas être seule.