Eden
La gueule de bois me donne un mal de crâne insupportable, j'arrive à peine à ouvrir les yeux. Une odeur de vanille embaume tout mon corps ce qui est loin d'être déplaisant. J'arrive enfin à voir un peu plus nettement, je reconnais l'une des chambres de la maison d'Achille. La chambre est éclairée d'une faible lumière, j'entends toujours de la musique en base. Je me demande bien quelle heure il est et comment je suis arrivé ici.
J'essaye de me relever, mais mes bras entourent la taille d'une personne qui est dos à moi. Je reconnais ce corps, cette odeur et ces cheveux bruns légèrement bouclés. Arius.
Putain qu'est ce que j'ai encore foutu. Je relâche l'emprise que mes bras avaient sur lui, mes mains qui étaient sous son tee-shirt glisse le long de son torse-nu. Je sens ses muscles se contracter, son souffle qui s'accélère, mes mains s'arrêtent en bas de son ventre.
- Depuis combien de temps, es-tu réveillé ?
- Quelques minutes, me répond Arius.
Sa tête se tourne lentement vers moi, ses yeux à moitié fermés me montre bien qu'il était également en train de dormir. Mon regard croise le sien, je sens que ses mains se posent sur les miennes.
- Tu peux me lâcher s'il te plaît, cette position est quelque peu étrange.
- Hum, oui bien sûr. Est-ce que tu sais où est
mon téléphone ?- Sur la table de nuit de ton côté.
Je me relève et me mets dos à lui pour attraper mon téléphone. Il est 5 heures du matin, je n'ai pas envie de descendre et de retourner faire la fête, mais rester dans la même chambre qu'Arius créer une atmosphère étrange, d'autant plus que je ne sais pas comment j'ai atterri ici avec lui.
- Tu veux que je te laisse la chambre ? Demandais-je.
- Depuis quand est ce que tu as appris la politesse ?
- Très bien, je reste ici, tu n'as qu'à te barrer si ça te dérange. Lui dis-je en fronçant les sourcils.
Je prends la couette et me glisse sous celle-ci. Toujours dos à lui, j'éteins la lumière.
Le silence dans lequel la pièce est plongé est presque étouffant. Je ne bouge pas, lui non plus d'ailleurs. J'entends seulement sa respiration.
Au moins cinq minutes ont dû passer avant que je ne l'entende enfin bouger. Son corps se posa à côté du mien sous la couette, quelques centimètres nous séparait, on ne peut pas dire que ce soit la chambre qui dispose du plus grand lit, au contraire, celui-ci était plus petit qu'un deux places, c'est sûrement pour cela que nous sommes aussi proches.
Je rêve ou ce petit emmerdeur vient de me voler la couette ? Donc je dois partager une chambre et un lit avec lui, mais aussi la couette ? Je tire dessus pour la récupérer, car mine de rien, il fait frais et je ne pense pas que le chauffage de la pièce soit activé. Je sens des bras frôler mon dos et un corps chaud vient se coller au mien, ma respiration s'accélère, comme celle de la personne à mes côtés.
Je me retourne et essaye de distinguer, dans le noir, le visage d'Arius. Mes mains viennent entourer sa taille et ma tête se pose sur la sienne. Est-ce que j'ai déjà dit qu'il sentait bon ? Car c'est le cas, il a un parfum des plus agréable. Enfin, j'imagine que l'alcool doit toujours faire effet, à moins que tout cela ne soit qu'un rêve.
Mes yeux se ferment lentement pour se réouvrir quatre heures plus tard à cause d'une agitation autour de moi. Il suffit que je tourne la tête pour comprendre ce qu'il se passe. Achille, portable à la main, est en train de me prendre en photo, ou plutôt de nous prendre en photo.
Arius est toujours dans mes bras, les yeux fermés, dormant paisiblement pendant que l'autre zouave s'étouffe pour ne pas rigoler et le réveiller. Mon Dieu, qui m'a donné un meilleur ami pareil. Je me lève en faisant le moins de bruit possible et sors de la chambre suivi d'Achille.
- Alors ça, c'est le scoop de l'année, toi, Eden Prevost, n'a pas lâché Arius de la soirée et le prit dans ses bras pour dormir, n'est ce pas romantique ?
- Tais-toi, tu me fais encore plus mal au crâne à force de t'entendre dire des conneries.
- Qu'est-ce qu'il t'a pris hier soir ? Tu ne voulais pas le lâcher d'une semelle.
- Je ne sais même pas de quoi tu parles, je n'ai que de vagues souvenirs de la soirée d'hier, j'ai trop bu à cause de toi.
- Tu n'avais qu'à ne pas jouer avec nous, résultat, je t'ai retrouvé dans mon salon à danser collé serré avec Arius, tes mains se baladant sous son tee-shirt. Tu aurais dû voir la tête qu'il faisait ! Il était rouge de gêne ! Le pauvre, croit moi, tu vas devoir lui présenter des excuses sale gosse.
- J'ai fait quoi ? Il va falloir que tu me fasses un récapitulatif de la soirée, je crois que j'ai bien merdé.
- À ça, tu l'as dit ! Je ne sais pas comment tu vas pouvoir expliquer ça à Arius, et à ta mère.
- Ma mère ? Qu'est-ce que tu racontes ?
- Tu ne te souviens pas ? Tu l'as appelée quand tu avais fini de jouer pour lui dire que tu étais tombé amoureux ou une autre connerie dans le genre, je ne t'ai pas clairement entendu la musique était trop forte.
- Putain. Je suis dans la merde.
- À ça, tu l'as dit ! Bon courage, on n'est vraiment pas ensemble !
- Tu n'aurais pas pu me retenir ?
- Et puis quoi encore ? Tu veux aussi que je te lise une histoire avant d'aller te coucher, tu es grand maintenant, je te signale.
Le pire, c'est qu'il a raison, mais je me demande comment je vais réussir à me sortir de tout ça. Je me demande ce que j'ai fait avec Arius pour qu'Achille se mette dans un tel état.
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Spilled water - boy x boy
General FictionLors de ses années au collège, Arius Roy renversa malheureusement de l'eau sur Eden Prevost, un populaire que tout le monde aimait, à l'allure de surfeur. Arius était loin d'imaginer que ce malencontreux accident allait le suivre jusqu'à la fac, car...