ça, c'est du comeback !

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Raphael

- Raph ! T'es là ? s'écrit Eddy à pleins poumons.
- OUI ! J'suis dans mon bureau, lui répondis je, tout aussi fort pour qu'il m'entende.

Quelques secondes plus tard, je le vis passer sa tête dans l'encadrement de la porte avec du courrier dans les mains.

- Tu sais, que techniquement, c'est encore le bureau à Olivia.

- Maintenant, tout ce qui est à elle est un peu à moi, non ? dis-je en m'enfonçant dans mon siège avec un regard fier et un sourire arrogant sur les lèvres.

En hochant la tête, il me lança le paquet de lettres qui s'écrasa sur mon bureau.
Mon premier réflexe est de les trier, mettant d'un côté la paperasse que je filerai ce soir à Olivia, parce que certes je squatte encore son bureau de directrice mais pour tout ce qui est administratif, je ne lui envie en aucun cas sa place. Et je mets de l'autre, les enveloppes qui me concernent personnellement.

Tout d'un coup, un violent bâillement m'assaille le corps tellement qu'il résonne dans la petite pièce.

Cela suffit au roux pour me lancer, le visage hilare :
- Oula, nuit courte, non ?

- Ouais, mais pas à cause de ce que tu penses...

Un sourire éclaira le visage du jeune légiste qui ne put s'empêcher d'ajouter l'air incrédule :

- Bien sûr, affirma-t-il en hochant la tête en n'en croyant pas un mot.

- Non, je t'assure, c'est un enfer en ce moment, Alice fait ses dents !

La tête du médecin perdit son sourire, instantanément, et afficha une mine renfrognée presque déçue.

- Non, t'es en train de me dire que t'es crevé parce que ta fille dort pas ?

- Exactement, dis-je étouffant un autre bâillement.

- Ah ouais ? T'es devenu un adulte, en faite...

Je ris suite à sa remarque parce que ce n'est pas le premier à me le dire, Camille me l'as aussi rappeler, il y a quelques jours, et j'avoue qu'ils n'ont pas totalement torts.

Je suis toujours autant un enfant, mais un enfant qui doit s'apaiser quand il doit s'occuper d'un autre enfant.

- Non, pas encore...
- Bah si, avant t'enchaîner les nanas, tu flirtais avec la mort, tu buvais trop, tu fumais trop aussi...

Je hoche la tête en étouffant un rire me rendant compte du décalage entre ma vie d'avant et celle de maintenant, qu'ils sont littéralement les opposées. Ce changement radical d'hygiène de vie est dû à une seule chose apparue soudainement il y a 3 ans : Alice, ma fille.

Un soir de fête avec toute l'équipe, un policier est venue sonner à la porte avec comme cadeau Alice dans un berceau. Sa mère avait encore faite des siennes à la prison, étant placée à l'isolement, la garde de sa fille lui a été retirée pendant 48h et étant noté comme père référent, je me devais de m'en occuper durant ce temps-là.

Au début, j'étais persuadé que j'allais la rendre à la DASS pour lui donner la chance de trouver une famille adoptive mais au final, je n'ai pas pu la laisser. Je ne serai pas comment l'expliquer mais j'ai eu comme un déclic même si j'avais passer deux jours à l'éviter le plus possible, la refilant à Camille, à Delgado et même à Fatim et Eddy, pour ne pas être avec elle et par conséquent me protéger de tout attachement inutile qui serait de toute façon écourté par son potentiel départ. Je la revoie encore dans son berceau me regardait avec ses grands yeux noirs qui me suppliaient de ne pas la laisser, de la garder et d'essayer malgré tout.

faut que tu te pardonnes - saison 5 de balthazarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant