- Qu'est-ce qu'elle fout ?
C'est définitif, je déteste les gens en retard ! Poireauter en regardant sa montre toutes les cinq secondes en espérant voir apparaître la personne qu'on attend et souhaiter mentalement que chaque voiture qui passe soit la sienne, c'est mon quotidien depuis déjà dix bonnes minutes.
Il est actuellement huit heures passées et je devrais être au commissariat pour commencer à bosser sur l'affaire du frère de Balthazar mais Camille avait quelque chose d'extrêmement important à me dire à propos de mon enquête, c'est pour cela qu'elle m'a demandé de l'attendre à 8h00 pétante devant l'ILM.
Super, vraiment super.
Je n'ai pas voulu compliquer les choses en lui expliquant que cette endroit me rappelait des mauvais souvenirs et me provoquait une anxiété plus que culminante. J'ai décidé de prendre sur moi en priant pour que le directeur de ce dernier ne soit pas là. Et si j'ai accepté, c'est parce que je suis parti du principe qu'elle ne m'aurait jamais fait venir ici, sachant le passif entre lui et moi, si elle savait pertinemment qu'il était là aussi. J'espère de tout mon cœur qu'elle n'a pas essayer de mettre en œuvre une tentative pourrie de rabibochage sous les conseils vitreux de Balthazar. Sinon, je ne sais pas comment je vais réagir si je me retrouve en plein milieu de son bureau avec lui qui m'observe, me sondant de son air désolé qui m'énerve autant qui m'obsède.
Quelques jours ont passés depuis notre altercation, l'ambiance n'est toujours pas au beau fixe mais elle se stabilise. Les premiers jours ont été plus que compliqués étant donné que nous nous croisions assez souvent - eh oui mon bureau de travail se situe au commissariat, son autre lieu de travail - mais je prenais sur moi et essayait d'ignorer ses regards inopinés et sa prestance qui me faisait frissonner lorsqu'il entrait dans une pièce. Il n'a aucunement essayer de reprendre contact avec moi durant ces derniers jours, je crois qu'il a compris le message suivant, pour que mon séjour se passe bien, un minimum de distance et de recul me sont requis. Mais cela ne m'empêchait pas pour autant de sentir mon cœur battre à tout rompre, mes mains de devenir moites et mon taux de concentration s'abaisser considérablement, lorsqu'il était dans l'open-space.
Une petite partie (juste toute petite) de mon cœur le manque fortement. Cela me déchire de le dire mais c'est la vérité lorsque je le vois rire, parler ou juste exister, je ne peux m'empêcher de ressentir du manque, le manque de l'avoir pleinement dans ma vie à nouveau. Mais je me ravisse assez rapidement en me rappelant de cette soirée maudite où il m'a pris tout ce que je ne lui avait pas encore totalement donné, ma dignité et mon amour propre.
8h30, je commence sérieusement à m'impatienter et à me conforter dans l'idée que ce rendez-vous n'est qu'un guet apens mal assumé. Balthazar a surement dû missionner Camille en lui disant de me donner rendez-vous ici pour qu'on puisse discuter lui et moi, seul, sans témoin. Je n'en suis pas sur, même si ce mauvais pressentiment m'inonde et me pousse à reculer pour me diriger vers la sortie de l'immense bâtiment en pierre.
Tout d'un coup, à mi parcours, je me ravisse et rebrousse chemin.
Je remarque aucune voiture jaune, bleu ou même verte à l'horizon. Si il y a bien une chose qui caractérise le dit Raphaël Balthazar, c'est son attrait pour les voitures de couleurs vives souvent anciennes de sorte à ce que lorsqu'on la voit, on ne voit qu'elle. C'est un peu la métaphore de lui et de sa personnalité. Lorsqu'il rentre dans une pièce, il essuie absolument tous les regards sur lui car par son charisme et ses blagues, il absorbe la spécificité de chaque être pour en devenir le principal.
Peut-être que quelqu'un l'a déposé ? Ou alors il n'est pas là ?
Je ne sais pas quoi faire, je suis tiraillée entre le fait de rentrer est de tomber nez à nez avec lui ou d'attendre dehors avec la brise printanière qui me caresse le visage et les cheveux me provoquant des frissons.
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faut que tu te pardonnes - saison 5 de balthazar
RomanceRaphael Balthazar est de retour ! Ses chagrins sont apaisés et ses blessures pansées, le meilleur légiste de France jongle entre son métier, sa fille et sa nouvelle vie amoureuse. On dirait que tout va bien et aucun nuage gris emplit le paysage. ...