retour aux emmerdes

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Hélène

Si je suis à bord d'un avion, en ce moment même, c'est encore à cause de Raphaël Balthazar.

C'est toujours à cause de lui que je me retrouve dans des plans farfelus et gargantuesques.

Ma vie allait très bien avant cet appel de Jérôme.

J'ai l'impression qu'à chaque fois qu'on s'éloigne l'un de l'autre, il se passe toujours quelque chose qui nous ramène l'un vers l'autre.
Comme si le destin cherchait à nous faire passer un message.
Message codé, apparemment, parce qu'aucun de nous n'arrive à le déchiffrer.

Je me demande si j'ai pas fait la plus grosse connerie de ma vie en prenant cette avion, direction la capitale.
Pour moi, Paris est l'allégorie même des problèmes.

Mais je dois savoir ce qui se passe avec le frère de Balthazar et surtout pourquoi est-ce qui m'utilise pour faire peur à son frère ?
Ça me ronge le cerveau depuis 2 jours, me faisant même rêver de ce dernier.
Non c'est pas une blague, j'aurais préféré, croyez moi.

Bon, on va être honnête c'est pas comme si je ne m'étais pas rencardé sur lui pendant ces années de césure, loin de là... J'ai gardé tout de même un lien avec la capitale parce qu'elle représentait trois années de ma vie que je n'étais pas prête, à mon arrivée en Polynésie, à oublier.

J'avais besoin de penser à eux, à lui.

C'était nécessaire pour que j'avance fin du moins au début.

Je crois sincèrement que je ne me suis jamais sentie aussi vide que le jour où j'ai posé le pied dans mon nouveau bureau. Ce renouveau que je n'avais absolument pas anticipé, ni choisi m'a détruite moi et tout ce que je croyais établie, ma confiance en moi, mon avenir professionnel, mon amour pour lui...
J'ai pensé sincèrement que je me relèverai jamais et que je serai voué à rester toute ma vie à pleurer en attendant un appel ne serait-ce qu'un signe de sa part.

Mais, j'ai réussi.

Je me suis relevé seule et j'en suis fière.

Il n'y a pas de recette miracle à la dépression, parce que oui c'est ce que j'ai traversé, pendant des mois, je me suis retrouvée à l'autre bout du monde seule, à pleurer tout les jours, à me demander pourquoi avait-il pris cette décision, je me suis remise en question bien plus que je n'aurai du... En clair, j'ai cru mourrir de l'intérieur, tellement qu'aller travailler était devenue un obstacle, moi qui aimait tant mon travail, j'y allais à reculons.
Mais, j'ai compris que le seul remède c'était le temps. Bien plus que toutes les soirées que j'ai passé à m'enfiler des pots de glace devant des comédies romantiques débiles qui me faisaient plus pleurer que rire.

J'espéré, tous les jours, en me levant que la douleur que je portais, comme un fardeau dans ma poitrine, s'en aille. Que mes regrets et mon amour s'envole. Et que ma vie redevienne un cours d'eau tranquille.

Puis un matin, je me suis levée et cette douleur que je croyais indélébile a commencé à s'estomper, juste un peu, assez pour que je comprenne que ça y est, j'étais sur le chemin de la guérison et que le plus dur était enfin derrière moi. Je me devais de saisir cette chance pour aller mieux et me relever et c'est ce que j'ai fais.

La guérison a été longue et compliqué processus mais aujourd'hui, je peux fièrement dire que je vais mieux.

Mon boulot n'a pas vraiment changé, seule trace de ma vie d'avant, je résous toujours des enquêtes avec la même passion et dévotion. Mon équipe est devenu des amis à qui je peux me confier et avec qui je partage des partis de poker entre autre, tous les jeudis soirs. Même si cela est différent de ma vie à Paris, les relations que j'entretiens avec les personnes avec qui je travaille sont primordiales (dit-elle alors qu'elle a été amoureuse de son « collègue ++ » pendant 3 ans, je suis un poil culottée en disant cela), je les aime beaucoup et je crois qu'eux aussi mais ce n'est pas pour autant que je leur ai dit la vérité au sujet de mon escapade parisienne.
Je pense sincèrement que s'ils savaient la vérité, ils demanderaient un par un ma mutation. Et le pire c'est que je les comprendrais.

faut que tu te pardonnes - saison 5 de balthazarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant