karma is my boyfriend

95 13 6
                                    

Hélène

Ah, la capitale !

Cela fait plus de 3 ans que je n'y avais pas mis les pieds et même si j'aime beaucoup mon île, elle m'a énormément manquée.

Le bruit de la ville, des klaxons qui s'échauffent, des gens pressés, la cacophonie des terrasses et des balcons, la Seine et ses ponts... cela peut paraître étrange mais quand on vit sur une île paisible au bord de l'eau, sans bruit, ni mauvaise humeur, je peux vous dire que revenir ici me fait un drôle d'effet.

Par contre, la seule chose qui va me manquer au cours de mon escapade parisienne, c'est le soleil et la chaleur, je fus surprise de constater que même au printemps, en France, le temps reste extrêmement frais pour la saison.

Un taxi est venu me chercher à l'aéroport et dès qu'il m'a demandé ma destination, je n'ai pas hésité une seule seconde avant de lui indiquer le commissariat qu'il était autrefois, mon lieu de travail.

Arrivé devant la bâtisse, une vague de souvenirs et de nostalgie se fraye en moi jusqu'à me faire monter les larmes aux yeux. Mon cerveau repasse des images que j'aurais préféré ne plus voir mais il est clair que la nostalgie est plus forte que moi et elle me balaye de plein fouet quand j'essaye de la faire taire.

Je ne voulais pas me l'avouer jusqu'ici mais c'est plus dur que ce que je pensais, j'ai la trouille. J'ai extrêmement peur. Peur de retrouver des gens qui ont comptaient pour moi, peur qu'ils me jugent ou pire me prennent en pitié à cause de ce qu'il s'est passé. Peur de le trouver là au milieu de cet endroit et de ne pas savoir comment réagir lorsqu'il posera ses yeux de nouveau sur moi. Je fais taire ses peurs futiles et prend mon courage à deux main en poussant la porte du commissariat.

Ourgh, elle est toujours aussi lourde !

Ma valise résonne dans l'habitacle étrangement silencieux. A l'époque, cette endroit ruisselait de monde qui courait partout, qui passait des appels en criant tellement le commissariat était bruyant. Là, rien de tout ça, seule ma valise qui roule sur le sol, vient perturber le silence religieux.

Les gens ne meurent plus à Paris, ou quoi ?

Je balaye la pièce du regard et tente de reconnaître des visages familiers mais rien du tout. Les seules personnes qui sont présentes dans l'open space ne quittent des yeux leurs ordinateurs pour m'accorder un hochement de tête en signe de bonjour. J'en fais la terrible conclusion que je ne connais personne, comme si la vie essayait de m'envoyer un message que je devrais rentrer chez moi plutôt que de perdre mon temps, ici.

La seule chose qui n'a pas changé c'est le bureau de Jérôme, il est toujours installé à la même place avec les mêmes objets remplis de poussière.
J'aurais beaucoup aimé le revoir, cela m'aurait mis en confiance, mais son bureau est vide.

Je tourne la tête et mon cœur se serre, quand je vois la Capitaine Camille Costes, assise à mon ancien bureau en train sûrement d'éplucher un dossier d'enquête.

Je ne peux pas m'empêcher d'avoir de la peine et de sentir mon cœur battre la chamade. Mon cerveau fait automatiquement le lien avec Balthazar et notre histoire. En effet, s'il ne m'avait pas demandé de partir, ce serait moi qui serait à ce bureau en train d'attendre son appel pour un compte rendu longuet de l'autopsie de notre nouvelle victime.

A la pensée de cette vie idyllique, mes larmes me brouillent la vue, je les essuient d'un revers de la main avant de toquer à la porte du bureau.

- ENTREZ !!

J'ouvre la porte lentement, sans un mot, attendant qu'elle lève la tête pour m'apercevoir.
Une fois qu'elle a entendu le son de ma valise roulée sur le sol, elle lève la tête en s'exclamant, presque immédiatement :

faut que tu te pardonnes - saison 5 de balthazarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant