"Très peu de personnes au monde ont un jour la chance de rencontrer leur âme soeur ; la vraie, celle pour qui c'est évident, celle pour qui on donnerait tout.
Gabe a grandi aux côtés d'Haylie. Déjà enfants, pour eux c'était certain : ils passeraien...
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Lorsque Gabe se réveilla ce matin-là, la douleur qui martelait son crâne au rythme de ses battements de cœur lui fit regretter l'association whisky et rail de coke en trop de la veille. La lumière qui filtrait à travers les stores de sa chambre brûla sa rétine rougeâtre alors qu'il n'avait même pas encore ouvert les yeux.
Il grommela en s'emmêlant dans ses draps et donna un coup vengeur sur le téléphone hors de prix qui hurlait sa sonnerie de réveil stridente. Pourquoi avait-il programmé cette sonnerie la veille ?
Sa première idée fût de tenter de se rendormir, mais la voix de sa mère l'appela de la cuisine. Il soupira. Il se redressa sur son lit avec difficulté, pour s'apercevoir qu'il était torse nu, mais encore affublé de son vieux jean déboutonné et de ses baskets. Il se leva en titubant, heurtant au passage le bordel de son bureau. Trois vinyles s'écrasèrent au sol sans qu'il n'y prête attention. Il se dirigea vers la salle de bains qui lui était réservée, une belle salle d'eau ouverte sur sa chambre, mais il du lever les pieds pour enjamber la montagne de fringues qui jonchait le sol.
Aggravant sa mauvaise humeur au passage.
Il se posta devant le lavabo, retournant tout pour trouver une brosse à dents. Il se força à ne pas regarder son reflet dans le miroir. Sa peau blafarde devait être presque grise et ses yeux cernés de noir, comme à leur habitude.
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Voûté du haut de ses 1m85, on lui accordait souvent bien plus que ses dix-sept ans, ce qui arrangeait ses petites affaires. Il passa la main dans ses cheveux bruns pour les plaquer en arrière, avec une folle envie de tondre la moitié inférieure de sa tête. Une odeur de sueur très prononcée lui fit comprendre qu'il était grand temps de prendre une douche. Il soupira, encore. Un peu d'hygiène corporelle ne lui ferait pas de mal.
Et puis, il avait du business à faire plus tard dans la journée. Être présentable était la base du bon commercial qui se respecte. Même pour vendre de la drogue.
Il descendit les escaliers immaculés de sa démarche blasée, espérant sentir l'odeur de pancakes chauds ou de n'importe quel petit déjeuner familial. Mais il ne trouva dans la cuisine que l'éternelle tisane infâme que sa mère buvait à longueur de journée. Un truc aux racines d'Ubulawu, des plantes africaines que sa génitrice affectionnait tout particulièrement en infusion. Il avait goûté une fois, en pensant au moins que cette potion lui ferait tourner la tête. Même pas. En plus d'être répugnante, cette saloperie ne provoquait pas une once de plane.
