12-Pdv Lo'ang-La gaffe

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Je ne me suis jamais sentit comme tout le monde. Les autres m'ont toujours dit que j'étais étrange. Mais moi, je ne pense pas l'être particulièrement. Au contraire, je trouve les autres étranges. Pourquoi ils se mentent tous quand ils pourraient juste se dire la vérité?

Hier soir, la forêt proche du village a cramée. C'est une na'vi du nom de Ki'yra qui a fait cesser le feu. Je crois que c'est celle qui est toujours avec l'autre, là...Ah oui, Neteyam, c'est vrai.

Bon, ultimement, je m'en fous un peu. Ce ne sont pas mes affaires et j'ai plus important à gérer. Je dois trouver la hutte de consultation de ma mère, qui est aussi la chamane du peuple. Elle a toujours des tas d'herbes spéciales qu'elle utilise et elle ne me laisse jamais y toucher. Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours eu un problème d'opposition avec ceux qui tentent de me donner des ordres. Bref, aujourd'hui est donc mon jour de chance puisqu'elle est partie rendre visite à sa soeur, qui habite dans un autre village, très éloigné du nôtre. Je prévois donc d'en profiter pour aller lui en voler.

Je me faufile discrètement entre les habitations en essayant de ne pas faire grincer les planches du quai. Je progresse ainsi jusqu'à celle de Neytiri et Jake. Comme je n'ai pas le droit de ne serait ce que m'approcher du travail de ma mère, j'ai de la difficulté à me rappeler de sa localisation. Jake doit bien savoir où elle se trouve, vu qu'il est rapidement devenu un ami proche de mon père.

Toutefois, lorsque j'entre dans la pièce, le spectacle que je vois me laisse stupéfait et un peu traumatisé. Ils sont en train de...s'embrasser et peut-être même plus. Je ne prends pas le temps de regarder et me dépêche de les laisser en paix.

-"Désolé, désolé je n'avais pas l'intention d'interrompre vos célébrations nocturnes!" Je dis en m'enfuyant à toutes jambes de la résidence du couple.

Ce que je suis con, parfois. Trop plongé dans mes pensées, je n'avais pas entendu le bruit, moi! Et comme je n'ai aucun filtre, ce que je pense, bah je le dis. Normal, quoi.

Sans plus m'attarder sur cet épisode plus que...particulier de mon existence, je poursuis ma route, scrutant chaque maison que je vois dans l'espoir de trouver celle que je cherche. Malheureusement pour la beauté de ma tronche, le reflet de la lune sur les vagues suffit à me distraire, assez pour que je fonce directement dans le mur de la "bâtisse" en face de moi.

Je relève les yeux en jurant pour me rendre compte que je suis arrivé à destination. L'antre de ma mère. Sans plus tarder (ni me soucier des conséquences que mon geste pourrait avoir) je me précipite à l'intérieur. Il y a des étagères sur tout les murs, chargées de flacons et de sachets en tout genre. Je vais devoir me dépêcher de trouver ce que je cherche. Si je me souviens bien, Ronal utilise un petit sac pourpre remplit de poudre lorsqu'elle reçoit des clients.

Je me dirige donc vers la tablette qui semble correspondre aux sachets et farfouille du regard. Je suis récompensé par ce que je cherchais: un coin de tissu qui dépasse du dessous d'une bouteille. Non mais qui range ses affaires importantes là, franchement? Ensuite, j'ai besoin d'un type de feuilles particulières, avec une forme pointue, du genre qui vous coupent les doigts au contact.

Je les trouve rapidement, ces satanées plantes. Elles sont toujours aussi acérées que dans mon souvenir. Je me dépêche de m'en saisir. Puis, j'ouvre ensuite la bourse qui pends à ma ceinture et y mets les ingrédients en quantité suffisantes. Je remets ensuite tout à sa place et quitte immédiatement les lieux.

Puis je me dirige vers la plage, vers la partie de la baie où l'eau est la plus chaude. Je sors ensuite un petit bol de mon sac(que j'ai gentiment volé à Ao'nung) et le remplit d'eau. J'y mets ensuite les ingrédients, et les laissent dans le bol jusqu'à ce qu'ils donnent un espèce de jus étrange qui dégage une fumée odorante. Juste la sentir me donne l'impression de planer.

J'adore la sensation, donc je m'empresse de caler le contenu, me brûlant la gorge au passage. Immédiatement, ma tête se met à tourner et on dirait que le ciel et la terre ont échangés de place. Woho, c'est trop génial! Je commence à danser sans me soucier de quoi je peux bien avoir l'air, juste parce que j'entends un rythme dans ma tête.

Je ne me soucie plus de rien. Ce que mon père peut bien penser de moi, ce que ma mère dira en découvrant la disparition de sa poudre, le découragement des gens de mon peuple...Je n'en ai plus rien à faire. J'ia bien conscience que ce que je fait est stupide mais je m'en fous. Je me promène sur les quais en chantant affreusement mal, même si je suis persuadé de tomber sur le sol tellement je n'avance pas droit.

Il y a des dauphins qui volent et des oiseaux qui rampent, des huttes avec le toit inversé et des N'avi sans tête. Tout se floutte et je rentre dans ce que je suppose être chez moi en riant pour rien. Ah ha ha...Un bout de bois! C'est la meilleure blague de l'année.

Je finis affaler sur le sol, fixant les poutres qui bougent au dessus de ma tête. Ce sont les poutres qui bougent ou moi qui tremble? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Les plantes m'ont coupées les doigts et je ris encore plus en voyant le sang qui perle au bout.

Échec. Réussite. Mort. Vie. Ah ha...Je me demande ce qu'il y avait dans ma préparation. Je me sens tellement bien...Et tellement mal à la fois.

J'entends des gens parler, et pourtant il n'y a personne. Je finis par perdre conscience, je crois. Où alors je m'endors? La dernière chose que je pense est que je ne regrette pas du tout cette expérience.

Lo'ak x oc Où les histoires vivent. Découvrez maintenant