En cette fraîche nuit d'hiver, le froid était glacial, le vent urbain soufflait comme un vent marin au milieu d'une tempête. Le ciel était sombre, dénué de tout astres luminescents naturels à cause des lumières artificielles de la ville.
Posté comme un aigle royal en position d'observation sur le point le plus élevé, il scrutait les centaines de minuscules passants dans les rues basses.
Il les observaient eux et leurs étranges comportements. Leurs attitudes hypocrites et vides d'honnêteté.
Des mutants démunis de conscience et de dignité, programmés par les teneurs de ficelles de l'ombre les ayant créés afin d'assouvir leur soif de pouvoir et de richesse, sans lever le petit doigt.Non, il ne les prenait pas de haut, malgré sa position actuelle plutôt éloigné sur son miteux immeuble. Toutefois, il les méprisait au plus haut point.
Au point même de non-retour, où il avait humblement décidé de ne plus se mélanger à eux et de vivre une vie d'asocial. Il détestait les gens et leurs nombreux vices.
L'infidélité des uns qui causaient de profondes remises en doute des plus faibles. La colère des autres qui ne les rendaient que plus vulnérables qu'ils ne le pensaient. L'envie de ceux qui adoraient se plaindre de n'avoir aucune chance dans la vie -alors que la chance n'existe pas- et qui se rabaissent face au succès de ceux qui travaillent uniquement pour créer de la pitié à leur égard.
La liste était encore longue et il ne pourrait tous les citer. Ce qui était sûr, c'était que le jeune homme au cheveux bruns aussi avait bien les siens.
Relativement, parmi les pires certes, mais que voulez-vous, l'être humain est fragile d'esprit. Il restait un humain aussi après tout.
Le jeune homme était habillé de son éternel sweat-shirt bleu marine, très sombre et beaucoup trop large pour son corps pourtant bien bâti, ainsi que son jogging noir aux motifs rock blancs et ces converses basses marines.
Il était assis derrière la barrière de sécurité en fer, au bord du précipice, les jambes ballantes au dessus du néant.
Un peu trop régulièrement, cette envie le prenait. L'envie cruelle de franchir le cap, il se demandait quelle sensation ressentirait-il en sautant au dessus du vide.
Il apprécierait grandement le sentiment de danger imminent qui mettrait tout ses sens en alarme. Il avait besoin de ressentir à nouveau. Peut importe quoi, il subissait le trou béant qui ne cessait de prendre place en son sein.
Il ne ressentait plus rien. Ni la peur, ni la crainte, ni la tristesse, ni le doute ni l'aversion et ni même le manque.
En réalité si, le seul manque qu'il pouvait ressentir était toujours le même. Ce manque qui le maintenait quelque peu en vie.
L'homme au visage joufflu vissa ses écouteurs à ses oreilles avant de lancer sa playlist aléatoire, il rabat la grande capuche sur ses cheveux foncés et palpa la petite sacoche banane noire qui pendait autour de son épaule.
Vide comme son maître.Il était grand temps de combler ce manque.
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𝙨𝙚𝙫𝙚𝙣/𝙚𝙡𝙚𝙫𝙚𝙣, 𝙝𝙮𝙪𝙣𝙨𝙪𝙣𝙜
Fanfiction« - Merci, tu me sauves la vie. - Et toi tu empiètes sur la mienne. » TW : dépression, suicide.