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Jisung regarda son portable et sa surprise fut de mise lorsqu'il se rendit compte qu'aujourd'hui c'était le 14 septembre.
Super, encore un année à passer seul. Il était habitué, ça faisait maintenant 5 ans que son meilleur ami l'avait quitté.
Il déverrouilla son portable et alla dans la seule conversation qu'il n'avait pas effacé depuis 5 ans. Elle était toujours là dans la messagerie, intacte. Et comme toujours à la même période, depuis maintenant 5 ans, il relu l'un des derniers messages que lui avait envoyé son ancien ami.
« Eh bien, je sais que tu n'aimes pas particulièrement ce jour mais je te souhaite quand même de passer une bonne journée d'anniversaire. Je n'ai pas besoin de te faire de grands et longs discours, tu sais déjà que je te souhaite le meilleur malgré ce qu'on traverse quotidiennement. J'espère que t'arriveras à trouver une personne qui te redonneras goût à la vie. Je sais à quel point ça peut être dur pour toi, je comprends totalement ta peine et ta souffrance. Et j'en suis toujours autant désolé.
Désolé parce que je connais très bien tes problèmes. Je me rappelle la première fois qu'on s'est parlés. On était tout les deux seuls de notre côté dans la cours pendant que tout le monde jouait ensemble à un grand jeu. À ce moment là, j'ai directement su que toi et moi étions fait l'un pour l'autre. On se ressemblait tellement, puis on a grandi ensemble en développant les mêmes addictions, les mêmes conneries, les mêmes problèmes, les mêmes vies finalement.
Je me rappelle de cette fois où on avait foutu le feu quand on avait voulu fumer en cachette dans les toilettes de l'école. Ou encore la fois où on avait volé les briquets de mon oncle dans son épicerie et qu'on avait failli se faire choper. Mais mon meilleur souvenir avec toi, était la fois où tu avais volé le scooter dans la rue et que t'avais failli écraser le chat de la voisine, on avait tout les deux une clope à la bouche, toi devant qui conduisait vraiment maladroitement et moi derrière entrain de lui faire des doigts d'honneur pendant qu'elle hurlait « Bandes de saligauds de détraqués, vous fumez des cigarettes et volez des véhicules à votre si jeune âge ! Vous allez rater votre vie. Ne revenez plus jamais dans ce quartier ! ». C'était légendaire.
Enfin bon, je connais très bien tes problèmes mais tu n'es pas sans connaître les miens aussi. Désolé de ne pas te l'avoir dis avant Jisung, mais ces temps-ci, je n'ai jamais autant lutté contres mes envies. Essayer de sortir pour oublier, fumer, écouter de la musique, toutes les activités qui me permettaient de m'évader n'ont plus aucun effet sur moi. Je suis fatigué de lutter, de me battre et d'essayer de tenir le coup alors que je sens que je n'y arrive pas. Je n'y arrive plus, j'ai trop attendu. Nous savions tout les deux que ça allait être inévitable.
Je suis désolé d'être égoïste, de te laisser seul face à nos démons, d'être trop lâche pour continuer à subir. On s'était promis de ne jamais se quitter mais je ne te quitte pas réellement, je serais toujours avec toi Ji.
J'ai pris ma décision et ce sera la semaine prochaine, le 22 précisément, je vais aller sur le toit de mon immeuble. S'il te plaît respecte mon envie, c'est ma dernière volonté.
Je sais qu'on se retrouvera dans un monde meilleur Jisung. Ne t'en fais pas, je veillerai sur toi et t'attendrai pour continuer le chemin.
Si tu t'y rends tu trouveras mon paquet de The One et mon briquet noir à flammes rouges. Par pitié, arrêtes de fumer tes Esse menthol, elles sont juste horribles. Je te recommande toujours autant les miennes.
Tu es mon sauveur, mon confident et la personne qui m'a le plus soutenu dans ma vie depuis aussi loin que je me souvienne.
Je t'aime Jisung et ne l'oublie pas, je serai toujours avec toi.
~ Ton Kim Seungmin ~ »
Et comme toujours, il finissait de lire son message avec une The One coincé entre ses lèvres. Il se leva et le vent frais lui tapa le corps. Il regarda à nouveau son portable et vit qu'il était 4h33. Il devait y aller son sommeil commençait lentement à arriver.
Il alluma une dernière cigarette qu'il déposa sur le sol, en la mémoire de son ancien ami.
Il mit les mains dans les poches avant de son pantalon de jogging et rabat sa capuche sur ses cheveux marrons, qui étaient devenus plus longs, et sortit par la porte de secours.
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